Casser l’inflation ne sera pas facile

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Impossible de ne pas revenir sur le message de Powell, que les bourses ont continué de digérer tant bien que mal, car ce message révèle un changement de paradigme.

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Impossible de ne pas revenir sur le message de Powell, que les bourses ont continué de digérer tant bien que mal, car ce message révèle un changement de paradigme.

La fin d’une inflation basse

Fini l’inflation extrêmement basse car la donne a changé et nous allons devoir nous habituer à vivre avec une inflation plus élevée. Avec comme conséquence que les Banques centrales vont devoir augmenter leur taux pour préserver leur crédibilité peu importe les conséquences pour l’économie.

Isabel Schnabel, membre de la BCE,  ne dit pas autre chose, « pour regagner et préserver la confiance, nous devons ramener rapidement l’inflation à l’objectif fixé. Plus l’inflation reste élevée, plus le risque est grand que le public perde confiance dans notre détermination et notre capacité à préserver le pouvoir d’achat ».

Et clairement le pic de l’inflation, en tout cas en Europe, n’est pas encore derrière nous, ce qui risque d’entretenir le sentiment inflationniste dans le public. Pour preuve, le chiffre d’inflation qui sera publié aujourd’hui en Allemagne est attendu encore en hausse à 8.8% contre 8.5%.

Mais les Banques centrales ont beau se démener, elles n’auront évidemment pas de prise sur le prix élevé de l’énergie, ni sur les effets inflationnistes provoquées par les mesures de soutien des gouvernements.

Et pour compliquer les choses, la démondialisation partielle, et une production plus coûteuses dans les pays émergents devraient contribuer à maintenir l’inflation à des niveaux plus élevés.

« L’économie mondiale semble être à l’aube d’un changement historique, car bon nombre des vents arrière de l’offre globale qui ont permis de contenir l’inflation semblent devoir se transformer en vents avant », a  ainsi déclaré Agustín Carstens, directeur de la Banque des règlements internationaux.

Voilà pourquoi, une hausse de 0.75% de la part de la BCE lors de sa prochaine réunion n’est plus du tout exclu. Même si son économiste en chef, Philip Lane, a évoqué un rythme régulier de hausse des taux pour les prochaines réunions.

Mais sans donner l’ampleur, il a quand même distillé un message qui plaide plus pour une hausse de 0.75%. « La taille appropriée des différents paliers sera d’autant plus grande que l’écart par rapport au taux final sera important et que les risques par rapport à l’objectif d’inflation seront élevés ».

La bonne nouvelle, c’est que les anticipations d’inflation en zone euro sont revenues vers l’objectif de la BCE, preuve que le public semble accorder une certaine crédibilité à l’action de la Banque centrale.

Avec cette perspective d’une hausse de taux plus marquée de la part de la BCE, les taux à 2 ans ont sensiblement progressé avec comme conséquence, si on prend le Bund comme référence, que l’écart entre le rendement du 10 ans et de 2 ans se rétrécit.

Nouvelles restrictions

Le yuan continue de fléchir par rapport au dollar sous fond de ralentissement de l’activité et parce que les autorités ont annoncé de nouvelles mesures de restriction.

Les  autorités de Shenzhen ont en effet annoncé  lundi la fermeture provisoire du plus grand marché au monde de produits électroniques, ainsi que de 24 stations de métro par crainte d’une multiplication des contaminations dans cette ville de 18 millions d’habitants.

Ces nouvelles mesures font craindre évidemment des mesures plus larges si les contaminations repartent à la hausse. Avec comme conséquence un ralentissement de l’activité alors que dans le même temps, les autorités font tout pour soutenir l’activité avec des baisses de taux et aussi, ce qu’elles ont fait dans le passé, des grands investissements dans les infrastructures.

Mais cette vieille recette devient un peu éculée et ne marche plus, car le problème aujourd’hui est que c’est la demande qui reste atone alors que le marché immobilier reste toujours dans le marasme ce qui touche directement les consommateurs.

Les autorités ont donc annoncé qu’elles allaient stimuler la demande et stabiliser l’emploi, mais si dans le même temps elles continuent de pratiquer la politique zéro-Covid, les ménages vont se retrouver dans une situation schizophrénique.

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