Les chiffres du chômage en demi-teinte aux Etats-Unis ne devraient cependant pas faire dévier la FED de son intention d’accélérer la réduction de son programme de rachats, car elle veut profiter de la très bonne tenue de l’économie américaine … pour le moment.
Une fenêtre de tir
Les chiffres du chômage en demi-teinte aux Etats-Unis ne devraient cependant pas faire dévier la FED de son intention d’accélérer la réduction de son programme de rachats, car elle veut profiter de la très bonne tenue de l’économie américaine … pour le moment.
Une fenêtre de tir
Comme pour le lancement d’une fusée, il y a ce que l’on appelle une fenêtre de tir, à savoir le moment où le ciel est dégagé et qu’il n’y a pas de rafales de vent. Pour la FED, la réunion de décembre sera un peu la bonne fenêtre de tir pour encore un peu plus engager la réduction de son programme de rachats et consolider ainsi les anticipations de hausses de taux l’année prochaine. Car le variant Omicron représente un risque important de peser sur la croissance en 2022 alors même que l’effet de rattrapage s’essoufflera.
Cela explique probablement pourquoi l’écart de rendement se réduit très nettement entre celui du treasury 2 ans et celui du 10 ans, le taux 10 ans ayant tendance à baisser alors que le 2 ans intègre les hausses de taux de 2022.
Concernant donc les chiffres du chômage, même si le taux de chômage s’est amélioré, tout en sachant que ce dernier n’est pas nécessairement représentatif comme je l’avais souligné dans une note la semaine passée, en passant de 4.6% à 4.2%, les créations d’emploi ont déçu. Elles n’ont été que de 210.000 contre 530.000 attendues et 546.000 le mois passé.
Si on regarde le taux d’emploi, il a certes progressé en passant de 61.6% à 61.8%, mais nous sommes très loin des niveaux d’avant crise, et l’arrivée du variant Omicron pourrait encore affecter le marché du travail. Car à ce jour, 1.19 million de personnes ont déclaré qu’ils ne cherchaient pas du travail par crainte du Covid. Certes, ce chiffre s’est amélioré car le mois passé ils étaient encore 1.29 million, mais l’arrivée du variant Omicron pourrait voir ce chiffre repartir à la hausse.
L’autre raison qui fait penser que la FED a une fenêtre de tir est l’excellente tenue des indices de confiance, confirmée par la publication de l’indice ISM des services.
Ce dernier a atteint un niveau record depuis la création de cet indice en 1997, malgré les contraintes d’approvisionnement et la hausse des prix. Le sous-indice des nouvelles commandes affiche aussi un niveau record.
Encore la Turquie
Fitch a revu à la baisse ses perspectives pour le rating de la Turquie, qui sont passées de « stables » à « négatives » pour un rating à BB-, pointant évidemment la baisse des taux totalement prématurée compte tenu de l’inflation.
A propos d’inflation justement, cette dernière a encore augmenté d’un mois à l’autre de 3.51%, ce qui propulse le taux annuel à 21.31%. Et l’indice des prix à la production a augmenté de 9.99% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel de 54.62%, ce qui a encore accentué le recul de la devise.
Même si l’économie turque devrait afficher une très solide croissance cette année, cette envolée de l’inflation pèse lourdement sur le pouvoir d’achat et touche donc particulièrement les ménages. Déjà sous pression avec la baisse des taux, la livre turque affiche donc un nouveau record à la baisse malgré des interventions de la Banque centrale, interventions dérisoires car elle ne dispose plus de réserves suffisantes pour intervenir de façon efficace et crédible.
Petite parenthèse, heureusement que nous avons l’euro en Wallonie car même si nous n’avons pas un rating au niveau de la Turquie, la baisse de notre rating n’est vraiment pas une bonne nouvelle. Moody’s a en effet annoncé une baisse de notre rating de A2 à A3.
Flambée qui se poursuit
Malgré les interventions de la BNS, le franc suisse continue de se renforcer et est passé sous le seuil des 1.04 par rapport à l’euro ce qui pourrait encore accentuer le mouvement.
Autre flambée, celle du prix de la tonne de CO2 sur le marché européen qui a atteint un niveau record. Il s’agit d’une hausse de 140% sur un an et qui a un impact direct pour les entreprises qui doivent payer pour compenser leurs émissions de CO2.
Cette hausse s’explique en partie par les ambitions et les décisions prises par la Commission pour atteindre la neutralité carbone. Mais en partie aussi à cause de la hausse du prix du gaz qui a poussé les producteurs d’électricité à se tourner vers le charbon, plus polluant et donc qui les oblige à acheter davantage de carbone pour compenser les émissions de CO2.