Il va encore être beaucoup question d’inflation aujourd’hui et de ralentissement sensible de l’économie, alors que la perspective d’un accord en Ukraine reste une chimère pour le moment.
Le retour de l’inflation jette un froid
Il va encore être beaucoup question d’inflation aujourd’hui et de ralentissement sensible de l’économie, alors que la perspective d’un accord en Ukraine reste une chimère pour le moment.
Inflation
L’inflation en zone euro est attendue à 6.6% contre 5.9%, et pour le Core CPI à 3.1% contre 2.7%.
Ces chiffres mettront encore un peu plus la BCE face à un dilemme car dans le même temps les perspectives de croissance sont dramatiquement revues à la baisse.
Bien entendu la hausse de l’inflation en zone euro n’est pas une surprise étant donné les chiffres publiés ces derniers jours dans certains pays. Le dernier en date ayant été celui en France, qui a connu une hausse de 1.6% d’un mois à l’autre pour voir l’inflation s’inscrire à 5.1% contre 4.2% en février.
Avec ce taux, il s’agit du niveau le plus élevé depuis que l’INSEE a commencé à calculer l’évolution des prix selon les normes européennes en 1997. Et selon les estimations de l’INSEE, l’inflation pour cette année pourrait être de 4.5%.
Même si l’inflation en France est en dessous de celle dans la zone euro, ce chiffre est une très mauvaise nouvelle pour Macron. Le pouvoir d’achat des Français va donc être l’enjeu crucial de l’élection présidentielle et le bilan de Macron sur ce point n’est pas bon. Et on comprend mieux pourquoi ce matin, il a décidé, pour prendre un peu de hauteur, de nommer Thomas Pesquet au poste totalement inédit de super ministre pour distiller un message positif le temps de la campagne.
Chiffres aux Etats-Unis
Les Etats-Unis n’échappent pas à l’inflation bien évidemment, mais le contexte économique est plus porteur qu’en Europe même si l’inflation pèse sur la consommation.
Le fameux indicateur Core PCE (Personal Consumption Expenditures), taux de référence pour la FED, a progressé de 0.4% d’un mois à l’autre pour s’inscrire à 5.4% en taux annuel, soit son niveau le plus élevé depuis avril 1983.
Ce chiffre n’est pas sans conséquence pour la consommation et explique en partie pourquoi les dépenses de consommation n’ont augmenté que de 0.2% en mars après une hausse solide il est vrai de 2.7% le mois précédent. En partie, ce recul est aussi la conséquence d’une hausse des dépenses pour les services au détriment des biens.
Compte tenu de l’évolution du marché de l’emploi, ce chiffre du PCE ne fait que conforter les intentions de la FED. Surtout que le taux de chômage devrait encore reculer à 3.7% contre 3.8%, avec des créations d’emploi estimées à 490.000, et une hausse attendue de 5.5% en taux annuel du salaire horaire moyen.
Le scénario semble donc totalement écrit pour la FED et voilà pourquoi le rendement du Treasury 2 ans a trouvé son point d’équilibre entre 2.25% et 2.50%, niveau correspondant aux anticipations pour le taux des Fed Funds fin de cette année.
Ralentissement en Asie
Comme en Chine, les indices PMI manufacturiers dans la majorité des pays asiatiques affichent un net ralentissement. Les causes sont connues et se sont accumulées. Alors que les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement étaient loin d’être réglés, l’immission de la guerre en Ukraine est venue encore ajouter des contraintes aux entreprises. En plus, le ralentissement de l’activité en Chine touche particulièrement les pays de la zone asiatique. Sans parler de la hausse des prix des matières premières.
Pour la Chine, après le recul des indices officiels, l’indice PMI manufacturier publié par Markit, affiche un très net recul et la politique zéro Covid fait craindre une poursuite de la baisse le prochain mois.
En revanche, au Japon, l’activité manufacturière a progressé à un rythme plus rapide que le mois précédent, la demande intérieure ayant bénéficié de l’impact décroissant de la pandémie. Mais les commandes à l’exportation du Japon se sont effondrées, la demande extérieure ayant souffert des restrictions liées à la pandémie en Chine et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par la guerre en Ukraine.
Baisse du prix du baril
Cette baisse du prix du baril est évidemment une bonne nouvelle pour ces pays asiatiques, mais pas que pour eux, mais ce n’est pas grâce à l’OPEP+, qui a décidé de maintenir inchangé son programme de hausse très modérée de sa production. Comme chaque mois, elle a entériné une hausse de 432.000 barils par jour, hausse évidemment totalement insuffisante pour inverser la tendance sur les prix.
Ce recul vient de l’annonce par Biden d’une libération d’un million de barils par jour pendant 6 mois à partir de mai à partir de la réserve stratégique de pétrole des Etats-Unis.
En sus, les pays membres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) doivent se réunir ce vendredi pour discuter d’une nouvelle libération d’urgence de pétrole.
Dans le tableau mensuel, il faut pointer la forte remontée du réal brésilien, soutenu par les hausses agressives de taux de la part de la Banque centrale. Et bien évidemment la piètre performance des bourses et la remontée des taux depuis le début de l’année.