Comme prévu, la Banque centrale de Nouvelle-Zélande a, une nouvelle fois, réduit ses taux et demeure ouverte à de nouvelles baisses vu le contexte économique.

Attention à l’inflation des services
Comme prévu, la Banque centrale de Nouvelle-Zélande a, une nouvelle fois, réduit ses taux et demeure ouverte à de nouvelles baisses vu le contexte économique.
Baisse des taux
Elle a réduit de 0.50% son taux directeur pour le porter à 3.75%, et a laissé la porte ouverte mais à des baisses de 0.25% seulement.
Compte tenu de cette position qui reste plus souple sur les taux que la FED, le dollar néo-zélandais reste sous pression par rapport au dollar américain.

Car le communiqué ne laisse planer aucun doute sur la trajectoire des taux, « si les conditions économiques continuent d’évoluer comme prévu, le Comité a la possibilité d’abaisser encore le RCO jusqu’en 2025 ».
Et son gouverneur a même été plus loin, « nous envisageons d’abaisser le taux officiel d’escompte un peu plus rapidement que ce que nous avions prévu en novembre… Nous prévoyons que le taux officiel d’escompte se situera autour de 3 % d’ici la fin de l’année ».
La nouvelle projection de la RBNZ prévoit des taux de 3.45 % en juin et de 3.10 % au quatrième trimestre, en baisse par rapport à l’estimation de 3.2 % de novembre.
Pour justifier ces changements, la Banque centrale a évoqué évidemment le contexte incertain au niveau international et l’état de l’économie de Nouvelle-Zélande.
Le message du gouverneur est on ne peut plus clair sur ce point « la baisse des taux d’intérêt encouragera les dépenses, bien que l’incertitude économique mondiale élevée devrait peser sur les décisions d’investissement des entreprises. La géopolitique, y compris l’incertitude concernant les barrières commerciales, devrait affaiblir la croissance mondiale ».
A ce propos
Trump a annoncé, hier, qu’il avait l’intention d’imposer des droits de douane sur l’automobile “de l’ordre de 25 %” et des droits similaires sur les importations de semi-conducteurs et de produits pharmaceutiques. Ces droits seraient d’application à partir du 2 avril.
Même s’il s’agit de nouveau d’une annonce qui n’est pas appliquée immédiatement, elle rentre totalement dans les intentions que Trump avait exprimé durant sa campagne, en ciblant particulièrement les importations d’automobiles. Pour le moment, il est comme la buse qui tournoie au-dessus de sa proie avant de plonger.
Pour information, l’UE perçoit des droits de douane de 10 % sur les importations de véhicules, soit quatre fois plus que les droits de douane américains sur les voitures particulières, qui s’élèvent à 2.5 %.
Dans un contexte de reprise de l’inflation
Deux exemples sur la journée d’hier ont montré que l’inflation ne recule plus, et a même tendance à repartir à la hausse.
Ainsi, en Suède, l’inflation a progressé de 0.4% en janvier, soit un taux annuel de 2.2% inchangé par rapport au mois précédent, et l’inflation sous-jacente est également restée inchangée à 2.7%.
Ces chiffres viennent confirmer que la Banque centrale prendra son temps pour évaluer la situation et qu’elle laissera sans doute passer le mois de mars sans baisse de taux.
La situation en Grande-Bretagne est encore plus compliquée et le gouverneur de la BoE a certainement avalé de travers son Bailey qu’il sirotait tranquillement en découvrant les chiffres sur la croissance des salaires publiés hier, avant les chiffres d’inflation ce matin.
En effet, les salaires du secteur privé hors primes ont augmenté de 6.2 % par rapport à la même période de l’année précédente, le rythme le plus rapide depuis un an.
Résultat, le sterling s’est renforcé par rapport à l’euro dans la perspective d’une BoE qui ne pourra pas autant baisser ses taux que la BCE.

Car pour couronner le tout, l’inflation des services, publiée ce matin, est attendue en hausse à 5.2% contre 4.4%. Pour les autres chiffres, l’inflation est attendue à 2.8% contre 2.5%, et l’inflation sous-jacente à 3.7% contre 3.2%.
Conséquence aussi, le différentiel de taux entre l’obligation en sterling à 2 ans et le Bund sur la même période reste élevé.

Cette évolution de l’inflation en Grande-Bretagne fait évidemment penser à celle aux Etats-Unis, et un nouveau membre de la FED s’est exprimé sur la nécessité de patienter avant de nouvelles baisses de taux.
Mary Daly, présidente de la FED de San Francisco, a déclaré « la politique doit rester restrictive jusqu’à ce que je vois que nous continuons vraiment à progresser en matière d’inflation ».
Et de souligner que pour le moment la FED doit attendre d’autres nouvelles, « nous devons prendre notre temps », a-t-elle ajouté.
Et de conclure « en fin de compte, nous avons besoin de plus d’informations pour savoir ce que nous allons vraiment faire. Et c’est ce que je vais faire : garder un œil vigilant et m’assurer que je suis suffisamment prudente ».
