Le sterling en perdition, mais il n’est pas le seul

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La politique agressive de la FED renforce le dollar, ce qui provoque des tensions très fortes sur les devises des pays émergents mais pas que sur elles.

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La politique agressive de la FED renforce le dollar, ce qui provoque des tensions très fortes sur les devises des pays émergents mais pas que sur elles.

L’effondrement du sterling

Ce n’est pas la seule devise en recul par rapport au dollar, mais la chute de la livre sterling est vertigineuse et pourrait entrainer une intervention de la BOE sur le marché ce lundi.

Le sterling a touché son niveau le plus bas depuis 1985 sur fond de doutes sur le plan du nouveau du gouvernement de réduction des impôts et des taxes et sur la capacité de la Grande-Bretagne de se financer.

Mais soyons honnête, le dollar met également la pression sur le yen qui a retrouvé son niveau d’avant l’intervention de la BOJ. Mais également par rapport au yuan, même si là aussi la Banque centrale essaye de contenir le mouvement de dépréciation.

Et l’euro ne fait guère mieux, affichant son niveau le plus bas depuis 20 ans, affecté en plus par la guerre en Ukraine et le résultat des élections en Italie qui confirme la victoire de l’extrême droite.

Pourquoi le dollar monte ?

La première raison est clairement la politique agressive et volontariste de la FED qui augmente l’attractivité du dollar. Et il suffit d’observer le niveau du rendement du treasury 2 ans pour voir que le marché a intégré totalement le message de la réunion de la FED la semaine passée.

Et pour ceux qui doutaient encore des intentions de la FED, le président de la Réserve fédérale d’Atlanta, Raphael Bostic, a déclaré « l’inflation est élevée. Elle est trop élevée. Et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la faire baisser ».

Et il a enfoncé le clou, en soulignant que « l’économie a la capacité d’absorber nos actions et de ralentir de manière relativement ordonnée ». Mais « nous avons besoin d’un ralentissement. … Nous allons faire tout ce que nous pouvons à la Réserve fédérale pour éviter une douleur profonde, très profonde ».

Et c’est vrai que l’économie américaine pour l’instant a bien absorbé les hausses de taux comme le montre l’évolution des indices PMI (je vais revenir après sur ces derniers).

Et bien évidemment la guerre en Ukraine touche en premier lieu l’Europe et pas les Etats-Unis et le dollar sert de valeur refuge.

La récession effraye

Mais la hausse du dollar est aussi le reflet de la crainte d’une récession en Europe et en Asie, tout comme d’ailleurs le recul du prix du baril.

Pour revenir sur les indices PMI, en Allemagne ils confirment qu’elle ne pourra pas échapper à une croissance négative au troisième et sans doute au quatrième trimestre. Avec en particulier une chute très nette de l’activité dans le secteur des services.

En France, c’est l’inverse, le secteur des services se redresse alors que celui de l’industrie affiche un sérieux recul suite à une forte baisse des volumes de production.

L’Europe ne semble pas pouvoir échapper à la récession et les hausses simultanées de taux la semaine passée ont provoqué un électrochoc, ou une prise de conscience que les Banques centrales n’avaient comme objectif que la lutte contre l’inflation.

Et c’est pour cette raison que les bourses ont sombré vendredi devant cette évidence, alors que la publication de l’indice IFO en Allemagne ce matin devrait confirmer le recul de la confiance.

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