Le déluge de feu continue de s’abattre, en particulier sur Marioupol, mais aussi sur d’autres villes en Ukraine, et le conflit ne semble pas devoir se terminer de sitôt, ce qui exacerbe encore et toujours les tensions sur les matières premières.
Les jours sombres se succèdent
Le déluge de feu continue de s’abattre, en particulier sur Marioupol, mais aussi sur d’autres villes en Ukraine, et le conflit ne semble pas devoir se terminer de sitôt, ce qui exacerbe encore et toujours les tensions sur les matières premières.
Et en particulier le pétrole
Cette nouvelle hausse du prix du baril trouve sa cause dans bien évidemment la guerre en Ukraine, mais aussi parce que l’UE pourrait envisager, comme les Américains, un embargo sur le pétrole russe et que des installations pétrolières en Arabie Saoudite ont été attaquées.
La décision de l’UE pourrait être discutée cette semaine et pourrait être liée à une aggravation des attaques contre Kiev, ce qui entrainerait un pas supplémentaire dans les sanctions. Mais Moscou a déjà menacé que cette décision entrainerait un arrêt des livraisons de gaz russe à l’Europe.
Pour compliquer le tout, des attaques ce week-end menées par le groupe Houthi du Yémen ont provoqué une baisse temporaire de la production d’une raffinerie en Arabie Saoudite.
De plus, il ressort que certains pays de l’OPEP+ n’ont pas réussi à augmenter leur production pour plus d’un million par jour en février. Soit pour des raisons techniques, soit parce que pour les pays producteurs, vu la hausse des prix, il n’y a aucune raison d’augmenter la production et faire donc baisser les prix. Et même aux Etats-Unis, les producteurs de pétrole de schiste ne se bousculent pas pour ouvrir de nouveaux puits.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) cependant des mesures simples permettraient de réduire la consommation de 2.7 millions de barils par jour en quatre mois, soit l’équivalent de la production russe.
Ces mesures déclinées en 10 points exhortent les consommateurs à voyager moins, à partager les transports et à conduire plus lentement. Pour se faire l’AIE recommande l’abaissement des limites de vitesse, le travail à domicile, les journées sans voiture dans les villes, les transports publics moins chers et le développement du covoiturage.
Par contre pour l’AIE, les mesures mises en place par les gouvernements de subventions pour l’électricité et les carburants vont totalement à l’encontre de l’objectif de réduire la demande.
Et de rappeler, « des réductions durables sont importantes non seulement pour améliorer la sécurité énergétique des pays, mais aussi pour lutter contre le changement climatique et réduire la pollution atmosphérique ».
Statu quo
Petite déception ce matin, la Banque centrale chinoise a laissé inchangés ses taux alors que les mesures de restriction pèsent sur une croissance déjà fragile. Le taux des prêts à un an est donc resté à 3.70% et celui à 5 ans à 4.60%.
Cette baisse était attendue parce que la Chine fait face à une résurgence du Covid-19, à une croissance plus faible du crédit, à des problèmes toujours dans le secteur immobilier (Evergrande vient d’annoncer une nouvelle suspension de sa cotation ce matin), alors que la guerre en Ukraine vient ajouter encore de l’incertitude.
Mais d’un autre côté, une baisse trop rapide des taux pourrait entrainer une sortie de capitaux vers les Etats-Unis, qui eux, commencent à remonter leur taux. Et le différentiel entre le rendement du Treasury 10 ans et celui de l’obligation chinoise pour la même période a déjà fortement reculé retrouvant son niveau d’il y a trois ans. Une sortie des capitaux au moment où l’économie ralentit n’est évidemment pas le minutage idéal, ce qui explique sans doute la prudence de la Banque centrale chinoise.
Accentuation du spread ?
Et le risque est de voir ce spread s’accentuer par une politique plus agressive de la part de la FED dans les prochains mois, risque non négligeable si on doit se fier aux propos de certains membres du Comité.
Ainsi, Chris Waller a déclaré « les données nous crient d’aller à 50 (points de base) mais les événements géopolitiques nous disaient d’avancer avec prudence ». Mais pour les mois à venir il serait favorable à une série d’augmentations d’un demi-point de pourcentage afin d’accélérer le resserrement de la politique et d’avoir un impact plus rapide sur l’inflation.
Et James Bullard, qui avait voté pour une hausse de 0.50%, a déclaré que le taux de la FED devrait être relevé à plus de 3% cette année, contre un taux estimé à 2% selon les Dot Plot de la dernière réunion.
Si ces propos de la part de faucons ne surprennent pas, par contre, Kashkari, considéré comme une colombe a déclaré qu’il était favorable à l’idée de commencer à réduire le bilan de la Fed le mois prochain à un rythme deux fois plus rapide que celui utilisé la dernière fois qu’elle a réduit son portefeuille.
Et que l’invasion de l’Ukraine par la Russie aggrave les pressions inflationnistes, et la vigueur persistante des dépenses des ménages suggère que « l’activité économique robuste et l’inflation élevée qui lui est associée pourraient être durables et, en fait, ne pas être transitoires », ce qui justifierait des hausses de taux de 0.50%.