Après le rattrapage, la consolidation prudente

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Les chiffres du chômage aux Etats-Unis restent l’indicateur phare, d’autant plus depuis le …

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Les chiffres du chômage aux Etats-Unis restent l’indicateur phare, d’autant plus depuis le discours de Powell jeudi passé, et alors que les aides aux ménages ont pris fin le 31 juillet faute d’accord.

Chiffres du chômage

Il faut d’abord revenir sur le chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage (voir graphique), dont la décrue est extrêmement lente, reflet d’une réouverture en dent de scie dans certains secteurs et d’une activité qui reste largement inférieure à celle d’avant la crise.

Ces inscriptions ont été de 881.000 contre 1.011 millions la semaine passée, ce qui laisse clairement entendre que les craintes de la FED d’un taux de chômage qui va rester élevé durant les prochains mois se confirment.

Ce taux de chômage est attendu à 9.8% contre 10.2% le mois passé avec 1.350 millions de créations d’emploi contre 1.763 millions le mois passé. Le taux de participation devrait aussi progresser à 61.8% contre 61.4%, par contre le coût horaire moyen est attendu inchangé d’un mois à l’autre.

Deux autres indicateurs ont cependant retenu l’attention sur l’état de l’économie américaine. Comme en Europe, et je vais y revenir, l’indice ISM des services (voir graphique) a marqué un essoufflement en passant de 58.1 à 56.9. Et c’est en particulier le sous-indice « nouvelles commandes » qui a nettement reculé en passant de 67.7 à 56.8.

Le deuxième indicateur est celui du déficit de la balance commerciale qui a touché son niveau le plus élevé depuis 12 ans en hausse de 18.9% d’un mois à l’autre. Cette aggravation est la conséquence d’une hausse historique de 10.9% des importations, certes signe d’une reprise du commerce mondial mais qui va peser sur le PIB au troisième trimestre.

Si l’on regarde les données à haute fréquence, l’ensemble de ces données montre que l’économie va être confrontée à un problème délicat à l’avenir. Même si les États lèvent les restrictions sur le commerce, que les magasins tentent de rouvrir et que les mesures sanitaires s’améliorent, les consommateurs pourraient ne pas être aussi prompts à reprendre leurs anciennes habitudes et les entreprises pourraient s’adapter à une demande réduite en faisant revenir moins de travailleurs.

Retour sur les indices PMI

Petit retour sur les indices PMI des services en zone euro en reprenant le graphique publié hier.

Le tassement a été confirmé, mais en Italie et en Espagne, cet indice est repassé sous le seuil des 50 à cause de la désertion des touristes pendant les vacances vu le poids de ce secteur dans l’économie de ces deux pays.

Et on peut légitimement s’inquiéter de la situation en Espagne qui est passée en zone rouge pour l’ensemble du pays et où les hôpitaux sont déjà proches de la saturation. Et alors que l’Espagne a connu la plus forte chute de son PIB dans la zone euro, faisant même pire que la Grèce qui a connu un recul de 14% de son PIB, au second trimestre.

Ce tassement des indices PMI des services s’expliquent aussi par le recul des ventes de détail. Ces dernières ont baissé de 1.3% dans la zone euro en juillet, avec le plus fort recul observé en Belgique de 5.1%. Après un effet plus que de rattrapage, puisque par rapport à l’année passée, les ventes de détail ont augmenté de 0.4%, le mouvement s’est ralenti.

Sans surprise, si on regarde les chiffres pour la zone euro, c’est le secteur de l’habillement qui a le plus souffert sur un an affichant un recul de 25.8%. En revanche les ventes par internet ont augmenté de 16%. Et comme nous nous sommes nettement moins déplacés, les ventes de carburant ont chuté de 10.8%.

Evolution surprenante

Alors que la gestion de la crise a été calamiteuse et que les discussions pour un accord sur les nouvelles relations commerciales avec l’UE sont enlisées, les indices PMI en Grande-Bretagne affichent une santé insolente.

Comme le montre le graphique, tous les indices sont à la hausse mais ce mouvement laisse extrêmement sceptique. Et surtout, l’indice de l’emploi a baissé pour la première fois en trois mois, ce qui s’explique par les nombreux licenciements signalés par les grands employeurs et qui fait craindre une hausse du chômage.

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