Encore et encore des hausses de taux, comme annoncé, et des réajustements de taux qui entrainent des changements dans les courbes de taux.
La valse des taux s’intensifie
Encore et encore des hausses de taux, comme annoncé, et des réajustements de taux qui entrainent des changements dans les courbes de taux.
Comme prévu
C’est un peu une liste à la Prévert, mais il me semble utile de bien mesurer que la hausse des taux ne se limite pas à la BCE et à la FED.
Ainsi, la Banque centrale du Vietnam a annoncé une hausse de 1% de son taux pour le porter à 5%. Cette hausse ne devrait pas trop affecter une croissance qui devrait tourner autour des 6%-6.5%, mais la Banque centrale, comme la majorité de ces consœurs dans les pays émergents, veut éviter un élargissement du différentiel de taux par rapport au dollar qui entrainerait des fuites des capitaux et par conséquent une dévaluation de la devise.
Pour les mêmes raisons, la Banque centrale d’Indonésie a augmenté son taux de 0.50% à 4.25%, et malgré une inflation qui devrait être de 6% fin 2022, elle devrait se montrer moins agressive à l’avenir.
La Banque centrale d’Afrique du Sud a aussi augmenté son taux de 0.75%, à 6.25%, poursuivant ainsi son mouvement de resserrement entamé depuis novembre 2021.
Plus près de nous, la BOE a augmenté, comme prévu, son taux de 0.50% à 2.25%, ce qui n’a cependant pas empêché le sterling de tomber à son niveau le plus bas par rapport au dollar depuis mars 1985.
La BOE en a profité pour revoir ses prévisions et table sur un recul du PIB au troisième trimestre de 0.1%, ce qui ferait entrer le Royaume en récession technique étant donné que le deuxième trimestre avait déjà affiché un recul de 0.1% du PIB.
Si l’on observe l’évolution du rendement de l’obligation anglaise à 2 ans, le mouvement de hausse de taux devrait encore se poursuivre cette année avec une hausse au moins de 1%. La BOE a aussi confirmé qu’elle allait réduire la taille de son bilan à partir du mois prochain. L’objectif étant de réduire ce dernier de 100 milliards de sterling fin 2023 par rapport à un niveau qui est actuellement de 838 milliards de sterling.
Fin des taux négatifs en Suisse, la BNS a augmenté son taux de 0.75% pour le porter à 0.50%. Elle a ainsi mis fin à sept ans et demi de taux négatifs, ce qui n’a cependant pas empêché le franc suisse de se renforcer pendant toute cette période.
Et pour terminer cette liste, la Banque centrale de Norvège a augmenté son taux de 0.50% à 2.25%, soit son niveau le plus élevé depuis 2011.
Avant de parler de deux exceptions. Ces hausses de taux n’ont évidemment pas été du goût des marchés boursiers, et ces derniers ne sont vraiment pas la préoccupation des Banques centrales comme je le soulignais dans une interview à ABM Financial News hier.
Avec une perspective de voir le taux des Fed Funds à 4.25% d’ici la fin de l’année, et en sachant que la FED a commencé à réduire la taille de son bilan, le taux à 10 ans devrait se réajuster à la hausse, ce que l’on a déjà un peu observé hier avec un rendement qui est passé de 3.57% à 3.75%.
Deux exceptions
Et une de taille, avec une nouvelle baisse des taux en Turquie. Cette dernière n’était pas du tout attendue et a été de 1% pour ramener le taux directeur à 12% alors que l’inflation en Turquie caracole à 80%.
Autant dire que la livre turque s’est encore dépréciée et le graphique parle de lui-même.
La deuxième exception est évidemment le statu quo de la BOJ, qui a entrainé une nouvelle baisse du yen, ce qui a entrainé à son tour une intervention de la BOJ sur le marché des changes, une première depuis 1998.
Il faut dire que non seulement la BOJ a laissé ses taux inchangés mais son gouverneur a déclaré que cette politique ultra accommodante serait encore maintenue pour un bon moment.
Cette intervention a un peu fait remonter le yen, mais étant seule à intervenir sur le marché des changes, la BOJ aura bien du mal à contenir les pressions à la baisse sur le yen.
Chute de la confiance
En Belgique, l’indice de confiance des consommateurs publié par la Banque nationale de Belgique a véritablement plongé en septembre.
Le message de la BNB est sans ambiguïté, « la perte de confiance, qui se chiffre à 16 points, est énorme. Toutes les composantes de l’indicateur sont touchées par ce sévère repli. Les ménages ont exprimé leurs très vives inquiétudes ».
Certaines composantes de cet indice ont atteint des plus bas historiques, comme le sentiment sur l’évolution économique générale en Belgique au cours des douze prochains mois ou les prévisions des ménages à propos de leur situation financière.
Ce recul de la confiance va aussi s’observer dans les indices PMI qui seront publiés aujourd’hui et le basculement de ces derniers en zone négative sera malheureusement presque général.