Poutine ne parlera pas d’économie

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Par manque d’informations, il est très compliqué de savoir quelles sont les conséquences des sanctions prises contre la Russie, en n’oubliant pas que tous les pays n’appliquent pas des sanctions.

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Par manque d’informations, il est très compliqué de savoir quelles sont les conséquences des sanctions prises contre la Russie, en n’oubliant pas que tous les pays n’appliquent pas des sanctions.

Un an

Alors qu’il y a pratiquement un an que la Russie a envahi l’Ukraine, Poutine va prononcer son discours sur l’état de la Nation, mais il ne parlera certainement pas d’économie.

Très peu d’informations sont distillées sur l’état de l’économie, et il faut en plus prendre les rares informations avec beaucoup de prudence.

Il est certain cependant que l’économie russe s’est contractée de 2.1% en 2022 après une croissance de 5.6% en 2021, affichant une baisse moins importante que prévu au tout début du conflit. Tout en oubliant pas que durant la même période la croissance en zone euro a été de 3.5%.

La Banque centrale de Russie a annoncé qu’elle s’attendait à une baisse de 2.4% en taux annuel du PIB au premier trimestre de cette année et d’une inflation à 3.6%.

Le rouble, qui avait fortement chuté par rapport au dollar au moment de l’invasion, s’est repris entre temps, mais comme les possibilités de conversion sont limitées son évolution n’est pas significative. D’autant plus qu’une partie des transactions se font en yuan dorénavant.

Dans ses dernières prévisions, le FMI table sur une croissance de 0.3% cette année en constatant que « compte tenu du prix plafond actuel du pétrole fixé par le Groupe des Sept, les volumes d’exportation de pétrole brut russe ne devraient pas être affectés de manière significative, la Russie continuant de réorienter ses échanges commerciaux des pays qui appliquent des sanctions vers les pays qui n’en appliquent pas ». Rappelons d’ailleurs que l’Inde n’a pas condamné l’invasion de l’Ukraine et qu’elle profite pleinement du pétrole russe à bas prix.

Les indicateurs PMI n’affichent pas un effondrement de la confiance, sauf au moment de l’invasion, mais on sait que l’industrie est maintenant orientée vers la production de munitions, véhicules militaires, … et qu’elle tourne à plein régime.

Habituée aux pénuries, la population s’est adaptée, mais la fuite des intellectuels et des universitaires représente une menace importante pour l’avenir du pays.

Ce n’est pas l’effondrement prévu, car la Russie parvient à déjouer les sanctions, et que certains pays profitent de sa faiblesse pour s’approvisionner à bon compte.

Les indices PMI

Comme chaque mois, les indices PMI sont attendus car ils donnent une tendance assez précise de l’évolution de l’économie. En zone euro, ils devraient continuer de se redresser et confirmer la résilience de l’économie, même si l’industrie demeure toujours en retrait.

Au Japon, par contre, l’indice PMI manufacturier a nettement reculé en passant de 48.9 à 47.4, affichant son niveau le plus faible depuis août 2020. Aussi bien le sous-indice des commandes à l’exportation que celui des perspectives de production sont en recul suite à une demande internationale qui a sensiblement diminué.

Par contre, le secteur des services profite pleinement de la levée des restrictions et du retour des touristes en affichant un taux de 53.6 contre 52.3 en janvier.

Taux courts en hausse

Les taux courts continuent de se tendre en zone euro à l’instar du rendement du Bund 2 ans qui se situe à son niveau d’octobre 2008. En cause, les perspectives de hausses de taux de la part de la BCE et les déclarations de ses membres.

Dernière déclaration en date, celle de Rehn, le chef de la Banque centrale finlandaise, qui estime « avec une inflation aussi élevée, de nouvelles hausses de taux au-delà de mars semblent probables, logiques et appropriées. Il est important que nous atteignions le niveau restrictif et que nous y restions pendant un certain temps ».

Comme d’autres, il s’inquiète de l’inflation sous-jacente, car elle continue de progresser, et qu’il serait « difficile d’imaginer » une fin des hausses de taux tant que l’inflation sous-jacente, qui exclut l’alimentation et l’énergie volatiles, augmente et reste élevée.

Et clairement la BCE n’est pas la seule à s’inquiéter de l’évolution de l’inflation. C’est le cas également de la Banque centrale d’Australie comme on peut le lire dans le procès-verbal de la réunion de politique générale du 7 février dernier, « les données récentes sur l’inflation ont montré que l’inflation était plus étendue et plus persistante que prévu et que la forte demande entraînait des hausses de prix dans certains secteurs de l’économie ».

Exit dès lors une pause dans le cycle de resserrement car « même si l’inflation devait diminuer, il y avait un risque qu’elle persiste à un niveau inconfortablement élevé, ce qui entraînerait des coûts à plus long terme » peut-on lire dans le procès-verbal.

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