L’Asie au ralenti aussi

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C’est au tour de l’Asie d’afficher un ralentissement de l’activité, ralentissement particulièrement inattendu en Chine, ce qui accentue les craintes quant aux perspectives économiques mondiales.

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C’est au tour de l’Asie d’afficher un ralentissement de l’activité, ralentissement particulièrement inattendu en Chine, ce qui accentue les craintes quant aux perspectives économiques mondiales.

Inquiétude en Asie

Je l’évoquais vendredi, la Chine a décidé d’abandonner son objectif de croissance et vise le meilleur résultat possible, et on comprend mieux pourquoi maintenant.

Aussi bien l’indice officiel que l’indice non officiel de l’industrie, les fameux indices PMI ont marqué le pas au mois de juillet, avec même une contraction plus prononcée de l’indice officiel.

Après un rebond en juin avec la levée des mesures de confinement, l’activité s’est de nouveau ralentie à cause du niveau des prix des matières premières, mais aussi parce que les perspectives d’exportation sont faibles en raison des craintes de récession mondiale.

Le sous-indice de l’emploi, pour l’indice non officiel, a chuté pour le quatrième mois et a atteint son plus bas niveau en 27 mois, suite à la faiblesse des ventes et au non-remplacement des départs volontaires.

Au Japon, l’indice PMI manufacturier a également reculé en passant de 52.7 à 52.1, sous l’effet d’une contraction des commandes, ce qui confirme le ralentissement généralisé.

Chiffres en trompe l’œil

Les chiffres de croissance en zone euro pour le deuxième trimestre sont globalement ressortis meilleurs que prévu, mais attention car ils montrent des divergences importantes.

Petit tour d’horizon donc des différents chiffres de croissance.

En Belgique, la croissance a quand même nettement ralenti en passant de 0.5% au premier trimestre à 0.2% au deuxième trimestre. Selon, la BNB, le ralentissement est général mais a touché particulièrement l’industrie.

En France, le deuxième trimestre a connu un sérieux rebond en passant de -0.2% au premier trimestre à 0.5% et cela grâce en partie à la balance commerciale. Cette dernière a connu une hausse des exportations, mais surtout un recul des importations, recul qui s’explique par une consommation intérieure qui a reculé. Ce qui fait craindre un ralentissement de l’activité sur la seconde partie de l’année.

En Italie, la croissance a été de 1% au second trimestre après un taux de 0.1% au premier, soutenue aussi bien par l’industrie que les services et par une consommation intérieure solide.

Résultat, le PIB au deuxième trimestre dans la zone euro a progressé de 0.7% contre 0.5% le trimestre précédent, dépassant les prévisions. Mais ce chiffre masque de grandes divergences avec une croissance de 1.1% en Espagne, et un recul de 1.4% en Lettonie.

Mais surtout il masque le fait que l’économie allemande a stagné au deuxième trimestre, ce qui est évidemment un très mauvais signal pour la seconde partie de l’année.

Et puis, l’inflation en zone euro a atteint un nouveau record en passant de 8.6% à 8.9% pour l’inflation générale, à cause évidemment de la hausse des prix de l’énergie. Mais même en excluant l’énergie, l’inflation continue de progresser ce qui met la BCE dans une position compliquée compte tenu des risques de récession qui planent sur l’économie.

Je parlais de chiffres en trompe l’œil car l’économie dans la zone euro affiche une croissance plus solide que prévu, mais c’est surtout parce qu’elle a bénéficié d’un effet de rattrapage avec la reprise de l’activité dans les services. Mais compte tenu de la chute de la confiance aussi bien des consommateurs que des entreprises, et de la poursuite de la hausse de l’inflation qui érode le pouvoir d’achat des ménages, la seconde partie de l’année sera moins glorieuse. Surtout si le ralentissement se marque aussi en Asie, après bien évidemment les interrogations sur l’état de l’économie américaine.

Signes de ce ralentissement

Plusieurs signaux montrent ce ralentissement. D’abord le recul des taux longs aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis qui se sont nettement tassés après le pic du mois de juin. Et malgré le contexte, et comme les bourses sont toujours un coup plus loin, ces dernières ont profité de la décrue des taux pour se reprendre.

Ensuite le prix du baril qui s’est tassé dans la perspective d’un ralentissement de la demande, en particulier de l’Asie.

Et comme la question de la récession aux Etats-Unis se pose, le sentiment que la FED pourrait ralentir ses resserrements monétaires a entrainé un petit recul du dollar.

Dans le tableau mensuel, même si le dollar a un peu perdu, on voit que par rapport à l’euro depuis le début de l’année il a quand même progressé de 10%. Mais globalement, l’euro a reculé par rapport à pas mal de devises depuis le début de l’année. Avec une exception de taille, le recul de pratiquement 21% de la livre turque.

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