Powell ne fait pas, comme d’autres, une retraite précipitée

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Vingt ans se sont écoulés et nous n’avons rien appris, les Talibans sont toujours là et les rapports du GIEC sortent sans provoquer ….

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Vingt ans se sont écoulés et nous n’avons rien appris, les Talibans sont toujours là et les rapports du GIEC sortent sans provoquer beaucoup plus que quelques articles dans la presse, et pendant ce temps, le variant Delta s’impose en Asie et Powell rassure.

Semaine de rentrée

J’avais pointé trois grands sujets pour la rentrée, avant ma pause estivale, qui seront au cœur des réflexions, l’impact du variant Delta en particulier en Asie, l’évolution de l’inflation et les programmes d’injection de liquidités des Banques centrales.

Sur ce dernier point, Powell a réussi, pour le moment en tout cas, à rassurer les investisseurs en ne donnant pas un calendrier précis des réductions d’achats d’actifs. Cependant le débat aura bien lieu lors des prochaines réunions, sans pour autant que cela signifie une hausse des taux.

Le variant Delta incite en tout cas Powell à la prudence et il reste aussi très attentif à l’évolution du marché de l’emploi et sur ce point la semaine pourrait apporter un indicateur phare avec la publication du chiffre des créations d’emploi ce vendredi.

Powell a été prudent en attendant en déclarant dans le cadre du symposium de Jackson Hole, « si une banque centrale resserre sa politique en réponse à des facteurs qui s’avèrent être temporaires (…) le changement inopportun de politique ralentit inutilement le recrutement et les autres activités économiques et pousse l’inflation plus bas qu’espéré. Aujourd’hui, avec des faiblesses persistantes sur le marché de l’emploi atone et la poursuite de la pandémie, une telle erreur pourrait être particulièrement préjudiciable ».

Cette prudence dans les propos et l’absence d’empressement à réduire les rachats a été fortement apprécié par les bourses qui ont encore affiché de nouveaux records, et par le marché obligataire qui est resté de marbre (voir le graphique du rendement du treasury 10 ans).

Prudence justifiée ?

Powell a aussi beaucoup insisté sur le caractère temporaire de l’inflation et sur le fait que, pour le moment, rien n’indique qu’elle sera durable.

Effet du variant Delta ou pas, mais en tout cas indicateur qui peut plaider en faveur des propos de Powell est celui des dépenses de consommation qui a été publié vendredi.

Ces dernières, qui représentent les trois quart de l’activité aux Etats-Unis, ont connu une hausse assez faible de 0.3% en juillet, après un taux de 1.1% en juin. Ce recul est en partie lié à un déclin assez marqué des ventes de voitures, en partie parce que les dépenses se sont déplacées des biens aux services et en partie aussi parce que l’industrie automobile est confrontée à des problèmes d’approvisionnement.

Et derrière ce chiffre, il y a aussi celui des PCE (personal consumption expenditures), qui, pour l’indice moins volatile hors alimentation et énergie a augmenté de 0.3% en juillet contre 0.5% en juin, affichant ainsi un taux annuel stable à 3.6%. Premier signe de stabilisation de l’inflation et indication que la hausse de l’inflation est bien temporaire ? Trop tôt encore pour le dire mais indicateur intéressant en tout cas.

Tout comme il faudra suivre avec attention l’évolution de l’épargne des ménages américains qui est légèrement repartie à la hausse, comme le montre le graphique, car en cas de trop forte hausse cela viendrait évidemment ralentir les dépenses de consommation.

Petit répit pour les émergents

Les propos nuancés de Powell ont fait légèrement reculer le dollar, mais surtout ils ont évité de voir une trop forte pression à la baisse sur les devises des pays émergents.

Ces derniers, en particulier en Asie, ont déjà suffisamment de soucis avec l’impact du variant Delta sur l’activité économique pour ne pas devoir en plus subir une fuite de capitaux vers les Etats-Unis pour profiter d’une hausse des taux.

Pour autant la situation reste délicate dans la majorité des pays de la zone Asie-Pacifique, avec des nouvelles mesures de restriction en Nouvelle-Zélande qui avait pourtant réussi à éradiquer le virus, avec comme conséquence une consommation fragile.

C’est d’ailleurs un peu ce qu’on observe au Japon où les ventes de détail ont augmenté très nettement d’un mois à l’autre de 1.1%, soit un taux annuel qui est passé de 0.1% en juin à 2.4% en juillet. Mais cette hausse pourrait n’être que temporaire compte tenu des mesures de restriction qui continuent de rythmer la vie vu la propagation du variant Delta.

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