Les chiffres du PIB aux Etats-Unis au quatrième trimestre ont montré que l’économie américaine pouvait encaisser sans problème la hausse des taux qui se profile pour cette année.
L’économie américaine peut encaisser la hausse des taux
Les chiffres du PIB aux Etats-Unis au quatrième trimestre ont montré que l’économie américaine pouvait encaisser sans problème la hausse des taux qui se profile pour cette année.
Croissance solide
Le taux de croissance au quatrième trimestre aux Etats-Unis est supérieur aux prévisions et s’est envolé à 6.9% en taux annuel, grâce notamment à la reconstitution des stocks des entreprises. A côté des stocks, les dépenses de consommation sont aussi un des principaux contributeurs avec une hausse de 3.3% en taux annuel. Par contre, les exportations nettes ont pesé sur la croissance.
Pour l’année 2021, l’économie américaine affiche une croissance de 5.7% après une contraction de 3.4% en 2020, ce qui veut dire qu’elle a totalement effacé la crise Covid.
Même si la croissance va marquer le pas en 2022 avec la fin des aides gouvernementales, l’impact d’Omicron, et les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement qui vont perdurer, comme l’a souligné le FMI, elle sera assez solide pour supporter une hausse de taux.
L’effet des annonces de Powell se fait toujours ressentir, un peu comme après un tremblement de terre il y a toujours des répliques qui continuent de déstabiliser. Mais globalement les bourses ont très bien encaissé les perspectives de hausse de taux, portées par les résultats des entreprises, et le dollar continue de se renforcer.
Sur le front des taux, l’écart entre le rendement du treasury 2 ans et 10 ans se resserre, le taux à 2 ans anticipant au moins 4 hausses de taux a évolué plus vite à la hausse que les taux plus longs.
L’impact d’Omicron
Les chiffres du PIB au quatrième trimestre en Europe seront malheureusement moins flamboyants que celui des Etats-Unis à cause des mesures de restriction imposées par les gouvernements pour limiter les conséquences d’Omicron.
La France a ouvert le bal avec une croissance de 0.7% au quatrième trimestre, mieux que prévu, après un taux de 3.1% le trimestre précédent. C’est bien évidemment un fort recul de la consommation qui a plombé l’activité en fin d’année puisqu’elle a progressé de 0.4% contre 5.6% le trimestre précédent. Comme aux Etats-Unis, les variations de stocks ont contribué positivement à la croissance à raison de 0.4% contre un taux de -0.7% le trimestre précédent.
C’est bien évidemment la forte demande d’une part, et la crainte d’une prolongation des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement qui incitent les entreprises à constituer des stocks plus importants.
Ce qui signifie que sur l’année 2021, le PIB en France a progressé de 7%, soit le niveau le plus élevé depuis 1969, après il est vrai un recul de 8% en 2020. Ce qui veut dire quand même que le PIB de 2021 se situe 1.6% en deçà du niveau du PIB de 2019.
La Suède devrait afficher un taux de croissance de 1% pour la même période après une croissance de 2% le trimestre précédent, l’Espagne de 1.4% contre 2.6%, et l’Allemagne, sans surprise, un taux de -0.3% contre 1.7% le trimestre précédent. Et la Belgique ne va pas faire exception avec une hausse de 0.4%, ce qui serait quand même un peu mieux que prévu, contre 2% le trimestre précédent.
A propos de l’Allemagne la publication des indices de confiance laisse espérer que la croissance au premier trimestre de cette année ne sera pas négative comme elle l’a été au dernier trimestre de 2021.
Après les indices PMI et IFO, c’est au tour de l’indice GfK, qui mesure le moral des consommateurs, d’afficher une très légère hausse en passant de -6.9 à -6.7. Mais bien évidemment, cette reprise est ténue car elle dépend fortement du maintien ou pas des mesures de restriction. Car nous ne sommes pas encore au pic avec le variant Omicron et l’on évoque en plus le sous-variant BA.2 qui pourrait venir encore un peu plus compliquer les choses. Si le Danemark a décidé de lever les restrictions, il semble cependant que ce sous-variant entraine une poursuite des contaminations et que l’on n’ait pas de décrue comme attendu.
Bonjour,
j’aimerais avoir votre avis sur la problématique suivante : le taux d’inflation pour le mois de janvier 2022 est de 7.95% selon l’Echo de la Bourse de ce jour , soit l’équivalent de l’inflation moyenne de 1983. Cependant en 1983, la population ne perdait pas de pouvoir d’achat car le taux des Livrets en Banque était équivalent à l”inflation. Aujourd’hui le taux des livrets en Belgique reste bloqué à 0.11% . Ne serait il pas heureux de contraindre les banques belges à majorer leur taux d’intérêt sur les livrets pour compenser cette perte de pouvoir d’achat ? Ne faudrait il pas que l’Etat intervienne dans la fixation du taux ? Voir la France avec le Livret A .
Merci d’avance pour votre réponse.
Bonjour Monsieur Perot,
Votre raisonnement est tout à fait correct concernant la perte de pouvoir d’achat des épargnants aujourd’hui. C’était déjà le cas depuis quelques années mais compte tenu du niveau d’inflation que nous connaissons la perte s’est encore fortement accentuée.
Le Livret A dont vous faites référence peut être proposé par les banques mais ce n’est en rien une obligation. De plus le montant que l’on peut déposer se limite à 22.950 euros. Le gouvernement français impose bien le taux, actuellement à 1%, mais ne contraint nullement les banques à en proposer.
La question est de savoir pour quelle raison les banques ne proposent que 0.11% de rendement sur les comptes d’épargnes. Et sous question, pourquoi les banques perdent-elles de l’argent même à ce niveau de rémunération ?
Les banques quand elles déposent de l’argent auprès de la BCE, elles paient, je dis bien elles paient 0.50%, ce qui veut dire que tout euro déposé sur un compte d’épargne fait perdre à la banque 0.61%. Ce taux de -0.50% est fixé par la BCE et ce n’est donc pas les banques qui décident de ce taux.
Et même si les banques décident de placer une partie de cette épargne sur une échéance un peu plus longue, par exemple, en achetant des obligations de l’Etat belge elles auraient un taux de -0.02% et donc perdent toujours de l’argent.
Si les banques se voyaient dans l’obligation de majorer les taux d’intérêt, elles perdraient des montants considérables avec des risques énormes pour le système financier et elles devraient augmenter considérablement les taux des prêts hypothécaires et des crédits aux entreprises ce qui provoquerait une récession, ce qui affecterait encore plus le pouvoir d’achat des ménages.
Il n’y a pas de solution idéale, mais une petite remontée des taux de la part de la BCE pourrait déjà apporté une petite réponse.
Il faut aussi savoir que le compte d’épargne sur une longue période est le plus mauvais investissement et qu’il faut de loin privilégier un portefeuille diversifié pour obtenir un rendement.
J’espère que mes explications sont assez précises et qu’elles répondent à vos interrogations.
En restant à votre disposition.
Bernard Keppenne