La politique hawkish de la FED chamboule les marchés

Mode Expresso

L’annonce de nouvelles sanctions contre la Russie de la part des Etats-Unis, les Européens n’ayant pas encore réussi à se mettre d’accord, une situation sanitaire en Chine qui se dégrade et une FED bien décidée à agir, c’est décidemment trop pour les bourses qui ont nettement reculé.

Mode Lungo

L’annonce de nouvelles sanctions contre la Russie de la part des Etats-Unis, les Européens n’ayant pas encore réussi à se mettre d’accord, une situation sanitaire en Chine qui se dégrade et une FED bien décidée à agir, c’est décidemment trop pour les bourses qui ont nettement reculé.

Confirmation

Les minutes de la dernière réunion de la FED ont confirmé les propos tenus hier par Lael Brainard, qui finalement avait bien préparé le terrain. Il ressort en effet de ces dernières que les responsables de la FED envisagent de réduire de 95 milliards de dollars par mois les actifs détenus par la Banque centrale.

Et après une hausse de 0.25% en mars, les intentions exprimées sont que « de nombreux responsables de la Fed ont déclaré qu’ils étaient prêts à relever les taux par tranches d’un demi-point de pourcentage lors des prochaines réunions afin de tenter de maîtriser les prix, même si les risques croissants liés à la guerre en Ukraine les ont empêchés de procéder à la hausse habituelle en mars ».

Le fait que la Banque centrale va réduire son bilan aura inéluctablement pour effet de pousser les taux d’intérêt long terme à la hausse, ce que l’on a observé, et ce resserrement quantitatif sera bien plus important que celui de 2017 à 2019 comme l’avait annoncé Brainard.

Ce resserrement quantitatif devrait commencer après la réunion des 3 et 4 mai, réunion au cours de laquelle le taux des Fed Funds sera augmenté de 0.50%.

Comme Brainard avait annoncé la couleur, le marché obligataire a très peu réagi à la publication de ces minutes, en revanche les bourses ont du mal dans le contexte actuel d’incertitude avec cette politique monétaire qui leur semble très agressive.

La conséquence logique sera par contre une poursuite de la hausse des taux hypothécaires, ces derniers, à 30 ans, se situant à 4.9% la semaine passée, soit déjà leur plus haut niveau depuis décembre 2018.

Libération massive

Je ne parle hélas pas de la situation en Ukraine qui est dramatique dans les zones sous contrôle ou le feu russe, mais de l’annonce d’une libération des réserves d’urgence de pétrole.

Les pays membres de l’Agence internationale de l’énergie ont en effet décidé de libérer 60 millions de barils en plus des 180 millions annoncés par les Etats-Unis la semaine passée, ce qui évidemment poussé le prix du Brent à la baisse.

Mais si la situation s’est donc un peu détendue sur le marché, en partie aussi parce que les mesures de confinement en Chine pèsent sur la demande, le déséquilibre devrait perdurer à plus long terme et tirer les prix vers le haut.

Il n’y a pas que la FED

Si la FED compte se montrer agressive dans ses hausses de taux, non seulement elle ne sera pas la seule, mais d’autres ne l’ont pas attendu pour mener une politique monétaire agressive compte tenu de la hausse de l’inflation.

Et c’est particulièrement le cas dans les pays d’Europe de l’Est qui sont confrontés à de fortes pressions inflationnistes depuis 2021 et des tensions importantes sur le marché de l’emploi.

Avec un taux d’inflation à 10.9% en mars, la Banque centrale de Pologne a décidé de frapper un grand coup en augmentant de 1% son taux directeur pour le porter à 4.50%.

Cette décision a malgré tout surpris par son ampleur, on tablait sur une hausse de 0.50%, mais n’a pas permis au zloty polonais de se renforcer face à l’euro.

Yen toujours sous pression

Et même d’autant plus avec la hausse des taux longs aux Etats-Unis qui exacerbe encore un peu plus le différentiel avec les taux au Japon.

Mais le yen est aussi sous pression sans doute après que le FMI ait revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le Japon. Il table désormais sur une croissance de 2.4% pour cette année contre une précédente estimation à 3.3% en janvier.

Cette révision est justifiée par la hausse des prix de base, par les tensions géopolitiques et par le risque important de ralentissement de l’activité en Chine qui pèsera sur les exportations japonaises.

Pas étonnant non plus que le Nikkei termine en fort recul, mais ce n’est pas la seule bourse asiatique dans le cas, l’ensemble des bourses en Asie subissent clairement un selloff après les propos de la FED.

Avec en plus en toile de fond la situation en Chine qui demeure extrêmement préoccupante. Ainsi hier, Shanghai a signalé 19.000 nouvelles contaminations malgré les mesures de confinement.

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