Ralentissement généralisé de la production industrielle

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Si la hausse de taux de 0.75% de la part de la FED ce soir ne fait aucun doute, la suite est par contre totalement incertaine.

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Si la hausse de taux de 0.75% de la part de la FED ce soir ne fait aucun doute, la suite est par contre totalement incertaine.

Hausse de taux

La FED procèdera ce soir à une nouvelle hausse de 0.75% de ses taux directeurs en phase avec ses prévisions et compte tenu de la solidité de l’économie américaine.

Cette hausse se reflète dans le niveau du Treasury 2 ans, mais c’est évidemment la suite qui intéresse au plus haut point les marchés. Malgré des signes évidents de ralentissement de l’économie, en particulier du marché immobilier, le marché de l’emploi reste extrêmement solide.

Or l’évolution du marché de l’emploi est le facteur essentiel pour Powell pour justifier un assouplissement dans le resserrement monétaire. Mais les données publiées hier montrent au contraire un marché qui reste tendu avec 1.85 emploi disponible pour un chômeur au mois de septembre, chiffre en hausse par rapport au mois d’août.

Le scénario le plus probable lors de la conférence de presse de Powell est qu’il évite de laisser paraitre que la FED puisse ralentir les hausses de taux pour garder la main en fonction des prochains indicateurs.

A propos de hausse de taux, la Banque centrale d’Australie, hier, a bien augmenté de 0.25% son taux directeur pour le porter à 2.85%. Cette prudence dans le resserrement monétaire de sa part s’explique par le très fort recul des prix de l’immobilier que la Banque centrale surveille de près.

Selon Christine Lagarde, et après la publication d’un nouveau chiffre record de l’inflation en zone euro (voir mon commentaire de lundi après-midi), la BCE va continuer de relever ses taux. « La destination est claire et nous n’y sommes pas encore », a déclaré Christine Lagarde. « Nous aurons d’autres hausses de taux à l’avenir ».

Le débat est donc encore loin d’être clôt et on n’a pas fini d’en parler.

Ralentissement de la production

Sans surprise, et c’est justement en partie l’effet recherché par les hausses de taux,  la production industrielle mondiale a reculé.

C’est ce que l’on observe aux Etats-Unis, où l’indice ISM manufacturier est tombé à 50.2 contre 50.9 en septembre, activité aussi affectée par la fermeté du dollar.

Au Canada, l’activité manufacturière a reculé pour le troisième mois consécutif, alors qu’en Grande-Bretagne, l’indice PMI manufacturier est tombé à 46.2 contre 48.4.

Les indices PMI manufacturiers publiés ce matin pour l’Espagne et l’Italie n’échapperont évidemment pas à la tendance générale, surtout après le recul de ces indices en Allemagne et dans la zone euro. Pour l’Espagne, l’indice devrait passer de 49 à 47.5, et pour l’Italie de 48.3 à 46.9.

Même constat en Asie avec une activité industrielle qui s’est contractée en Corée du Sud, à Taïwan et en Malaisie. Et en Chine après le recul de l’indice PMI officiel, l’indice PMI manufacturier Caixin/S&P est venu confirmer que le secteur restait sous pression avec un indice à 49,2 en octobre, contre 48,1 en septembre.

Evidemment, l’Asie est en plus affectée par la politique zéro-covid en Chine, ce qui explique par exemple la contraction de l’activité en Corée du Sud suite au fait que les exportations de la Corée du Sud vers la Chine ont connu leur plus forte baisse en 26 mois.

Et la situation ne semble pas s’améliorer avec de nouvelles restrictions qui ont entraîné la fermeture temporaire du centre de villégiature de Disney à Shanghai et affecté la production d’iPhones d’Apple dans une importante usine de fabrication.

Une seule exception, l’Inde où l’indice PMI manufacturier a progressé en passant de 55.1 à 55.3, profitant à la fois d’une demande solide émanant de l’intérieur et de l’étranger. La baisse de la devise est évidemment un soutien pour l’industrie avec cependant un risque d’inflation importée, ce qui a obligé la Banque centrale à intervenir sur le marché des changes pour limiter la baisse.

Dans le tableau mensuel, pas de commentaires particuliers à l’exception toujours du fort recul du yen et de la livre turque depuis le début de l’année, et bien évidemment la fermeté du dollar.

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