Même si rien n’arrêtera Poutine, les Américains réfléchissent à réduire voir même à stopper les importations de pétrole russe pour asphyxier l’économie russe, avec des conséquences qui ne se limitent pas qu’à l’économie russe.
Destructions et chaos
Même si rien n’arrêtera Poutine, les Américains réfléchissent à réduire voir même à stopper les importations de pétrole russe pour asphyxier l’économie russe, avec des conséquences qui ne se limitent pas qu’à l’économie russe.
Destruction
C’est clairement la tactique des troupes russes sur le terrain en Ukraine, dans toute son horreur et dans le mépris de toutes les règles internationales.
Mais la destruction se fait et se fera aussi sentir dans l’économie mondiale et les premiers effets s’en font ressentir. Le premier étant bien évidemment l’envolée du prix du baril suite à l’annonce que les Américains cherchent par tous les moyens à réduire les importations de pétrole russe. Le prix du Brent est allé toucher pratiquement les 140$ avant de revenir à 130$, mais si cette menace est mise à exécution il pourrait allègrement s’envoler vers les 200$.
La recherche des valeurs refuges s’est emballée vendredi avec une forte chute des bourses, chute qui devrait encore se poursuivre aujourd’hui avec un future pour le DJ Eurostoxx qui affiche un -2.85%, et un fort recul des rendements obligataires (je vais y revenir). Le dollar et le franc suisse continuent de se renforcer face à l’euro qui est en première ligne et subit une forte désaffection.
A côté de la hausse des prix de l’énergie, il ne faut pas oublier non plus l’envolée du prix des matières premières agricoles et du blé en particulier, ce qui va se révéler dramatique pour les pays qui importent ces dernières pour nourrir leur population.
Courbe en dollar
L’écart de rendement entre le treasury 10 ans et le 2 ans s’est réduit comme une peau de chagrin et s’approche de zéro. Ce phénomène s’explique par un recul des taux longs qui anticipent un risque élevé de récession alors que les taux courts intègrent la remontée des taux de la part de la FED.
Et les chiffres du chômage publiés vendredi n’ont fait que renforcer ce scénario. Car ils confirment la très bonne tenue du marché de l’emploi, voir même que ce dernier est en tension même si le salaire horaire moyen est resté stable d’un mois à l’autre.
L’économie américaine a donc créé 678.000 emplois en février, chiffre qui dépasse les prévisions, et le taux de chômage est passé de 4% à 3.8% approchant donc le taux de 3.5% en vigueur avant la pandémie.
Même si le taux d’emploi ne progresse que faiblement, et donc que le marché de l’emploi est encore traversé de distorsions, ces chiffres ont conforté le scénario de la FED. Et même si le salaire horaire moyen affiche une hausse de 5.1% en taux annuel contre 5.4% le mois précédent, la FED augmentera bien son taux de 0.25%.
Ralentissement en Chine
Les signes de ralentissement se multiplient en Chine et la hausse des prix des matières premières va encore accentuer ce mouvement.
Preuve de ce ralentissement, les exportations ont progressé de 16.3% au cours des deux premiers mois de l’année par rapport à la même période de l’année précédente contre un taux de 20,9 % en décembre. Et les importations sur la même période ont augmenté de 15,5 %, contre un taux de 19,5 % en décembre.
Le seul élément positif est que l’activité économique est restée plus soutenue durant le Nouvel An chinois parce que, par peur du Covid, beaucoup de travailleurs ne sont pas retournés dans leur famille et ont continué de travailler.
Même si les autorités visent une croissance plus faible, pour autant, de nouvelles baisses de taux devraient intervenir dans les prochaines semaines.
Risque de défaut
Moody’s a encore abaissé dimanche la note de crédit de la Russie à Ca, l’avant-dernier échelon de son échelle de notation, en invoquant les contrôles de capitaux de la Banque centrale qui sont susceptibles de restreindre les paiements sur la dette extérieure du pays et de conduire à un défaut de paiement.
Cette décision intervient après l’annonce par la Banque centrale russe qu’elle avait interdit les paiements de coupons pour les investisseurs étrangers détenant des dettes souveraines libellées en roubles. Tout en précisant que les créanciers russes et ceux des pays qui n’ont pas participé aux sanctions contre le pays seraient payés en roubles au taux de change en vigueur au moment du paiement.
Selon Moody’s, « la récupération probable pour les investisseurs sera conforme à la moyenne historique, ce qui correspond à une note Ca. Au niveau de la note Ca, les prévisions de recouvrement se situent entre 35 et 65 % (de la valeur nominale) ». Ce qui explique que le CDS a atteint des niveaux inimaginables.