Le ralentissement en Chine est bien réel et le chiffre du PIB au troisième trimestre s’est révélé encore plus bas qu’attendu, ce qui devrait contraindre la Banque centrale à continuer à injecter des liquidités.
L’économie chinoise vacille
Le ralentissement en Chine est bien réel et le chiffre du PIB au troisième trimestre s’est révélé encore plus bas qu’attendu, ce qui devrait contraindre la Banque centrale à continuer à injecter des liquidités.
Ralentissement
La croissance en Chine a donc fortement ralenti en passant en taux annuel de 7.9% à 4.9% au troisième trimestre, soit le taux le plus bas depuis le troisième trimestre 2020. En données trimestrielles, cela signifie une progression de 0.2% contre un taux de 1.2% au deuxième trimestre (voir graphique).
Les causes de ce ralentissement sont archi-connues, je ne vais pas y revenir, et expliquent aussi le ralentissement de la production industrielle qui est passée de 5.3% à 3.1% en taux annuel, soit son niveau le plus bas depuis mars 2020.
Seul les ventes de détail affichent une hausse en passant de 2.5% à 4.4%, ce qui le seul signal positif. Pour autant, le gouverneur de la Banque centrale, Yi Gang, estime que l’économie chinoise se porte bien mais qu’elle doit faire face à des risques de défaillance de certaines entreprises.
Il fait évidemment référence à Evergrande qui n’a pas honoré trois échéances et des risques d’un effet de contagion. Mais jusqu’à présent, le risque semble maitrisé avec des injections de liquidités par la Banque centrale.
Un pas de plus
Un pas de plus a été fait vers la hausse des taux par le gouverneur de la BOE, Andrew Bailey.
« La politique monétaire ne peut pas résoudre les problèmes liés à l’offre – mais elle devra agir et doit le faire si nous voyons un risque, en particulier pour l’inflation à moyen terme et pour les anticipations d’inflation à moyen terme », a déclaré ce dernier.
Ces propos ont conforté le scénario d’une hausse des taux qui interviendrait au plus tard au début de l’année prochaine et renforcé encore un peu plus le sterling par rapport à l’euro comme le montre le graphique.
En cause bien évidemment l’inflation qui devrait atteindre un taux de 4% cette année par rapport à un objectif de 2%.
A propos d’inflation
L’inflation en Nouvelle-Zélande est passée de 1.3% au deuxième trimestre à 2.2% au troisième trimestre, soit le taux le plus élevé depuis le quatrième trimestre 2010.
En taux annuel, cela donne une inflation qui passe de 3.3% à 4.9%, ce qui vient encore un peu plus renforcer les perspectives de hausse de taux alors que la Banque centrale a déjà enclenché le mouvement cette année.
Ce qui tire les taux
L’annonce du gouverneur de la BOE, l’inflation en Nouvelle-Zélande, autant de raisons pour encore un peu plus tirer vers le haut les taux aux Etats-Unis comme le montre le graphique de l’évolution des rendements à 5 et 10 ans.
Mais aussi des ventes de détail qui ont été meilleures avec une hausse de 0.7% en septembre après une hausse de 0.9% au mois d’août. Si l’on exclut les automobiles, l’essence, les matériaux de construction et les services alimentaires, les ventes au détail ont augmenté de 0,8 % le mois dernier, après une hausse de 2,6 % en août.
Mais les économistes estiment que les dépenses de consommation, qui représentent plus des deux tiers de l’activité économique américaine, ont presque stagné au troisième trimestre après une croissance robuste de 12,0 % en rythme annualisé au cours du deuxième trimestre. Les estimations de la croissance des dépenses de consommation pour le troisième trimestre se situent autour d’un taux de 2,0 %.
Effet de balancier
Vu la hausse du prix du gaz et du charbon, les générateurs d’électricité se tournent vers le diesel, ce qui accentue la hausse du prix du baril. Ce qui explique pourquoi le Brent a touché son niveau le plus élevé depuis octobre 2018 et le WTI son niveau le plus élevé depuis octobre 2014.
On estime que le passage du gaz au pétrole pourrait entrainer une hausse de la demande d’environ 450.000 barils par jour d’ici la fin de l’année, dans un contexte où la demande est soutenue par l’approche de l’hiver dans l’hémisphère nord.
Et comme les membres de l’OPEP+ ne sont pas disposés à augmenter leur production, les prix devraient rester tendus encore ces prochains mois. La seule hausse possible pourrait venir des Etats-Unis, où, comme le montre le graphique, les ouvertures des puits de pétrole de schiste se sont accélérées.
Mais cette dernière sera largement insuffisante et le maintien du prix du baril à ces niveaux entretiendra encore un peu plus l’aspect temporaire de la hausse de l’inflation.