Ne pas tirer des conclusions trop hâtives

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L’espoir de voir la FED moins agressive à l’avenir a continué de porter les bourses, mais la décision de la Banque centrale de Nouvelle-Zélande est venue rappeler que le combat contre l’inflation n’était pas encore fini.

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L’espoir de voir la FED moins agressive à l’avenir a continué de porter les bourses, mais la décision de la Banque centrale de Nouvelle-Zélande est venue rappeler que le combat contre l’inflation n’était pas encore fini.

Espoir

Depuis deux jours, les bourses affichent une vigueur portée par l’espoir de voir la FED moins agressive lors de ses prochaines réunions. Après le recul de l’indice ISM manufacturier, un autre indicateur aux Etats-Unis est venu renforcer ce sentiment que l’économie ralentissait conformément aux souhaits de la FED.

Cet indice est ce que l’on appelle le JOLTS (Job Openings and Labor Turnover Survey) et qui donne le nombre de postes vacants. Il ressort de ce rapport que les offres d’emploi ont chuté de 1,1 million pour atteindre 10,1 millions au mois d’août, soit le niveau le plus bas depuis la mi-2021. La baisse d’août a été la plus importante depuis avril 2020.

Ce recul montre un certain ralentissement du marché de l’emploi qui pourrait contribuer à ralentir la pression sur les salaires et par effet de ricochet sur les prix. Cependant, bien qu’il y ait eu 1,7 ouverture de poste pour chaque chômeur en août, contre deux en juillet, cette mesure est restée supérieure à sa moyenne historique.

Mais il n’en fallait pas plus pour entretenir l’espoir, ce qui a permis à la bourse américaine de terminer en forte hausse, au dollar de se détendre et aux taux longs de rester quasiment inchangés.

Mais le combat n’est pas fini

Comme est venu le rappeler la Banque centrale de Nouvelle-Zélande ce matin en relevant son taux de 0.50% pour le porter à 3.50%, soit son niveau le plus élevé depuis 7 ans.

Et le combat n’est vraiment pas fini, car une hausse de 0.75% a été sur la table du comité et le message après la réunion est sans ambiguïté « le comité a convenu qu’il reste approprié de continuer à resserrer les conditions monétaires à un rythme permettant de maintenir la stabilité des prix et de contribuer à un emploi durable maximal. L’inflation de base des prix à la consommation est trop élevée et les ressources en main-d’œuvre sont rares ».

Cela signifie que la Banque centrale devrait encore augmenter ses taux de 0.50% en novembre et que rien n’indique que le mouvement ne se poursuivra pas l’année prochaine.

Et même message de la BCE

Même si cette hausse est liée à l’évolution des prix de l’énergie, la publication de l’indice des prix à la production en Europe n’a vraiment pas rassuré. En effet, ces derniers ont progressé de 5% entre le mois d’août et de juillet en zone euro et de 4.9% dans l’UE. Ce qui signifie que ces prix à la production ont augmenté sur un an de 43.3% dans la zone euro et de 43% dans l’UE, deux niveaux records. Et si beaucoup de pays de l’UE affichent un taux proche des 43%, l’Irlande a connu une hausse de 97.4%, la Roumanie de 70.9% et la Bulgarie de 68.3%.

Concernant la Belgique, la hausse a été de 47.8%. Nous sommes donc dans la moyenne, mais selon les dernières prévisions du Bureau du Plan, l’inflation en Belgique devrait être de 9.3% en 2022 et de 6.7% en 2023, ce qui entrainera de nouveaux dépassements de l’indice pivot en juin 2023.

Je parlais d’un même message de la part de la BCE et ce par le truchement de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, qui a déclaré « nous relèverons les taux autant que nécessaire pour faire baisser l’inflation sous-jacente ». Et il vise un taux neutre d’ici la fin de l’année, taux neutre qui devrait se situer à un niveau inférieur ou proche de 2%.

La remontée du prix du baril à la veille de la réunion de l’OPEP+ vient encore compliquer la donne car cela continuera de peser sur l’inflation en zone euro. Et les rumeurs actuelles prêtent l’intention à l’OPEP+ de réduire sa production de 2 millions de barils alors que la fourchette était jusqu’à présent entre 500.000 et 1 million.

Indices des services

Pas de surprise à attendre de la publication des indices PMI des services en zone euro et en principe non plus de la publication de l’indice ISM non manufacturier aux Etats-Unis qui est attendu à 56 contre 56.9.

Léger mieux de l’indice PMI des services au Japon ce matin, qui est passé de 49.5 à 52.2 sous l’effet positif de la réouverture des frontières et du retour des touristes.

La faiblesse du yen est pour cela une aubaine pour les touristes, mais cela n’empêche cependant pas que ce dernier continue de flirter avec des niveaux qui ne conviennent absolument pas au gouvernement et aux autorités monétaires alors que le dollar a reculé par rapport à la majorité des devises.

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