Décidemment, l’économie européenne se démarque et continue à se redresser rapidement,….
Les dépenses de consommation tirent la croissance en Europe
Décidemment, l’économie européenne se démarque et continue à se redresser rapidement, plus rapidement qu’attendu d’ailleurs.
L’Europe en pleine forme
Ainsi, Eurostat a révisé à la hausse le chiffre du PIB au deuxième trimestre pour la zone euro à 2.2% contre 2% précédemment, soit un taux annuel de 14.3% contre 13.6%.
Comme le montre le graphique, la consommation des ménages a contribué fortement à cette croissance, et même, aucun poste n’a affecté négativement cette croissance trimestrielle, ce qui est quand même assez rare.
Si on regarde la croissance dans l’UE, elle s’est élevée à 2.1%, soit un taux annuel de 13.8%, avec, comme le montre le graphique, quasiment tous les pays qui ont contribué à cette hausse.
En France, selon l’INSEE, la situation ne s’est pas dégradée aussi fortement qu’on ne pouvait le craindre en se basant sur les indicateurs à haute fréquence. Si l’INSEE constate bien un tassement de la consommation en juillet, en août, « la consommation de biens se serait redressée et l’instauration du passe sanitaire n’aurait que modérément affecté les secteurs concernés, de sorte qu’au total la consommation des ménages se serait situé à – 1.25 % sous son niveau d’avant-crise ». Ce qui a d’ailleurs incité l’INSEE à revoir à la hausse sa prévision de croissance pour 2021 à 6.25% contre 6% précédemment.
En Allemagne, après l’excellent chiffre des commandes à l’industrie, celui de la production industrielle a également surpris positivement. Elle a augmenté de 1% en juillet après un recul de 1% en juin, tirée par une forte hausse dans le secteur des machines (+6.9%) et celui de l’automobile (+1.9%).
« Même si les goulets d’étranglement de l’approvisionnement en semi-conducteurs, qui ont ralenti la production, sont susceptibles de persister pendant un certain temps, les chiffres de la production suggèrent que l’industrie pourrait avoir dépassé son point bas », a indiqué le ministère allemand de l’économie.
Pas étonnant que se pose la question de l’attitude de la BCE au vue de ces indicateurs. Surtout qu’on sait qu’elle va revoir ses prévisions à la hausse et que certains de ses membres plaident pour une réduction des rachats d’obligations. On assiste donc à une légère remontée des taux comme le montre le graphique de l’évolution du rendement du Bund 2 ans et 10 ans. Mais comme la FED, la BCE se montrera très prudente et voudra absolument éviter une remontée des taux trop brutale. Elle devrait indiquer qu’elle va faire preuve de flexibilité dans le cadre de son programme PEPP, ce qu’elle fait d’ailleurs déjà actuellement, sans exclure pour autant une petite réduction des rachats. Mais comme pour bien marquer ses intentions, la semaine passée elle a augmenté significativement ses rachats.
Après le séisme, l’espoir
Au Japon, la démission de Suga a provoqué une vague d’espoir de voir le nouveau premier ministre prendre de nouvelles mesures de soutien, ce qui explique que le Nikkei est en hausse depuis cette annonce.
Il est aussi soutenu par une révision à la hausse du PIB au deuxième trimestre qui a progressé de 1.9% en taux annuel contre une première estimation de 1.3%. Cette hausse a été tirée par la production industrielle et les dépenses d’investissement, mais les dépenses des ménages restent à la traine et pèsent sur la croissance à cause des mesures de restriction.
Nous ne sommes donc pas dans une situation comparable à celle de l’Europe, et l’économie japonaise ne devrait pas se redresser significativement cette année. D’autant plus que le Japon est fortement tributaire des exportations et que les goulets d’étranglement sont un frein à ces dernières.
Hausse .. des taxes
Jusqu’à présent, les gouvernements se sont abstenus d’évoquer une hausse des taxes et des impôts pour réduire les endettements accentués par la crise, par peur de casser la reprise.
Boris Johnson est donc le premier à s’aventurer sur ce terrain pour tenter de résoudre la crise du financement des soins de santé et des services sociaux. Son plan prévoit un nouveau prélèvement sur les soins de santé et les services sociaux pour les travailleurs et les employeurs de 1.25% ainsi que sur les dividendes des actionnaires. Cette mesure devrait permettre de lever 36 milliards de sterling sur 3 ans.
Mais cette mesure est vue d’un très mauvais œil par les entreprises qui sont déjà confrontées à une hausse des coûts à cause des goulets d’étranglement et du Brexit.