Une douce euphorie .. un peu trop ?

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Les beaux jours rendent bucolique, tout comme la forte reprise de l’activité en Europe incite les Banques centrales ….

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Les beaux jours rendent bucolique, tout comme la forte reprise de l’activité en Europe incite les Banques centrales à revoir à la hausse leurs prévisions de croissance.

Révisions à la hausse

Commençons par la Belgique, où, après le Bureau du Plan, la BNB se montre aussi très optimiste dans ses prévisions et je la cite « globalement, l’activité économique progresserait de 5,5 % sur une base annuelle en 2021, permettant au PIB de retrouver son niveau d’avant la crise dès la fin de l’année. Le rythme de croissance se normaliserait toutefois au cours des prochaines années pour s’établir à 3,3 % en 2022 et à 1,6 % en 2023. La crise du coronavirus continuerait cependant d’exercer une incidence faible mais durable sur l’économie : la croissance ne renouerait pas avec la trajectoire estimée à la fin de 2019. Le rétablissement de l’économie serait principalement porté par la demande intérieure ».

On peut sans doute être impressionné par le taux pour 2021, mais ce n’est qu’un effet de rattrapage qui permet d’effacer quasiment la chute de 2020,  rien de plus. Et cette reprise serait assurée par les ménages comme on peut le lire dans le communiqué, « en ce qui concerne la consommation des ménages, bien que celle-ci soit, pour l’heure, légèrement à la traîne, elle serait le principal moteur de la poursuite de la reprise. La croissance de la consommation reposerait cependant essentiellement sur la normalisation du comportement d’épargne,(…) ».

La Banque centrale des Pays-Bas n’est pas en reste avec des prévisions de croissance de 3% cette année, 3.7% en 2022 et 1.9% en 2023 contre 2.9% pour cette année et en 2022 précédemment. Le constat est que la récession en début d’année a été moins sévère parce que les consommateurs et les entreprises se sont adaptés et que le commerce international est extrêmement soutenu.

Cela également été le cas de la Banque centrale d’Espagne, qui table sur une croissance de 2.2% au deuxième trimestre après un recul de 0.5% au premier trimestre. Fort de cette reprise, elle table sur un taux de 6.2% cette année (contre 6% précédemment), de 5.8% en 2022 (contre 5.3%), et de 1.8% en 2023 (contre 1.7%). Mais pour autant, la Banque centrale se montre prudente car elle estime que le secteur du tourisme, dont dépend fortement l’économie espagnole, ne retrouvera pas son niveau d’avant crise avant la fin 2022.

Et pour terminer ce petit tour d’horizon des révisions des Banques centrales, la BdF a estimé que l’économie française devrait retrouver son niveau d’avant crise au premier trimestre 2022, soit plus tôt qu’initialement prévu. Elle table sur une croissance de 5.8% cette année (contre 5.5% précédemment), de 4.1% en 2022 (contre 4%), et de 2.1% en 2023 (contre 2%).

Comme pour la Belgique, la BdF compte beaucoup sur la consommation des ménages et en particulier de l’ampleur et de la vitesse d’utilisation du surplus d’épargne financière accumulé par ces derniers. L’utilisation de ce surplus d’épargne constitue “un déterminant du rythme de la reprise”, juge-t-elle.

La publication du chiffre de l’évolution de la production industrielle en zone euro est venu conforté ces scénarios plus optimistes avec l’annonce d’une hausse de 0.8% de cette dernière. Soit une hausse de 39.3% par rapport à avril 2020, où tout était à l’arrêt. Comme le montre le graphique publié par Eurostat, la reprise ne s’est cependant pas faite partout de la même ampleur dans l’UE.

Prudence cependant

Car comme cela était craint, Boris Johnson a annoncé hier le report d’un mois de la levée de la plupart des restrictions restantes. « Je pense qu’il est raisonnable d’attendre un peu plus longtemps », a déclaré M. Johnson lors d’une conférence de presse. « En l’état actuel des choses, et sur la base des éléments que je peux voir en ce moment, je suis convaincu que nous n’aurons pas besoin de plus de quatre semaines ».

Et pourtant, la Grande-Bretagne est dans le peloton de tête en termes de vaccination comme le montre le graphique, mais le variant Delta est particulièrement contagieux. Et selon une modélisation scientifique, si la réouverture se déroulait comme prévu, dans certains scénarios, les hospitalisations pourraient égaler celles de mars de l’année dernière, lorsque les ministres ont craint que le système de santé ne soit débordé.

Politiques monétaires accommodantes

Encore et toujours aurait-on tendance à dire ! C’est clairement ce qu’a encore dit Christine Lagarde dans une interview hier. Et même si le programme PEPP devrait se terminer en mars 2022, la BCE va très probablement adapter son programme classique de rachats pour continuer à agir après.

Et alors que les membres de la FED se réunissent aujourd’hui et demain, il est intéressant de se pencher sur le procès-verbal de la dernière réunion de la Banque centrale d’Australie, où on peut y lire « observant que le programme d’achat d’obligations a été l’un des facteurs soutenant les conditions accommodantes nécessaires à la reprise économique, les membres ont estimé qu’il serait prématuré d’envisager de mettre fin au programme ».

Et c’est d’autant plus intéressant que la Banque centrale d’Australie se fixe, comme la FED, comme objectif un retour au plein emploi et que cela faisant, elle estime que « par conséquent, il est probable que la politique monétaire doive rester très accommodante pendant un certain temps encore ». Toute la question est maintenant de savoir si la FED tiendra le même discours demain soir ?

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