Pas de quoi troubler les marchés après la publication des chiffres du chômage aux Etats-Unis, car il faudra donner du temps ….
L’inquiétude est en Asie .. et après ?
Pas de quoi troubler les marchés après la publication des chiffres du chômage aux Etats-Unis, car il faudra donner du temps au temps, et pendant ce temps les bourses ont affiché de nouveaux records.
Encore du temps
Les créations d’emploi ont été de 850.000, soit un chiffre meilleur qu’attendu, mais le taux de chômage a augmenté à 5,9% contre 5,8%.
Comme le montre le graphique, qui reprend l’évolution du taux de chômage et les créations d’emploi, nous sommes encore loin des niveaux d’avant crise. Il faudrait 8 mois au même rythme de créations d’emploi pour retrouver ce niveau d’avant crise, sans tenir compte des nouveaux entrants sur le marché de l’emploi.
Malgré la hausse des salaires dans certains secteurs, ceci explique pourquoi le sentiment que la FED ne devrait pas modifier sa politique monétaire est finalement sorti renforcé après la publication de ces chiffres. Et cela explique pourquoi le rendement du treasury 10 ans n’a pas bougé comme le montre le graphique.
A propos donc de hausse des salaires, le salaire horaire moyen a augmenté de 0,3% en juin, et sa progression en rythme annuel atteint 3,6% après 1,9% le mois précédent. Mais tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Le secteur des loisirs et de la restauration, qui représente 40% des créations d’emploi en juin, offre pour certains emplois une rémunération qui peut aller jusqu’à 27$ l’heure alors que le salaire minimum, au niveau fédéral, s’élève lui à 7,25$ de l’heure mais peut être plus élevé dans certains États du pays.
Mais ce n’est pas le cas dans l’industrie qui n’a créé que 15.000 emplois, avec même 12.300 emplois en moins dans le secteur automobile à cause des pénuries de semi-conducteurs.
Nouveaux signes de ralentissement en Asie
Comme le montre le graphique, la croissance du secteur des services en Chine a fortement ralenti en juin pour atteindre son plus bas niveau depuis 14 mois, plombée par une résurgence des cas de Covid-19 dans le sud de la Chine.
L’indice PMI des services est tombé à 50,3 en juin, le plus bas depuis avril 2020 et une baisse significative par rapport à 55,1 en mai.
Après le recul de l’indice PMI manufacturier, cela semble indiquer que la demande reportée a peut-être atteint son maximum et que le rebond économique vigoureux de la Chine après la crise commence à s’atténuer. Ce qui se reflète dans l’indice composite qui est tombé à 50,6, soit son plus bas niveau en 14 mois, contre 53,8 en mai.
Le Japon n’a même pas connu cette reprise dans le secteur des services, comme le montre le graphique, et l’indice PMI des services affiche son 17e mois consécutif en zone de contraction.
« Les entreprises du secteur des services japonais ont indiqué que l’activité est restée faible, le pays continuant à lutter contre la dernière vague d’infections au Covid-19 », a déclaré Usamah Bhatti, économiste chez IHS Markit.
L’indice composite est resté pour le deuxième mois sous le niveau des 50 à 48,9, ce qui signifie que l’économie japonaise n’est pas encore sortie du marasme.
Pas étonnant que dans ce contexte, le gouverneur de la BOJ ait réaffirmé que la Banque centrale était prête à assouplir davantage sa politique monétaire si nécessaire. Confirmant ce qu’indique l’indice PMI des services, il a déclaré que l’activité économique resterait pour l’instant en deçà des niveaux antérieurs à la pandémie, les mesures visant à empêcher la propagation du virus pesant sur les industries de services.
Si je continue mon petit tour, l’indice PMI des services en Inde s’est effondré en passant de 46,4 à 41,2 en juin, soit son niveau le plus bas depuis juillet 2020. Avec comme conséquence que l’indice composite a nettement reculé aussi en passant de 48.1 à 43.1.
Hausse des prix à la production
Un graphique vaut mieux parfois qu’un long discours et c’est le cas avec celui qui reprend l’évolution des prix à la production en zone euro et dans l’UE. D’un mois à l’autre, les prix ont progressé de 1.3% dans la zone euro et de 1.4% dans l’UE. Et sur un an, ils ont augmenté de 9.6% aussi bien dans la zone euro que dans l’UE.
Dans le détail, sur un an, pour la zone euro, la hausse la plus marquante s’observe bien évidemment dans le secteur de l’énergie (25,1%), et ensuite les biens intermédiaires (9,2%), et les biens de consommation durable (2%). Et cette hausse a concerné tous les Etats membres avec en tête de liste l’Irlande (+45,1%), la Belgique (+20,1%) et le Danemark (+17,2%).