Les marchés boursiers manquent clairement de direction et, en particulier, les valeurs technologiques sont soumises à des vents contraires ce qui a entraîné une hausse de la volatilité.

L’Asie secouée
Les marchés boursiers manquent clairement de direction et, en particulier, les valeurs technologiques sont soumises à des vents contraires ce qui a entraîné une hausse de la volatilité.
Volatilité
Ce matin, après une nouvelle séance aux Etats-Unis marquée par la baisse des valeurs technologiques, les bourses asiatiques sont nettement dans le rouge.
Cette chute est en partie liée au fait que, hier, Trump a signé un décret visant à restreindre les investissements chinois dans des domaines stratégiques tels que les puces, l’IA et l’aérospatiale.
A côté de cela, l’action Alibaba, qui avait fortement progressé ces derniers jours, a plongé de 10% aux Etats-Unis, ce qui a entrainé une chute de plus de 7% à Hong Kong ce matin.
Pour ne rien arranger, les taxes de 25% sur le Mexique et le Canada devraient être mise en place la semaine prochaine, malgré les mesures prises par les deux pays.
Avec en toile de fond, la question de l’érosion de la confiance des consommateurs américains, avec une attention particulière qui sera portée à la publication de cet indice cet après-midi.
Baisse de taux
La Banque centrale de Corée du Sud a réduit ses taux d’intérêt de 0.25% pour les ramener à 2.75%.
Elle a dans le même temps abaissé ses prévisions de croissance pour cette année à 1.5 % contre 1.9 % précédemment, tout en maintenant ses prévisions d’inflation à 1.9 % pour cette année et l’année prochaine.
Cette révision se justifie selon son gouverneur par le fait que « l’abaissement supplémentaire d’aujourd’hui vise à répondre aux préoccupations en matière de croissance. Le sentiment des consommateurs qui s’est détérioré depuis la fin de l’année conduit en fait à l’affaiblissement d’autres indicateurs, et les politiques tarifaires devraient nuire aux exportations et conduire à une croissance plus faible ».
Et il a évidemment omis, dans les facteurs qui ont pesé sur la croissance, l’incertitude politique à la suite de la brève déclaration de la loi martiale par le président destitué Yoon Suk Yeol en décembre, qui a pesé sur le moral des consommateurs.
Le won, qui avait fortement chuté par rapport au dollar en 2024, s’est légèrement repris en début d’année, et la baisse des taux n’a pas eu beaucoup d’impact.

A priori, la Banque centrale devrait encore procéder à une baisse de taux cette année, étant donné qu’elle s’est montrée confiante dans la stabilisation de l’inflation.
Hausse du yen
La hausse du yen continue de pénaliser le Nikkei, car elle affecte les entreprises japonaises tournées vers l’exportation.

Cette hausse est évidemment liée à l’ajustement de la politique monétaire menée par la BOJ depuis l’année passée, qui a entrainé une remontée des taux obligataires japonais.
Cette hausse des rendements obligataires est tout à fait logique, d’autant plus que la BOJ a abandonné, l’année passée, sa politique de plafonnement des rendements obligataires autour de zéro.
Et même si elle demeure attentive à limiter cette hausse, elle a fixé un seuil extrêmement élevé pour mener des opérations d’achat d’obligations d’urgence. En effet, elle n’envisage d’intervenir que dans des cas exceptionnels tels qu’une hausse soudaine et ininterrompue des rendements obligataires.
Preuve que cette hausse ne semble pas poser de problème à la BOJ, pour le moment, Hajime Takata, membre du conseil d’administration de la BOJ a estimé, la semaine passée, que la hausse des rendements était le reflet naturel de l’amélioration de l’économie.
Il faut dire aussi que l’objectif de la BOJ est clairement de réduire ses achats d’obligations depuis juillet de l’année dernière, en visant une réduction de ses achats mensuels de moitié.
La politique de soutien massif durant des années a gonflé le bilan de la BOJ, et son nouveau gouverneur a bien l’intention de réduire ce dernier. Mais selon les estimations, il faudra environ sept ans pour réduire de moitié les 585 billions de yens de bilan.
Comme le montre le graphique de l’évolution du rendement à 10 ans, la baisse du Nikkei pourrait en partie aider la BOJ en provoquant des achats d’obligations comme valeur refuge, ce qui pourrait entraîner une baisse des rendements obligataires.

