Voici venu le temps des interrogations concernant la sortie de crise. Comment les banques centrales vont réussir à….
Comment bien gérer la sortie de crise ?
Voici venu le temps des interrogations concernant la sortie de crise. Comment les banques centrales vont réussir à retirer doucement leur soutien ? Quelles seront les conséquences de l’arrêt des aides des gouvernements ?. Les questions ne manquent pas.
Un chiffre à suivre
Celui des faillites va être suivi avec beaucoup d’attention dans les prochains mois au fur et à mesure de la levée des mesures de confinement, qui entraine de façon concomitante la diminution des aides des Etats.
Dans l’UE, les faillites ont augmenté de 5.8% au premier trimestre 2021 par rapport au dernier trimestre 2020, soit une hausse de 7.3% sur un an. Comme le montre le graphique, tous les secteurs ne sont évidemment pas à la même enseigne et en plus les mesures de soutien étaient encore de mise lors de ce trimestre.
Comment ne pas brusquer les marchés ?
Si la question est clairement prématurée pour la BCE, en revanche les membres de la FED s’interrogent sur la façon de retirer doucement les mesures exceptionnelles mises en place, sans provoquer une hausse brutale des taux.
Les propos de Randal Quarles, vice-président de la FED chargé de la supervision, doivent donc être écoutés avec attention. Même s’il faut rester patient dans tout changement de politique, il a néanmoins déclaré, « si mes prévisions concernant la croissance économique, l’emploi et l’inflation au cours des prochains mois se confirment … et surtout si elles sont fortes … il deviendra important pour le Comité de commencer à discuter de nos plans pour ajuster le rythme des achats d’actifs lors des prochaines réunions ».
La Fed souhaite que les investisseurs anticipent ses plans pour les achats d’obligations afin d’éviter tout ajustement brutal des marchés et des taux lorsqu’elle commencera. Et pour cela, il estime qu’elle doit adapter sa communication, ce qui pourrait se faire lors de la conférence annuelle à Jackson Hole au mois d’août. Avec un timing qui pourrait être une réduction des achats des obligations au début de l’année prochaine ou plus tôt si l’inflation s’avère plus intense ou moins transitoire que prévu actuellement.
Derrière cela se pose la question de la hausse de l’inflation, transitoire ou pas ? Et de l’exagération ou pas des perceptions par les entreprises et les ménages qui ne feraient qu’entretenir ce sentiment. Si on observe les anticipations d’inflation aux Etats-Unis, comme le montre le graphique, il y a bien eu une hausse ces derniers mois avec la reprise de l’activité, mais qui reste contenue. Le chiffre du Core PCE qui sera publié demain aux Etats-Unis sera marqué par cette hausse de l’inflation puisqu’il est attendu à 2.9% contre 1.8% en taux annuel. Il s’agit de l’indicateur de référence de la FED et évidemment c’est sur les prochains mois qu’il faudra être attentif à son évolution.
Hausse de la confiance
Ces interrogations sont extrêmement importantes, mais ne doivent pas non plus gâcher la publication d’indicateurs de confiance en hausse en Europe. Après les indices PMI et l’indice IFO, l’INSEE en France a publié deux indicateurs en hausse. Ainsi l’indicateur de confiance du monde des affaires a progressé à son niveau le plus haut depuis avril 2018, et celui des consommateurs à son niveau le plus haut depuis mars 2020. Mais comme le montre le graphique, il faudra encore du temps pour retrouver les niveaux d’avant la crise.
En Belgique, voir graphique, selon l’enquête de la Banque Nationale, la confiance des chefs d’entreprise poursuit sa hausse, en particulier dans les services aux entreprises et dans la construction. Mais le commerce n’est pas en reste avec un beau redressement.
Mais la hausse des indices de confiance concerne l’Europe, alors que l’impact de la troisième vague en Asie commence à peser. Le gouvernement japonais devrait revoir à la baisse ses prévisions de croissance compte tenu de la prolongation des mesures de confinement qui pèsent sur la consommation intérieure. Et l’annonce en Australie que l’Etat de Victoria se reconfine une semaine alors qu’une souche hautement infectieuse du coronavirus se propage, ce qui oblige sept millions d’habitants à rester chez eux, montre que la situation demeure encore très fragile.