L’Asie commence l’année en recul sur fond de crainte des conséquences de l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, alors que ce continent est fortement dépendant des exportations.
L’Asie commence l’année dans le doute
L’Asie commence l’année en recul sur fond de crainte des conséquences de l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, alors que ce continent est fortement dépendant des exportations.
Inquiétudes en Asie
Après la publication des indices officiels en Chine mardi, l’indice PMI manufacturier non officiel est venu confirmer la croissance modeste de l’activité.
Ce dernier est passé de 51.5 en novembre à 50.5 en décembre, marqué par une contraction des nouvelles commandes à l’exportation.
Il semblerait que le phénomène, qui avait vu les exportateurs chinois avancer leurs exportations avant l’arrivée de Trump, ne s’estompe. C’est clairement ce qui ressort du China Beige Book, qui constate que « l’avancée du commerce avant les tarifs douaniers anticipés de 2025 a pris fin. La seule solution en termes d’année est de savoir si les propos de Trump sur les droits de douane sur la Chine sont des paroles en l’air ».
Mais la Chine n’est pas le seul pays à afficher un coup de mou dans les indices PMI manufacturiers.
La Corée du Sud, qui décidément accumule les déboires, a vu son indice passer sous le seuil des 50 à 49, soit son niveau le plus faible depuis la mi-2020.
Non seulement la production s’est contractée, mais les nouvelles commandes ont également chuté, selon les sous-indices.
Il faut dire qu’à côté des craintes liées à un ralentissement du commerce mondial, la situation intérieure ne facilite pas l’activité.
Même en Inde, l’indice PMI manufacturier affiche son niveau le plus faible pour 2024, tout en restant à un niveau stratosphérique par rapport aux autres pays à 56.4.
Pour la Malaisie et le Vietnam, la situation s’est dégradée et ils accentuent leur recul en territoire négatif.
Par contre, Taïwan et Singapour s’en sortent nettement mieux, mais c’est peut-être simplement la conséquence d’un effet d’anticipation des exportations.
Pour Singapour, l’année 2024 a quand même été assez exceptionnelle selon les données publiées ce matin par le gouvernement. La croissance a été de 4% par rapport à un taux de 1.1% en 2023 et de 3.8% en 2022.
Défis pour la Chine
Comme je l’évoquais mardi, la situation en Chine continue d’interroger, et mes propos ont d’ailleurs été repris dans un article de l’Echo .
Et lors de son discours du Nouvel An, Xi Jinping n’a pas manqué de relever les défis qui attendent la Chine. Il a déclaré « le fonctionnement actuel de l’économie est confronté à de nouveaux défis, notamment les incertitudes de l’environnement extérieur et la pression exercée par le passage à de nouveaux moteurs de croissance ».
Malgré les mesures annoncées le doute persiste, ce qui lui a fait dire « mais nous pouvons l’emporter grâce à notre travail acharné. Comme toujours, nous nous développons contre vents et marées, et nous devenons plus forts dans les moments difficiles”, a ajouté le président chinois. Nous devons être confiants ».
Sur un tout autre registre, Xi Jinping, s’est montré beaucoup plus offensif estimant que personne ne peut arrêter la « réunification » de la Chine avec Taïwan.
Et de préciser « les peuples des deux côtés du détroit de Taïwan forment une seule et même famille. Personne ne peut rompre nos liens familiaux et personne ne peut arrêter la tendance historique de la réunification nationale ».
Cette incertitude sur l’impact des mesures prises par les autorités chinoises et l’imminence du retour de Trump expliquent la sensible baisse des bourses asiatiques ce matin.
Conséquence aussi de cette incertitude, le dollar est en hausse par rapport à l’euro, mais aussi par rapport au yuan, avec semblerait-il ce matin une annulation d’ordres par les autorités pour empêcher de voir ce dernier reculer encore plus.