Les marchés sont de nouveau pris en tenaille entre les risques de plus en plus évidents de récession et les resserrements monétaires des Banques centrales.
Récession en Europe inéluctable
Les marchés sont de nouveau pris en tenaille entre les risques de plus en plus évidents de récession et les resserrements monétaires des Banques centrales.
Pas de changement
Les Banques centrales n’ont nullement l’intention de changer leur politique et la lutte contre l’inflation demeure leur unique objectif pour le moment.
Les indicateurs sur le marché de l’emploi aux Etats-Unis, publiés cet après-midi, ne vont pas changer le scénario d’une nouvelle hausse de 0.75% lors de la réunion du 2 novembre. Et d’ailleurs le rendement du Treasury 2 ans intègre déjà ces deux hausses d’ici la fin de l’année.
Concernant les chiffres, les créations d’emploi devraient être de 250.000, avec un taux de chômage inchangé à 3.7% et une hausse annuelle du salaire horaire moyen de 5.1% contre 5.2%.
Mais surtout ne prenons pas à la légère les propos des membres de la FED, ils sont nombreux et vont tous dans le même sens, pas de changement à attendre de la part de la FED. Dernier en date, le gouverneur de la FED, Christopher Waller, « je prévois des hausses de taux supplémentaires jusqu’au début de l’année prochaine ». Et ce mouvement ne s’arrêtera pas tant que la FED ne voit pas de signes de modération de l’inflation.
Même son de cloche de la part de la BCE à la lecture des minutes de la dernière réunion de son Comité, « l’inflation était bien trop élevée et probablement amenée à rester au-dessus de l’objectif du Conseil des gouverneurs pendant une période prolongée ».
Et la BCE fait le constat que « le ralentissement attendu de l’activité économique ne serait pas suffisant pour réduire l’inflation de manière significative et ne ramènerait pas à elle seule l’inflation vers l’objectif ».
Ralentissement
Et le ralentissement économique se manifeste chaque jour un peu plus. En Allemagne, le gouvernement devrait annoncer la semaine prochaine ses nouvelles prévisions pour 2023 qui tablent sur un recul de 0.4% du PIB. Et le recul de 2.4% au mois d’août des commandes à l’industrie n’était même pas encore connu.
Autre chiffre qui montre le ralentissement, les ventes de détail dans la zone euro ont reculé de 0.3% en août, affichant un recul de 2% sur un an.
Et notre gouverneur n’a pas hésité à parler d’une courte récession en Belgique en présentant les résultats de l’enquête menée conjointement par la BNB et les fédérations d’entreprises et d’indépendants.
Cette enquête met en avant que pas mal d’entreprises ont réduit leur activité en septembre et cette baisse de l’activité est due très clairement aux coûts salariaux élevés et à la hausse des prix de l’énergie. Par contre, bonne nouvelle, les entreprises constatent une amélioration dans les chaînes d’approvisionnement, sauf pour celles du secteur de l’alimentation.
Mais ce n’est pas pour cela que le climat de confiance s’améliore, bien au contraire. Et même si les entreprises sont arrivées à répercuter la hausse des prix, elles ne l’ont fait que partiellement et s’inquiètent de la hausse de ceux-ci pour les prochains mois.
Et bien évidemment la hausse des coûts de l’énergie est une énorme préoccupation pour les entreprises et selon l’enquête « entre le début de 2021 et le mois de septembre 2022, les entreprises ont rapporté une hausse moyenne de 120 % de leur facture d’électricité et de 143 % de leur facture de gaz ».
Compte tenu de ces éléments, la BNB a écrit, il « semble donc confirmer que l’économie belge se dirige vers une courte récession, dont l’ampleur est limitée, bien que l’incertitude demeure très élevée ».
A propos de coût
Pour revenir sur la décision de l’OPEP+ dont je parlais hier, l’Arabie Saoudite aide vraiment bien la Russie.
Car selon les calculs, la Russie ne devra pas réduire sa production. En effet, une baisse de 2 millions de barils par jour représente 4% de la production globale de la production de l’OPEP+.
Mais l’objectif actuel de 43.8 millions de barils par jour n’a pas été atteint en partie parce que la Russie, suite aux sanctions, n’a produit que 9.9 millions de barils par jour contre un objectif de 11 millions de barils par jour.
Or selon l’accord de l’OPEP+, la Russie devrait réduire sa production à 10.5 millions de barils, ce qui veut dire qu’elle ne va pas réduire du tout sa production. Et qu’elle va profiter d’une hausse du prix, même si elle vend moins cher son baril en Asie que le prix du Brent. Mais à production stable, la Russie engrange plus de revenus et finance sa guerre grâce à l’Arabie Saoudite.