Tensions en Europe au plus mauvais moment

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L’Europe se cherche, l’Europe se dispute, les tensions s’intensifient et tout cela au plus mauvais moment, ce qui n’est pas rassurant.

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L’Europe se cherche, l’Europe se dispute, les tensions s’intensifient et tout cela au plus mauvais moment, ce qui n’est pas rassurant.

Tensions en Europe

Tensions entre l’Allemagne et la France, tensions entre l’Allemagne et ses partenaires sur le plan de 200 milliards d’euros, tensions entre la France et l’Italie sur les migrants bloqués en mer, et tensions aussi sur le gaz.

Sur ce dernier point, la Commission a déclaré lundi qu’il n’était pas possible de créer un plafond pour le prix du gaz sans affecter les contrats à long terme ni la sécurité d’approvisionnement, ce qui rejoint la position de l’Allemagne.

La fracture risque dès lors de s’accentuer entre l’Allemagne et les Pays-Bas, qui s’opposaient à ce mécanisme, et la France, l’Espagne et la Belgique qui soutenaient fermement ce dernier. Et cela pourrait aussi créer de nouvelles tensions entre la Commission et le président de l’UE, Charles Michel, qui a d’ailleurs écrit à Ursula von der Leyen, « la fourniture rapide de résultats concrets à nos citoyens et à nos entreprises doit rester notre priorité absolue ».

A la place du plafond, la Commission proposerait « un mécanisme de correction du marché ». Le débat risque d’être houleux lors de la réunion des ministres de l’énergie le 24 novembre et il faut s’attendre à ce que le sujet, faute d’accord, n’aboutisse sur la table du sommet européen du 15 et 16 décembre.

Ces tergiversations expliquent pourquoi le prix du gaz est légèrement reparti à la hausse comme je le soulignais dans un entretien accordé à ABM Financial News hier.

Tout cela n’arrange pas la BCE

Ces tensions sont une épine de plus dans le pied de la BCE qui se serait bien passée de cela, alors que le spectre de la récession se fait de plus en plus menaçant.

Avec cependant, un indicateur un peu plus rassurant, à savoir les ventes de détail  qui ont progressé de 0.4% aussi bien dans la zone euro que dans l’UE en septembre, mais qui n’empêche cependant pas ces dernières de reculer sur un an de respectivement 0.6% et 0.3%.

Mais malgré ce spectre de la récession, plusieurs membres de la BCE se sont exprimés sur la nécessité de renforcer les taux même si cela aura un impact négatif sur l’économie.  

La position du gouverneur de la Bundesbank est d’ailleurs très claire sur ce point puisqu’il a déclaré « je ferai (…) de mon mieux pour assurer que nous, le Conseil des gouverneurs de la BCE, ne baisserons pas la garde trop tôt et que nous poursuivrons la normalisation de la politique monétaire, même si les mesures que nous prenons pénalisent le développement économique ».

Et le vice-gouverneur de la BCE, Luis de Guindos, n’a pas dit autre chose en déclarant que la politique monétaire de la BCE aurait comme conséquence de « réduire la demande globale, à la fois la consommation et l’investissement, mais c’est la seule manière d’avancer que nous ayons parce que ne rien faire serait bien pire”.

Et ils ont aussi, tous les deux, ouvert la porte à la possibilité de voir la BCE procéder l’année prochaine à un resserrement quantitatif, soit une réduction de la taille de son bilan. Ce point fera en tout cas l’objet de discussions lors de la réunion de décembre.

Ah oui ce n’est pas tout

La question d’une réforme des règles de l’UE en matière de dette est aussi sur la table et la Commission devrait faire de nouvelles propositions ce mercredi.

Il s’agit des fameuses règles du traité de Maastricht, qui sont que les pays de la zone euro doivent réduire leur dette chaque année de 1/20e de l’excédent dépassant 60 % du PIB.

Selon des fuites, les propositions la Commission prévoient qu’au lieu de la règle unique actuelle, chaque pays convienne avec la Commission de sa propre trajectoire de réduction de la dette sur quatre ans et obtienne l’aval des autres ministres des finances de l’UE. La période de quatre ans pourrait être étendue à sept ans, si le temps supplémentaire était justifié par des investissements et des réformes.

Le fait d’inclure les investissements comme possibilité de laisser plus de temps répondrait aux souhaits de certains Etats d’exclure des investissements nécessaire pour la lutte contre le changement climatique par exemple.

Par contre, la règle de maintenir les déficits budgétaires en dessous de 3% du PIB serait maintenue avec des mesures disciplinaires en cas de dépassement.

Mais de nouveau, les pays frugaux pourraient s’opposer à ces propositions, ce qui pourrait être une nouvelle source de tension.

Nouvelle preuve du ralentissement en Chine

Les prix à la production en Chine sont passés en territoire négatif pour la première fois depuis décembre 2020, preuve supplémentaire du ralentissement de l’activité.

Ces derniers ont reculé de 1.3% en taux annuel contre une hausse de 0.9% en septembre.

Et les prix à la consommation ont également reculé à 2.1% en taux annuel en octobre contre 2.8% le mois précédent, preuve d’une consommation interne en recul.

Dans l’attente des résultats

Il est encore trop tôt pour avoir une vision définitive des résultats des élections aux Etats-Unis et l’incertitude est totale. Mais on semble loin de la vague républicaine comme elle avait été annoncée.

Comme je le soulignais hier au journal de Canal Z et dans mon blog, un blocage n’est pas nécessairement négatif, en tout cas pour les marchés boursiers. Selon la Deutsche Bank, le S&P 500 a enregistré un gain au cours de chaque période de 12 mois suivant le vote de mi-mandat depuis la Seconde Guerre mondiale.

Et selon une analyse de RBC Capital Markets depuis 1932, le rendement annuel moyen de l’indice S&P 500 a été de 14 % lorsque le Congrès était divisé et de 13 % lorsque le Congrès était républicain et le président démocrate.

Mais un gouvernement divisé pourrait conduire à des tensions accrues sur le relèvement du plafond de la dette fédérale en 2023 ce qui pourrait faire vaciller les marchés financiers.

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