La tension sur les taux a fait un retour fracassant avec un rendement du Treasury 10 ans qui a allègrement dépassé le seuil des 3%.
Nouvelle tension sur les taux
La tension sur les taux a fait un retour fracassant avec un rendement du Treasury 10 ans qui a allègrement dépassé le seuil des 3%.
Hausse des taux
Il faut dire que les conditions sont réunies pour cette nouvelle tension sur les taux. D’abord avec la décision ce matin de la Banque centrale d’Australie qui a décidé d’augmenter de 0.50% son taux directeur pour le porter à 0.85%. Non seulement cette hausse de taux sera suivie d’autres, mais en plus elle est plus importante que prévu, les anticipations allant de 0.25% à 0.40% de hausse.
Conséquence, le rendement de l’obligation australienne à 2 ans a atteint son niveau le plus élevé depuis avril 2012.
Ensuite, ce jeudi la BCE se réunit et cette réunion sera cruciale car on attend clairement un changement de ton radical de la part de Christine Lagarde. Elle devrait annoncer la fin du programme d’assouplissement quantitatif en juin et les prochaines hausses de taux, en juillet pour la première très certainement.
La levée progressive des restrictions en Chine fait évidemment espérer une reprise de l’activité, mais qui dit reprise dit également forte demande et donc tension sur les prix des matières premières. Dont le pétrole qui est reparti à la hausse pour cette raison et aussi parce qu’il semble évident que les pays de l’OPEP+ ne parviendront pas à augmenter leur production comme prévu.
Et pour finir les chiffres du chômage aux Etats-Unis ont confirmé le scénario de voir la FED poursuivre son resserrement avec deux hausses de taux de 0.50% lors des deux prochaines réunions. Tout cela explique donc pourquoi le rendement du Treasury 10 ans est repassé au-dessus des 3%.
Hausse du dollar
Conséquence de cette hausse des taux, le dollar s’est renforcé par rapport à la grande majorité des devises.
D’abord par rapport à la livre turque face à laquelle il affiche un nouveau record après la publication du chiffre d’inflation. En effet, cette dernière est passée de 69.97% à 73.5% en taux annuel démentant donc le scénario d’un reflux de l’inflation pouvant expliquer la baisse des taux de la part de la Banque centrale.
Par rapport au yen ensuite, et il faut remonter à avril 2002 pour retrouver un niveau équivalent. Cette baisse du yen s’explique évidemment par un différentiel de taux qui ne cesse de s’élargir étant donné que la BOJ garde sa politique monétaire ultra accommodante et la gardera encore un bon moment.
Recul des ventes de détail
Alors qu’on attendait une hausse, les ventes de détail en zone euro ont reculé de 1.3% en avril confirmant ainsi la baisse de la confiance des consommateurs.
Sur un an, elles affichent cependant encore une hausse de 3.9%, mais des pays ont connu une baisse, dont la Belgique qui a vu un recul de ces dernières de 1.9%.
Sans faire de lien de cause à effet, mais quand même, les faillites en Belgique ont augmenté de 52% sur les 5 premiers mois de cette année par rapport à la même période l’année passée.
La conjonction de la fin des mesures de soutien du gouvernement, de la hausse des prix et des taux commence à se faire sentir et nous ne sommes sans doute qu’au début. Mais il faut dire aussi que les mesures de soutien du gouvernement ont évité un grand nombre de faillites et que certaines entreprises ont été maintenu en vie artificiellement. Selon les chiffres publiés par Stabel, si on compare les chiffres de 2022 par rapport à 2019 sur les 5 premiers mois, les faillites ont reculé de 15.73%.