Powell a une lourde responsabilité

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Les marchés boursiers ont encore connu énormément de volatilité, avec de forts mouvements en cours de séance, dans l’attente de la réunion de la FED en espérant qu’elle ne se montre pas plus agressive que prévu.

Mode Lungo

Les marchés boursiers ont encore connu énormément de volatilité, avec de forts mouvements en cours de séance, dans l’attente de la réunion de la FED en espérant qu’elle ne se montre pas plus agressive que prévu.

Volatilité encore

Je pourrais reprendre une nouvelle fois le graphique de l’indice VIX, qui mesure la volatilité, mais ce dernier ne reflète pas l’extrême nervosité des bourses en cours de séance.

Ce qui est certain à ce stade, c’est que la FED va mettre un terme à son programme de rachat en mars, décision actée lors de sa réunion de décembre. Ce qui semble certain c’est qu’elle va confirmer sa première hausse de taux en mars, hausse de 0.25%, et ensuite encore trois hausses de taux. Et quand on regarde le niveau du rendement du treasury 2 ans, c’est exactement ce scénario qui est « pricé » aujourd’hui par le marché.

Les mauvaises surprises seraient de voir la FED augmenter ses taux plus vite, plus fort (de 0.50% par exemple), et de commencer rapidement à réduire la taille de son bilan, le fameux resserrement quantitatif. C’est pour ces raisons que les marchés sont extrêmement nerveux vu le niveau d’inflation qui oblige la FED à agir.

Dans un contexte qui reste encore marqué par la pandémie et en particulier Omicron qui continue de provoquer une hausse des contaminations et des hospitalisations et qui pèse sur le marché de l’emploi comme j’en parlais hier. Et que donc une hausse des taux trop vite ou trop forte pourrait encore fragiliser la situation.

Révisions

C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance, et à la hausse celles pour l’inflation.

Rien que le titre de ces prévisions est déjà tout un programme « augmentation du nombre de cas, reprise entravée et inflation en hausse ». Le FMI a revu à la baisse sa prévision de croissance pour l’économie mondiale pour cette année à 4.4% contre 4.9% précédemment à cause d’une croissance moindre attendue aux Etats-Unis et en Chine en particulier.

Pour les Etats-Unis, la révision est sévère puisqu’elle passe de 5.2% à 4% à cause des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement qui perdurent bien au-delà de ce que le FMI avait imaginé et de la réduction, forcée, des plans de Biden. Pour la Chine, à cause de la politique zéro Covid et les problèmes dans l’immobilier, le FMI a aussi revu drastiquement le taux de croissance qui passe de 5.6% à 4.8%.

Mais ce ne sont pas les seuls pays à connaitre des révisions assez spectaculaires, c’est le cas aussi du Mexique et du Brésil dont la révision à la baisse est de 1.2%, soit une croissance attendue de 2.8% et de 0.3% respectivement. Et l’Allemagne n’échappe pas à cette révision avec une croissance estimée à 3.8% contre 4.6%, en cause, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.

Et le tableau n’est pas plus réjouissant pour la suite quand on épluche ce rapport car on peut y lire « les aléas entourant le scénario de référence mondial sont orientés à la baisse. L’émergence de nouveaux variants de COVID‑19 pourrait prolonger la pandémie et provoquer de nouvelles perturbations économiques. De plus, les ruptures d’approvisionnement, la volatilité des prix de l’énergie et les pressions salariales localisées se traduisent par de grandes incertitudes quant à l’inflation et aux politiques. Le relèvement des taux directeurs par les pays avancés pourrait mettre en péril la stabilité financière et faire surgir des risques pour les flux de capitaux, les devises et les finances publiques des pays émergents et en développement, d’autant que les niveaux d’endettement ont considérablement augmenté au cours des deux dernières années. D’autres risques mondiaux pourraient se faire jour, car les tensions géopolitiques restent fortes et, au vu de l’urgence climatique, la probabilité que des catastrophes naturelles majeures se produisent reste très élevée ».

C’est donc dans ce contexte que la FED se réunit et qu’elle doit resserrer sa politique monétaire et que le FMI estime que ces hausses de taux attendues pourraient retarder la reprise économique de l’Asie émergente.

« Glimmer of hope »

C’est encore un peu tôt pour crier victoire, surtout après les propos du FMI, mais après la hausse des indices PMI, l’indice IFO en Allemagne commence l’année sur une note d’espoir.

Un peu moins de pression dans les chaînes d’approvisionnement a permis à cet indice de s’afficher légèrement en hausse, mais il est encore trop tôt pour parler d’un véritablement renversement de tendance.

Pour preuve, l’indice de confiance des chefs d’entreprise en Belgique publié par la BNB s’est encore légèrement contracté. On voit bien que la situation demeure incertaine à cause toujours des tensions sur les prix et les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement.

Forte hausse des taux

La Banque centrale de Hongrie a décidé de frapper un grand coup en augmentant de 0.50% son taux directeur pour le faire passer à 2.90%, soit la plus forte augmentation depuis 2011.

Cette décision, qui est bien supérieure aux prévisions, est justifiée par la hausse de l’inflation qui concerne particulièrement tous les pays de l’Europe de l’Est et sera certainement encore suivie d’autres hausses de taux.

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