Même la BOJ s’y met

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Même la BOJ vient prendre à contrepied les marchés financiers en annonçant des changements dans sa politique monétaire, un nouveau coup de Jarnac pour les bourses.

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Même la BOJ vient prendre à contrepied les marchés financiers en annonçant des changements dans sa politique monétaire, un nouveau coup de Jarnac pour les bourses.

Décision surprise de la BOJ

Alors que rien ne laisser penser que la BOJ allait modifier sa politique monétaire, elle a  décidé de permettre au rendement des obligations à 10 ans de varier de 50 points de base de part et d’autre de son objectif de 0 %, ce qui est plus large que la fourchette précédente de 25 points de base.

Mais dans le même temps, elle a maintenu son objectif de rendement inchangé et a déclaré qu’elle allait fortement augmenter ses achats d’obligations, ce qui est en soi un peu contradictoire ou une façon de commencer à montrer sa volonté d’adapter sa politique monétaire.

Pour le reste, elle a laissé inchangé son taux à -0.1%, tout en annonçant des achats mensuels d’obligations japonaises pour un montant de 9.000 milliards de yens contre 7.300 milliards précédemment.

Cette annonce surprise, qui est peut-être le signe avant-coureur d’un changement de politique monétaire, a provoqué une forte chute du Nikkei (-2.46%), dans un contexte, il faut bien le reconnaitre, déjà très négatif pour les bourses.

Mais a surtout entrainé une forte hausse du yen par rapport au dollar, ce qui était peut-être aussi la volonté des autorités, car la faiblesse du yen provoquée par la politique monétaire ultra accommodante était l’objet de critiques de plus en plus fortes du monde politique et des affaires.

Et bien évidemment, le rendement de l’obligation japonaise à 10 ans est allé tester le haut de la fourchette et le marché va mettre la BOJ sous pression pour voir si elle parvient à maintenir ce rendement dans le nouveau couloir.

Autant dire que la séance pour les bourses sera de nouveau rouge si même la BOJ abandonne sa politique monétaire ultra accommodante.

Enfin un accord

Même si cet accord ne réglera pas l’envolée des factures d’électricité et de chauffage des ménages et des entreprises, l’UE a enfin abouti à un accord sur le plafonnement du prix du gaz.

Ce plafonnement se ferait si le prix de référence dépasse 180 euros durant 3 jours consécutifs, soit quand même un niveau nettement plus raisonnable que les 275 euros initialement proposés par la Commission.  

Ce plafonnement entrerait en vigueur mi-février et pourrait être suspendu si l’approvisionnement de l’Europe était menacé.

L’annonce d’un accord imminent avait fait baisser le prix du gaz, mais il ne faut pas se faire d’illusion, le reflux restera limité compte tenu de l’étranglement du marché avec l’arrêt des livraisons de gaz russe.

Prévisions pour la Belgique

La BNB a présenté hier ses prévisions pour l’année prochaine et elle se montre modérément optimiste.

Après une croissance qui devrait être de 3.1% cette année, elle table sur un recul, certes, mais pas sur une récession, puisqu’elle table sur un taux de 0.6% en 2023. En grande partie, c’est la consommation qui serait le soutien à cette croissance.

Par contre, la hausse de l’inflation ne sera pas sans conséquence, et je cite le communiqué de la BNB, « en novembre, l’inflation a baissé sensiblement pour la première fois et la pression sur les prix continuerait de s’atténuer graduellement, compte tenu, entre autres, des attentes du marché concernant les cours internationaux de l’énergie. L’incertitude demeure cependant plus élevée qu’à l’accoutumée. Par le jeu des mécanismes d’indexation, les prix élevés font également grimper les coûts salariaux, qui progresseraient de près de 20 % d’ici 2025. Cette augmentation sans précédent des coûts salariaux constitue une menace pour la compétitivité-coût de l’économie belge ».

Sans surprise, la BNB s’inquiète aussi du déficit budgétaire en 2023 qui devrait se creuser à 5.3% du PIB et qui avoisinerait toujours les 5% en 2025. Et de préciser que « la situation budgétaire est d’autant plus inquiétante que le ratio d’endettement se situe sur une trajectoire ascendante. Dans un contexte de montée des taux du marché, cette perspective n’est pas de bon augure ».

Il faut cependant souligner que ces prévisions sont entachées d’une grande incertitude et c’est tout à fait normal vu le contexte actuel. Et comme le souligne le communiqué « si les prix de l’énergie repartaient à la hausse ou si les entreprises parvenaient à répercuter sur leurs prix une part plus importante de leurs coûts qu’en temps normal, l’inflation élevée se poursuivrait sur une plus longue période ».

Et je sais ce que c’est de faire des prévisions et comme chaque année je suis revenu sur mes prévisions. N’hésitez dès lors à écouter mon podcast qui revient précisément sur ce que j’avais prédit pour 2022.

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Merci pour cette analyse.
Toujours un plaisir de vous lire.