Les variants dictent leurs lois

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La BCE a gardé ses taux inchangés et s’est montrée prête à encore agir, en s’inquiétant des risques …

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La BCE a gardé ses taux inchangés et s’est montrée prête à encore agir, en s’inquiétant des risques que font peser la recrudescence des contaminations et de l’impact des mesures de confinement sur l’économie.

Craintes à court terme

Si Christine Lagarde a pointé des éléments positifs à long terme, favorables à une forte reprise, à savoir la phase de vaccination, l’accord sur le Brexit et la mise en place du plan New Generation EU, elle s’est inquiétée de la situation à court terme.

Et petite parenthèse, la situation à court terme a de quoi inquiéter en effet. Aux Etats-Unis, Biden estime que le mois prochain le seuil des 500.000 morts sera atteint. L’Irlande du Nord a étendu son lockdown jusqu’au 5 mars, alors que la Grande-Bretagne, la France ou les Etats-Unis imposent des mises en quarantaine ou des tests négatifs. Et il est question d’un possible reconfinement en France, alors que l’Allemagne a dépassé les 50.000 morts.

C’est donc peu dire que sur le court terme l’inquiétude est vive et qu’inéluctablement cela va peser sur la croissance sur la première partie de l’année.

Christine Lagarde a insisté sur la vue holistique qu’avait la BCE de la situation et qu’elle ne se contentait pas de se concentrer sur l’inflation, mais prenait en compte tous les éléments pour appréhender au mieux la situation. Ce qui veut dire qu’à ce stade, elle garde toutes les options ouvertes, et qu’elle pourrait encore agir si nécessaire, tout comme elle pourrait ne pas utiliser toute l’enveloppe du PEPP si la situation venait à s’améliorer.

Dans cette vision holistique de la situation, la BCE est particulièrement attentive à l’évolution des indices PMI.

Indices PMI

Et cela tombe bien car nous avons la publication de ces indices aujourd’hui. Comme le montre le tableau, si les indices PMI manufacturiers continuent de bien se comporter, en revanche, ceux des services devraient afficher un nouveau recul. Ce recul s’observe en particulier pour les économies où les mesures de confinement sont plus restrictives, ce qui implique aussi que de nouvelles mesures vont encore accentuer ce recul de la confiance dans le secteur des services.

C’est d’ailleurs ce qu’on a déjà observé ce matin avec la publication de ces indices au Japon, et on ne peut pas dire qu’ils soient encourageants. Non seulement l’indice PMI manufacturier recule en passant de 50 à 49.7, mais celui des services se tasse sérieusement en passant de 47.7 à 45.7.

C’est évidemment la conséquence de l’état d’urgence imposé pour les villes de Tokyo, d’Osaka et Kyoto, qui représentent plus de 55% de la population.

Interrogations au Japon

Et les déboires du Japon ne s’arrêtent pas là. La question de la tenue des Jeux Olympiques se pose très sérieusement vu la résurgence du virus un peu partout à travers le monde. Dans le contexte actuel, la tenue des Jeux semble une ineptie totale même si le gouvernement japonais s’arc-boute sur sa volonté de les maintenir.

Autre sujet d’inquiétude, et comme le montre le graphique, le Japon s’enfonce dans la déflation. Le taux d’inflation a chuté de 1% en décembre, soit la plus forte chute depuis septembre 2010, à cause des mesures de restriction qui pèsent sur la consommation.

Même si la BOJ table sur un phénomène passager, même constat que la BCE d’ailleurs, ce recul de l’inflation fait craindre un recul de la croissance plus important qu’attendu.

Pas que la BCE

Il n’y a pas que la BCE qui a laissé ses taux inchangés hier. La banque centrale de Norvège a également gardé son taux inchangé à 0% en faisant le même constat de la dégradation de la situation à court terme. Ce qui n’empêche pas la couronne norvégienne de s’être renforcée, comme le montre le graphique, grâce en grande partie avec la remontée du prix du baril.

La banque centrale de Turquie a aussi laissé ses taux inchangés, mais pas vraiment aux mêmes niveaux que les autres banques centrales, puisqu’ils se situent à 17%. Il faut dire qu’avec un taux d’inflation à 14.6% et une chute vertigineuse de sa devise, la banque centrale n’a pas d’autre choix que de maintenir encore pour un bon moment des taux élevés.

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