Business as usual ?

Mode Expresso

Après une période de flottement et d’hésitation, c’est ce que semblent dire les marchés financiers, mais également les Banques centrales et l’OPEP+, qui a décidé de garder son programme d’augmentation de sa production.

Mode Lungo

Après une période de flottement et d’hésitation, c’est ce que semblent dire les marchés financiers, mais également les Banques centrales et l’OPEP+, qui a décidé de garder son programme d’augmentation de sa production.

Faire comme si

C’est ce que se sont dit les opérateurs aux Etats-Unis, ce qui a permis une belle hausse des bourses américaines, soutenues aussi par d’excellents chiffres. Dont ceux attendus cet après-midi sur le marché de l’emploi. On attend 530.000 créations d’emploi, un taux de chômage qui passerait de 4.6% à 4.5%, et une hausse des salaires qui devrait se poursuivre avec un taux de 5% contre 4.9%, en taux annuel.

C’est ce que s’est dit aussi Powell en se focalisant plutôt sur le risque de hausse de l’inflation plutôt que sur les risques que pourraient faire peser le variant Omicron. Et tout doucement, les opérateurs ont intégré le fait que la FED allait sans doute accélérer son tapering ce qui a entrainé une légère remontée du rendement du treasury 2 ans.

C’est ce que se sont dit aussi manifestement les membres de l’OPEP+ en décidant  de poursuivre la hausse de leur production malgré les risques que fait peser le variant Omicron sur la demande. Si sur l’annonce le prix du baril a accentué son recul, il s’est finalement repris pour se stabiliser autour des 71$.

Le comme si à cependant des limites

Avec les décisions qui ont été prises en Allemagne envers les non vaccinés, avec les nouvelles mesures de restriction qui vont nous tomber dessus ce matin dans une fuite en avant éperdue face à des hôpitaux de nouveau sous tension.

La hausse du franc suisse montre bien que tout le monde ne fait pas comme si, et malgré les interventions de la BNS sur le marché des changes, le franc suisse par rapport à l’euro a atteint un niveau qu’il n’avait plus vu depuis juin 2015.

Les indices de confiance commencent aussi à ne plus faire comme si avec par exemple le recul de l’indice PMI des services en Chine qui est passé de 53.8 à 52.1. Ce secteur est particulièrement affecté par les mesures de restriction qui touchent le tourisme et les activités de loisir.

Toujours la hausse de l’inflation

Pour tenter de contenir une inflation qui devrait tourner autour des 5% cette année et l’année prochaine, la Banque centrale de Hongrie continue son resserrement monétaire.

Elle a encore relevé son taux de dépôt à une semaine de 0.20% pour le porter à 3.10%, soit sa cinquième hausse de taux en moins de trois semaines. Elle a également annoncé qu’elle mettrait fin à son programme d’assouplissement quantitatif pour essayer de juguler cette hausse de l’inflation.

Ces annonces ont quand même eu un effet sur la devise avec un forint hongrois qui s’est légèrement renforcé par rapport à l’euro, sans pour autant avoir inversé sa tendance, ce dernier étant fragilisé par la nouvelle vague de contaminations.

La hausse des prix à la production ne faiblit pas bien au contraire en Europe avec une hausse de ces derniers de 5.4% dans la zone euro et de 5% dans l’UE d’un mois à l’autre, soit une hausse annuelle de 21.9% et de 21.7% respectivement. Evidemment le secteur de l’énergie concentre la majorité de la hausse, et si on l’exclut, les prix dans l’ensemble de l’industrie ont augmenté sur un an de 8.9% dans la zone euro.

Et la Belgique occupe, malheureusement,  le peloton de tête dans cette hausse des prix à la production avec une hausse mensuelle de 11.2%, suivie par l’Italie avec une hausse de 9.4% et la Roumanie de 8.6%. Et même sur un an, nous sommes aussi dans le peloton de tête en troisième position après l’Irlande (+89.9%), le Danemark (+39.8%), et ensuite la Belgique (+34.5%).

En partie, mais pas seulement, à cause d’une inflation galopante, l’économie brésilienne s’est contractée au troisième trimestre. Le PIB a en effet reculé de 0.1% et qui suit un recul de 0.4% au deuxième trimestre, ce qui signifie que le Brésil connait une récession technique.

Pour contrer l’envolée de l’inflation, la Banque centrale a fortement augmenté ses taux ce qui a affecté la consommation et explique en partie le recul du PIB. Mais à côté de cela, la sécheresse a durement touché les récoltes et  les réserves des barrages hydroélectriques ce qui a entraîné une hausse des coûts de l’électricité.

L’économie brésilienne est donc fragile et si le variant Omicron est plus virulent et mortel son secteur hospitalier n’est pas du tout capable d’absorber une nouvelle vague de contamination. Les perspectives économiques et sanitaires pour 2022 ne sont donc pas très encourageantes.

Mais à ce stade, nous ne savons rien de ce variant, comme le soulignait Janet Yellen, en parlant de ce dernier « espérons que ce n’est pas quelque chose qui va ralentir la croissance économique de manière significative. Il y a beaucoup d’incertitude, mais cela pourrait causer des problèmes importants. Nous sommes toujours en train d’évaluer cela ». Business as usual… vraiment ?

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