Une tension qui plombe les bourses

Mode Expresso

Déjà fragilisés par la remontée des taux et les perspectives d’une réaction plus agressive de la part de la FED, les marchés boursiers s’inquiètent en plus des risques d’un conflit en Ukraine, qui serait imminent selon les Américains.

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Déjà fragilisés par la remontée des taux et les perspectives d’une réaction plus agressive de la part de la FED, les marchés boursiers s’inquiètent en plus des risques d’un conflit en Ukraine, qui serait imminent selon les Américains.

Tensions

Il est évidemment impossible à ce stade de savoir comment va évoluer la situation en Ukraine, mais depuis vendredi soir, les bourses envisagent en partie le scénario du pire. En partie, car malgré l’ampleur de la correction aux Etats-Unis vendredi et en Asie ce matin, une véritable guerre entrainera dans un premier temps une chute encore plus forte des bourses.

En dehors des bourses, le seul mouvement significatif a été celui de la hausse du prix du baril, avec un Brent qui a atteint son niveau le plus élevé depuis septembre 2014. Cette hausse vient évidemment renforcer la tension inflationniste qui n’a évidemment pas disparu avec les tensions géopolitiques, bien au contraire.

L’inflation encore

Petit retour d’abord sur le chiffre d’inflation aux Etats-Unis publié la semaine passée, pour montrer que cette hausse, en faisant abstraction de l’énergie, est bien liée aux conséquences de la crise Covid. Sur un taux d’inflation de base à 6%, 2.3% sont liés à ces conséquences.

Avec comme conséquence un recul très net de la confiance des consommateurs américains. En effet, l’indice de confiance de l’Université de Michigan est passé de 67.2 à 61.7, soit son niveau le plus faible depuis octobre 2011. Et c’est clairement la hausse des prix qui est la cause de ce recul de la confiance, certes accentué par Omicron, et aussi par la fin des aides du gouvernement.

Pour contrer la hausse de l’inflation, la Banque centrale du Mexique a augmenté de 0.50% son taux pour le porter à 6%, ce qui est loin d’être son premier resserrement, et elle devrait encore augmenter les taux dans les prochains mois.

En Hongrie, la Banque centrale va aussi devoir poursuivre son resserrement monétaire compte tenu de l’évolution de l’inflation. En effet, l’inflation globale est passée de 7.4% en décembre à 7.9% en janvier, soit son niveau le plus élevé depuis août 2007.

Et l’inflation de base est passée de 5% à 7.4% en trois mois avec comme conséquence une forte tension sur les salaires, ce qui provoque un effet de second tour qui accentue la hausse.

Et en Russie, avec une inflation à 8.8% par rapport à un objectif de 4%, la Banque centrale a poursuivi ses hausses de taux. Elle a augmenté de 1% son taux pour le porter à 9.5% et garde la porte ouverte à de nouvelles hausses de taux si nécessaire.

La faiblesse du rouble n’aide évidemment pas à faire baisser la tension et une escalade militaire ne pourrait qu’encore accentuer le recul de la devise.

Changement en Australie

Il n’y a pas que la BCE qui change son fusil d’épaule, tout en restant aussi prudente qu’elle d’ailleurs, mais également la Banque centrale d’Australie. Son gouverneur a en effet laissé entendre qu’elle pourrait relever les taux plus tard dans l’année mais qu’il fallait surtout éviter d’agir trop vite et trop tôt.

Il est évident que les perspectives de hausse de taux de la part de la FED ont influencé la hausse du taux à 2 ans en dollar australien, mais que cette anticipation est excessive.

Ce qu’a d’ailleurs souligné le gouverneur de la Banque centrale d’Australie, estimant que bon nombre des pressions inflationnistes observées aux États-Unis n’étaient pas présentes en Australie, où les prix à la consommation s’établissent à 3,5 % et l’inflation de base à seulement 2,6 %. Et que la croissance des salaires n’était pas du tout comparable à celle observée aux Etats-Unis.

Mais malgré ces précautions dans le propos, la Banque centrale d’Australie, qui excluait toute hausse de taux en 2022, a fait une courbe rentrante aussi spectaculaire que celle de la BCE.

Et ces anticipations de hausse de taux un peu partout à travers le monde ont entrainé une hausse des taux au Japon au grand dam de la BOJ. Le rendement de l’obligation à 10 ans s’est en effet écarté de son objectif de 0.10%. Et malgré le fait qu’elle a manifesté son intention d’intervenir en achetant de façon illimitée des obligations à 10 ans, ces menaces n’ont eu aucun effet sur le rendement.

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