Le lent retrait des liquidités

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Pas de surprise évidemment dans la décision de la BCE, et elle s’est finalement bien gardée d’évoquer la question de la taille de son bilan.

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Pas de surprise évidemment dans la décision de la BCE, et elle s’est finalement bien gardée d’évoquer la question de la taille de son bilan.

Hausse et après ?

Si on regarde la parité en EUR/USD et les taux longs en Europe, on peut en déduire que la décision de la BCE d’augmenter ses taux de 0.75% est sans doute la dernière hausse de cette ampleur.

La question de la hausse de 0.75% pour porter le taux de référence à 2% n’a pas fait l’objet de beaucoup de discussions et même si la BCE est bien décidée à poursuivre la hausse des taux « avec ce troisième relèvement important consécutif des taux directeurs, le Conseil des gouverneurs a retiré une part substantielle du caractère accommodant de l’orientation de la politique monétaire ». Le mot substantielle a ici toute son importance car cela signifierait qu’elle pourrait ralentir l’ampleur des hausses de taux lors de ses prochaines réunions.

Christine Lagarde n’a donné aucune indication sur la façon dont la BCE allait réduire la taille de son bilan, car les modalités de cette réduction ne seront arrêtées que lors de la réunion du 15 décembre.

Mais, autre façon de réduire la taille du bilan, elle a décidé de réduire l’aide aux banques qui avait été déployée durant la crise sous la forme des TLTRO (opérations de refinancement à plus long terme ciblées). D’une part, les taux d’intérêt de ces TLTRO seront indexés sur le taux directeur (2%) pour inciter les banques à rembourser ces prêts et d’autre part les réserves des banques seront rémunérées au taux de dépôt (1.50%) au lieu du taux de refinancement.

Après la période de fortes hausses des taux, nous sommes entrés dans une seconde phase marquée par des hausses plus modérées des taux comme l’a fait la BoC avant-hier. Et si le rendement du Bund 10 ans a reculé, celui du Treasury 10 ans également s’ajustant à cette nouvelle phase.

Chiffres du PIB

Les chiffres du PIB pour le troisième trimestre aux Etats-Unis ont d’ailleurs contribué à ce recul des taux, car malgré la hausse, la demande intérieure a fortement reculé sous l’effet de la hausse des taux.

Le PIB a progressé de 2.6% en taux annuel au troisième trimestre contre un taux de -0.6% au deuxième trimestre, grâce à la forte réduction du déficit qui a contribué à raison de 2.77% à la variation de ce dernier.

Cette réduction du déficit est la conséquence d’une hausse de 14.4% des exportations entre le deuxième et le troisième trimestre, alors que les importations ont reculé de 6.9% sur la même période. Et ce recul est la suite logique d’une baisse de la consommation des ménages. En effet, la croissance de la consommation n’a été que de 1.4% au troisième trimestre contre 2% durant le trimestre précédent.

Les chiffres du PIB publiés ce matin en zone euro seront moins brillants qu’aux Etats-Unis. Cela a déjà commencé avec celui de la France en hausse de 0.2% d’un trimestre à l’autre contre un taux de 0.50%. En Belgique on attend un statu quo d’un trimestre à l’autre, alors qu’en Allemagne il devrait reculer de 0.2% (contre 0.1% le trimestre précédent) et en Espagne progresser de 0.3% (contre 1.5%).

Pas de changement

Dans le chef de la BOJ, qui a décidé de laisser ses taux inchangés et de garder à l’avenir une politique monétaire ultra accommodante. Cette décision sans surprise n’a pas pesé sur le yen qui a réussi à revenir un peu par rapport au dollar.

La BOJ a quand même revu à la hausse ses prévisions d’inflation et table désormais sur un taux de 2.9% pour l’année fiscale qui se termine en mars 2023 et de 1.6% en mars 2024.

Au même moment, le gouvernement japonais a annoncé qu’il allait déployer un plan de 199 milliards de dollars pour amortir la hausse des prix. Le Premier ministre M. Kishida a déclaré que « notre objectif est de répondre à la hausse des prix, à la faiblesse du yen, ainsi que de promouvoir l’investissement pour augmenter les salaires et la croissance économique ».

Ce qui laisse quand même un peu perplexe quand on sait que la faiblesse du yen est la conséquence de la politique ultra accommodante de la BOJ.

Ce programme comprendrait des subventions pour réduire les factures d’électricité des ménages d’environ 20 % entre janvier et septembre de l’année prochaine, et une subvention pour réduire les prix de l’essence.

Mais pour le financer le gouvernement va devoir émettre des nouvelles obligations ce qui augmentera encore un peu plus la dette du Japon et risque de peser sur le yen.

Restons en Asie avec les dernières révisions à la baisse des prévisions du FMI. Il table désormais sur une croissance de 4% cette année contre 4.9% précédemment et de 4.3% l’année prochaine contre 5.1%.       

Pour expliquer ces révisions, le FMI parle de vents contraires et pointe particulièrement la situation en Chine à cause des mesures de confinement et des problèmes immobiliers. Pour ces raisons, il ne table plus que sur une croissance de 3.2% cette année en Chine contre 4.4% précédemment et de 4.4% en 2023.

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