Un mois après le début de la guerre en Ukraine, un mois déjà, les indicateurs PMI vont donner une première idée de la perception des entreprises par rapport à la situation économique.
N’oublions pas ; cette guerre est aussi notre guerre
Un mois après le début de la guerre en Ukraine, un mois déjà, les indicateurs PMI vont donner une première idée de la perception des entreprises par rapport à la situation économique.
Indices PMI
Les premiers à être publiés sont ceux pour le Japon et ils montrent un léger mieux suite essentiellement à la réduction des cas de contamination, ce qui n’est malheureusement pas le cas dans d’autres pays dans la région.
Malgré les fortes pressions sur les prix, l’indice manufacturier s’est amélioré, et celui des services montre une belle reprise mais continue de naviguer sous le seuil des 50. Le sentiment s’améliore donc mais timidement et la guerre en Ukraine fait craindre des impacts négatifs sur le plus long terme.
Selon les prévisions, ces indices, en Europe et en Grande-Bretagne, devraient afficher une certaine résilience par rapport à la guerre en Ukraine, mais il est sans doute trop tôt pour en mesurer les effets à long terme.
D’autres n’ont pas attendu et ont déjà revu à la baisse les prévisions de croissance, comme l’institut IFO en Allemagne. Alors qu’il tablait précédemment sur une croissance de 3.7% cette année, il l’estime entre 2.2% et 3.1% maintenant. Et dans le même temps sa prévision pour l’inflation de décembre qui était à 3.3% est devenue une fourchette entre 5.1% et 6.1%.
En cause bien évidemment la hausse des prix des matières premières et en particulier celle du pétrole qui a connu hier un nouvel accès de fièvre avec une hausse de 5%. Deux raisons à cela, d’une part l’arrêt total de l’exportation de pétrole via un terminal au Kazakhstan à cause d’une avarie et qui devrait durer deux mois. Et d’autre part, parce que Poutine voudrait que la livraison de gaz et de pétrole soit payée en roubles plutôt qu’en dollars. Ce qui a eu comme conséquence de renforcer très nettement le rouble.
A propos de révisions
L’envolée de l’inflation en Grande-Bretagne a rebattu les cartes et a obligé le gouvernement à annoncer des mesures pour le pouvoir d’achat.
L’inflation est en effet passée de 5.5% à 6.2% en février, soit son niveau le plus élevé depuis mars 1992.
Hasard du calendrier, ou pas, l’office responsable du budget a revu ses prévisions pour l’inflation à 7.4% pour cette année contre 4% en octobre. Mais surtout, il a revu fortement à la baisse ses prévisions de croissance à 3.8% contre 6% précédemment.
Ces chiffres et perspectives ont forcé le ministre des Finances, Rishi Sunak, à prendre des mesures pour soulager les ménages face à cette hausse des prix. A côté d’un relèvement du seuil à partir duquel les travailleurs doivent payer des cotisations sociales, il a annoncé une réduction de la taxe sur les carburants et une baisse du taux de l’impôt sur le revenu de 20% à 19% en 2024.
Beaucoup de nervosité
Si les pressions sur le marché obligataire se sont un peu calmées et je rappelais hier sur Canal Z les raisons de ces tensions, cela n’enlève en rien l’extrême nervosité des marchés.
Sans parler du prix du baril évidemment qui est extrêmement nerveux, mais la hausse des taux longs aux Etats-Unis a entrainé une chute assez nette du yen par rapport au dollar. Alors que la FED devrait enchainer les hausses de taux, en revanche, la BOJ devrait maintenir sa politique monétaire ultra accommodante étant moins confrontée à une forte hausse de l’inflation, et surtout, comme l’ont montré les indices PMI, elle fait face à une croissance très fragile de l’économie japonaise.
Profitant de la hausse du prix du baril, la couronne norvégienne affiche elle au contraire une forte hausse et retrouve son niveau de novembre 2018 par rapport à l’euro.
Comme souligné hier, le yuan continue de s’affaiblir légèrement par rapport au dollar, en grande partie parce que le différentiel de taux entre le Treasury 10 ans et l’obligation chinoise à 10 ans continue de se réduire.
La nervosité sera sans aucun doute de mise sur la bourse de Moscou qui devrait rouvrir aujourd’hui et où, tiens c’est étonnant, les ventes à découvert seront interdites.