Le recul du dollar, par rapport à l’euro sur des perspectives de hausses de taux, et par rapport au yen suite à des menaces d’intervention, permet aux bourses de se reprendre.
La métamorphose de la chouette ?
Le recul du dollar, par rapport à l’euro sur des perspectives de hausses de taux, et par rapport au yen suite à des menaces d’intervention, permet aux bourses de se reprendre.
Une BCE qui se réveille ?
Après son mea-culpa, Christine Lagarde pourrait devenir comme Powell si on en croit les différentes rumeurs et informations qui circulent depuis la réunion de la semaine passée. Celle qui s’était définie comme une chouette deviendrait-elle un faucon ?
Il ressort en effet que la BCE pourrait lancer le mois prochain le débat sur la réduction de son bilan, ce qu’on appelle le « resserrement quantitatif » (QT), ce qui ne serait évidemment pas neutre pour les entreprises et surtout les Etats.
En effet, si elle réduit son bilan, cela entrainera inéluctablement une remontée des taux longs, alors que la hausse des taux directeurs n’a eu jusqu’à présent qu’un impact limité sur ses derniers si on prend comme exemple le Bund à 2 ans et 10 ans.
Le débat ne fait que commencer et vu son engagement à réinvestir au moins jusqu’à la fin 2024 les montants issus de son programme PEPP, une partie donc de son bilan ne sera pas affecté.
Il ressort aussi que plusieurs responsables de la BCE estiment qu’il sera nécessaire de relever le taux directeur à 2% ou même plus pour juguler l’inflation. Tout va dépendre des prochaines prévisions d’inflation, qui rappelons le, sont de 2.3% en 2024.
La perspective d’une BCE plus agressive a légèrement renforcé l’euro par rapport au dollar, dollar qui de son côté s’est un peu tassé globalement sur des perspectives de stabilisation de l’inflation, donc d’une FED qui pourrait être moins agressive. Tous les regards seront tournés sur les chiffres d’inflation qui seront publiés demain aux Etats-Unis.
Prix du gaz
Les perspectives d’inflation en Europe sont évidemment intimement liées à l’évolution du prix du gaz. Et cette semaine, la Commission devrait répondre aux demandes que les ministres de l’Energie des 27 ont exprimé lors de leur réunion de vendredi.
Ils ont demandé à la Commission d’arriver à un plafonnement du prix du gaz mais pas uniquement du gaz russe, et de faire contribuer les entreprises productrices d’énergie.
La proposition sur la table serait un plafonnement du prix à 200 euros par mégawattheure pour réduire les bénéfices excessifs réalisés ces derniers mois par des producteurs dont les coûts de fonctionnement sont moindres mais qui ont tout de même pu vendre leur électricité à des prix très élevés.
Autre point discuté, la mise en place « d’instruments de liquidité d’urgence » à l’échelle de l’UE pour aider les entreprises confrontées à la montée en flèche des exigences en matière de garanties.
Marché de l’emploi solide jusqu’à quand ?
Jusqu’à présent, le marché de l’emploi reste solide, très solide même, malgré les signes de ralentissement économique qui s’accumulent. Mais si la récession s’installe, inéluctablement le marché de l’emploi va en souffrir.
Et les hausses de taux par les Banques centrales, justifiées d’ailleurs en partie par la fermeté du marché de l’emploi, pourraient d’ailleurs accélérer ce phénomène.
Est-ce par hasard que le marché de l’emploi s’est dégradé au Canada alors que sa Banque centrale a été la plus agressive ? Et la dégradation est significative avec un taux de chômage qui est passé de 4.9% en juillet à 5.4% en août. Et surtout, l’économie n’a pas créé des emplois mais au contraire en a détruit 39.700.
En trois mois, 113.500 emplois ont été perdus, mais cela n’a pas empêché les salaires de continuer de progresser avec un hausse de 5.6% sur l’année contre 5.4% le mois passé. Ce qui devrait donc conforter la BOC de continuer à resserrer ses taux comme elle l’a d’ailleurs annoncé, malgré la dégradation du marché de l’emploi.