Aucun apaisement pour les marchés financiers

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Pas de répit dans la hausse des taux, et après une nouvelle hausse de 0.75%, la FED a bien encore l’intention de frapper fort d’ici la fin de l’année.

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Pas de répit dans la hausse des taux, et après une nouvelle hausse de 0.75%, la FED a bien encore l’intention de frapper fort d’ici la fin de l’année.

FED déterminée

La hausse de 0.75% des taux n’a pas été une surprise, mais cela propulse quand même le taux des Fed Funds à 3%-3.25%, soit leur niveau le plus élevé depuis 2008.

Cette hausse n’est cependant pas l’essentiel qu’il faut retenir de la réunion de la FED.

Il faut d’abord s’intéresser aux fameux « dot plots », à savoir les prévisions des membres de la FED sur l’évolution des taux. Et en observant ces dernières, il y a une belle unanimité sur le fait que les taux devraient être 4.25% à la fin de cette année et à 4.60% en 2023.

Cela signifie que comme il y a encore deux réunions de la FED d’ici la fin de l’année, on devrait encore avoir une hausse de 0.75% lors de la prochaine réunion et une de 0.50% pour la dernière. Ces perspectives ont projeté le rendement du Treasury 2 ans bien au-delà des 4%, ce qui a encore renforcé le dollar, mais par contre a plombé la bourse américaine.

Le deuxième élément important de cette réunion sont les propos de Powell ainsi que les nouvelles projections. Powell a été très clair, « nous devons laisser l’inflation derrière nous. J’aimerais qu’il y ait une méthode indolore pour y parvenir. Il n’y en a pas ».

Et cela ne sera pas indolore pour le marché immobilier qui devrait, selon Powell, subir une correction. Et de nouveau ses propos sont sans ambiguïté, « à plus long terme, ce dont nous avons besoin, c’est que l’offre et la demande soient mieux alignées pour que les prix des logements augmentent à un niveau et à un rythme raisonnables et que les gens puissent à nouveau se payer des maisons. Sur le marché du logement, nous devons probablement passer par une correction pour revenir à ce niveau ».

Ce n’est pas pour rien que je titrais il y a deux jours, « le marché immobilier un indicateur essentiel ». Et d’ailleurs les ventes de logements existants ont glissé de 0,4 % en taux annuel, soit en faisant abstraction de la crise Covid, le plus bas niveau de ventes depuis novembre 2015.

Autre constat, la FED a revu à la baisse ses prévisions de croissance à seulement 0.2% pour cette année et à 1.2% en 2023, tout en prévoyant une hausse du chômage à 3.8% fin de cette année et à 4.4% l’année prochaine.

Quant à l’inflation, pas de décrue rapide, ce qui explique pourquoi les taux vont rester inchangés l’année prochaine, elle ne devrait revenir à 2% qu’en 2025 et devrait s’établir à 5.4% cette année.

Les marchés boursiers qui espéraient une FED moins agressive d’ici la fin de l’année ont très mal digéré les perspectives de nouvelles hausses et ce matin le rouge vif dominera.

Par contre, l’attractivité du dollar s’est encore renforcée par rapport à la majorité des devises, mais en particulier par rapport au yuan.

Mais aussi …

Par rapport au yen, d’autant plus après la réunion de la BOJ, ce matin, qui a décidé de laisser ses taux inchangés.

Sans surprise, elle maintient son taux à -0.1% et vise un objectif de 0% pour le  rendement des obligations d’État à 10 ans, cela à l’unanimité.

Ce qui veut dire que le différentiel de taux entre le Treasury 10 ans et l’obligation japonaise sur la même période s’est encore élargi et il faut remonter à 2008 pour retrouver un écart aussi important. Et il n’est donc pas étonnant que le yen soit encore un peu plus sous pression dans ce contexte.

D’autant plus vu l’envolée du dollar, qui est à son plus haut depuis 20 ans par rapport à un panier de devises, suite à cette hausse de taux et aussi à cause des déclarations extrêmement belliqueuses et inquiétantes de Poutine.

Même par rapport au sterling, le dollar s’est encore renforcé, et alors que la BOE devrait augmenter ses taux cet après-midi de 0.50% pour porter son taux directeur à 2.25%.

Elle ne sera pas la seule Banque centrale à agir puisqu’on attend une hausse de  la part de la Banque centrale d’Indonésie (+0.25%), de la Banque centrale des Philippines (+0.50%), de la BNS (+0.75%) avec entre parenthèse un franc suisse qui se renforce encore par rapport à l’euro, de la Banque Centrale de Norvège (+0.50%) et de la Banque centrale d’Afrique du Sud (+0. 75%).

D’autres ont déjà emboité le pas à la FED en augmentant leur taux de 0.75% comme la Banque centrale de Hong Kong et celles des pays du Golfe.

Alors que la Banque centrale du Brésil a décidé hier de laisser ses taux inchangés après il est vrai une série impressionnante de resserrements. A l’approche de l’élection présidentielle elle se montre prudente, car cette élection sera importante.

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