Nouvelle baisse de taux en Chine, les autorités ne ménagent pas leurs efforts

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Décidemment, la Banque Centrale de Chine ne chôme pas et indique clairement son intention de soutenir la croissance en 2022 en annonçant, une semaine après la première baisse, une nouvelle baisse de ses taux directeurs.

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Décidemment, la Banque Centrale de Chine ne chôme pas et indique clairement son intention de soutenir la croissance en 2022 en annonçant, une semaine après la première baisse, une nouvelle baisse de ses taux directeurs.

Baisse de taux

A ce rythme-là, une de mes prévisions sera vite réalisée. En effet, la Banque centrale de Chine a décidé de réduire de 0.10% son taux de prêt à 1 an pour le porter à 3.70%, alors qu’elle l’avait déjà réduit de 0.05% la semaine passée. Et également de réduire de 0.05% le taux de prêt à 5 ans à 4.60%, une première depuis avril 2020.

Cette décision est dictée par le ralentissement du secteur immobilier qui pèse sur la croissance, ainsi que l’émergence d’Omicron, qui compte tenu de la politique zéro Covid pratiquée par les autorités, risque d’entraver sérieusement la consommation intérieure.

Cette annonce permet aux bourses asiatiques de se démarquer des bourses américaines, bourses qui sont toujours sous pression, et surtout le Nasdaq, avec la remontée des taux longs aux Etats-Unis. Et également un contexte géopolitique extrêmement tendu avec le dossier ukrainien qui pourrait s’enflammer d’un moment à l’autre. Avec comme conséquence un prix du baril qui reste sous pression, ce qui entretient la hausse des taux, ce qui pèse sur les bourses, mécanisme implacable comme je le soulignais hier.

Hausse du sterling

Le sterling s’est renforcé par rapport à l’euro après l’annonce de Johnson qui va étendre les fêtes du Downing Street à toute la Grande-Bretagne en levant toutes les restrictions dans les prochains jours. Ce n’est évidemment pas cette annonce qui explique la hausse du sterling. Même si elle a surpris tout le monde.

Cette annonce peut en partie s’expliquer parce que les contaminations en Grande-Bretagne affichent un fort reflux, mais aussi pour des raisons politiques vu justement les scandales dans lesquels est empêtré Johnson, cette annonce permettant de faire diversion.

La vraie raison de la hausse du sterling est évidemment la hausse de l’inflation, hausse plus forte que prévu. Le taux d’inflation pour le mois de décembre s’est en effet inscrit à 5.4%, soit son taux le plus élevé depuis 30 ans. Et le Core CPI n’est pas en reste avec un taux à 4.2% contre 3.9% en novembre.

Ces chiffres ont évidemment conforté le scénario d’une hausse des taux de la part de la BOE et entrainé une nouvelle poussée du rendement à 2 ans.

Mais les propos du gouverneur de la BOE hier doivent faire réfléchir et je le cite « c’est une chose difficile à dire … mais si vous avez une pression sur le coût de la vie, une pression sur les revenus réels, cela aura tendance à restreindre la demande dans l’économie … et cela pourrait conduire à l’ouverture d’un écart de production, et cela pourrait finalement, bien sûr, conduire à une hausse du chômage et cela ferait baisser l’inflation. Je ne veux pas suggérer que … si nous le jugions nécessaire, nous n’avons pas à prendre de mesures en ce qui concerne l’action de la Banque d’Angleterre sur les taux d’intérêt. Nous en jugerions évidemment nous-mêmes. Mais il y a là un autre canal qui affaiblirait la demande dans l’économie ».

Entre les lignes il faut comprendre que les Banques centrales jugent nécessaire de resserrer les conditions monétaires mais que l’ajustement sur l’inflation se fera aussi en partie par lui-même et qu’une hausse trop brutale des taux serait contreproductive.

Ce n’est pas pour cela que la hausse des taux n’aura pas lieu, et les anticipations de hausse de taux entre le 1 décembre et maintenant ont très nettement évolué à la hausse pour la BOE, mais également pour les autres Banques centrales.

Et aussi pour la Banque du Canada

Car au Canada, le taux d’inflation se situe également à son niveau le plus élevé depuis 30 ans en passant de 4.7% à 4.8% en décembre. Même cause, même effet, le rendement de l’obligation canadienne à 2 ans a continué sur sa lancée en anticipant une hausse des taux de façon imminente.

Ces hausses de taux un peu partout ne sont pas sans effet sur les taux en zone euro, et le rendement du Bund 10 ans est passé hier au-dessus de zéro, une première depuis mai 2019. Fini les taux négatifs pour le financement des Etats, ce qui va remettre au premier plan la question de l’endettement. Et ce qui a déjà entrainé un très léger élargissement des spreads au sein de la zone euro. C’est en particulier le cas pour celui des obligations italiennes vu le contexte d’incertitude que pourrait provoquer l’élection du président de la République.

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