Alors que la pause se profile pour la FED, les membres de la BCE ont tenu à rappeler que la position de la BCE était différente compte tenu de l’inflation.
Pas de répit
Alors que la pause se profile pour la FED, les membres de la BCE ont tenu à rappeler que la position de la BCE était différente compte tenu de l’inflation.
Pas encore terminé
Et c’est même Christine Lagarde qui a pris la parole en déclarant « les dernières données disponibles suggèrent que les indicateurs des pressions inflationnistes sous-jacentes restent élevés et, si certains montrent des signes de modération, il n’y a pas de preuve tangible que l’inflation sous-jacente a atteint un pic ».
Et pour bien enfoncer le clou, elle a ajouté « nos décisions en matière de taux directeurs continueront de reposer sur notre évaluation des perspectives d’inflation à la lumière des nouvelles données économiques et financières, de la dynamique de l’inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire ».
Et elle a été rejointe par le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, qui a estimé que « du point de vue actuel, plusieurs hausses de taux sont encore nécessaires. Pour moi, il n’est pas certain que nous atteindrons le pic des taux d’intérêt au cours de l’été ».
Ces propos confortent bien évidemment le scénario d’une hausse de 0.25% lors de la réunion de juin, mais également lors de celle du mois de juillet, et jettent le doute sur la suite.
Car comme Christine Lagarde, Nagel s’inquiète de l’inflation sous-jacente, « les pressions sous-jacentes sur les prix sont également beaucoup trop élevées et ne montrent jusqu’à présent que peu de signes d’apaisement. Nous devons être encore plus persistants que l’inflation actuelle ».
Pas de pause non plus
Pour la Banque centrale d’Australie qui vient d’annoncer une hausse de 0.25% de son taux directeur pour le porter à 4.10%.
Et elle a déclaré également qu’un nouveau resserrement de la politique monétaire pourrait être nécessaire pour garantir que l’inflation revienne à son niveau cible, ce qui a entrainé une hausse du taux australien à 2 ans.
Cette décision a surpris les marchés qui tablaient sur une pause et qui ne s’attendaient pas à un discours encore aussi haussier sur les taux, ce qui explique la réaction sur les taux.
Pas rassurés du tout
Les marchés ne sont pas rassurés du tout par la nomination de Simsek et ont poussé la livre turque à un nouveau plus bas par rapport au dollar.
Selon les économistes de JPMorgan, une augmentation du taux d’intérêt de 8.5 % à 25 % est envisagée pour la prochaine réunion du comité de politique monétaire le 22 juin, « si ce n’est plus tôt ». Et ils tablent sur un taux à 30% d’ici la fin de l’année pour tenter de juguler l’inflation.
Car même si cette dernière a reculé, elle s’est encore inscrite à 39.59% en mai, et encore ce chiffre est faussé par le fait que le gouvernement a compensé les hausses de prix d’autres biens en fournissant gratuitement du gaz naturel.
Et l’inflation de base, qui exclut les prix de l’énergie, de l’alimentation, des boissons et du tabac, a augmenté de 4.5% en taux mensuel, soit un taux annuel de 46.62%, contre 45.48% en avril.
Alors certes, nous ne sommes plus au taux de 85.51% atteint en octobre, mais une hausse des taux est vraiment nécessaire. Pour cela il faut que la Banque centrale ait une véritable indépendance pour les relever, mais il n’est pas certain que cela se produise et, même si c’est le cas, combien de temps durera un changement de politique, ce qui explique le nouveau recul de la devise.
Le secteur des services ralenti aussi
C’est ce qui ressort de l’indice ISM des services publié hier pour les Etats-Unis, qui est passé de 51.9 en avril à 50.3 en mai.
Après un effet de rattrapage, le secteur des services est en train de ralentir et rejoint en cela le secteur manufacturier, qui lui est déjà passé en récession.
Ce recul s’explique par une chute du sous-indice des nouvelles commandes qui est passé de 56.1 à 52.9, avec, bonne nouvelle pour la FED, une baisse des prix dans le secteur des services.
Nous franchissons toutes les limites
Et ce n’est pas une bonne nouvelle, selon la « Commission de la Terre ». Selon cette dernière, qui regroupe 40 scientifiques, 7 des 8 « limites planétaires », ces lignes rouges à ne pas franchir pour ne pas compromettre les conditions de vie sur terre, sont aujourd’hui franchies.
Ces limites sont le climat, la biodiversité et les pollutions de l’air, du sol ou de l’eau et ils ont ajouté la justice depuis peu. Et le constat est sans appel, nous avons dépassé les limites sur le climat avec une hausse des températures trop élevées, mais également les limites sur la biodiversité, l’eau, les écosystèmes, les terres agricoles non exploitées, et la pollution aux fertilisants.
Ce qui veut dire concrètement que l’accès à l’eau potable deviendra de plus en plus difficile, que la sécurité alimentaire est en danger, et que de plus en plus d’espèces animales sont menacées. Et que pour eux, l’habitabilité de la planète est compromise au-delà des limites identifiées.
Ces scientifiques appellent à agir et non pas de faire une pause, mais d’adopter « une juste transformation globale qui doit être systémique dans les secteurs de l’énergie, de l’alimentation, de l’urbanisation, etc…»