L’UE avance, la Grande-Bretagne recule

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L’UE est parvenue à un accord sur le budget et sur le plan New Generation EU et doit encore se mettre …

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L’UE est parvenue à un accord sur le budget et sur le plan New Generation EU et doit encore se mettre d’accord sur le programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Accord important

Un compromis a donc été trouvé, qui va être repris dans l’accord sous la forme d’une déclaration précisant que le lien entre état de droit et déblocage des fonds sera appliqué objectivement et à la seule fin de garantir une utilisation appropriée de l’argent versé par l’UE, et non pas dans le but de sanctionner des pays dans le cadre de procédures distinctes relatives à l’état de droit. Et pour retarder la mise en œuvre effective de ces dispositions, la Hongrie et la Pologne peuvent en outre réclamer l’examen par la Cour de justice de l’UE de leur conformité aux traités européens, ce qui pourrait prendre jusqu’à deux ans.

Cet accord, qui doit encore être ratifié par les parlements, permettrait donc à l’UE de débloquer le budget 2021-2027 de 1.100 milliards d’euros, ainsi que le plan de relance de 750 milliards d’euros.

A côté de cela, l’UE devrait se mettre d’accord sur les nouveaux objectifs pour les émissions de gaz à effet de serre, qui consisteraient à réduire de 55% d’ici 2030, au lieu de 40% ces dernières par rapport à leurs niveaux de 1990.

Si l’UE avance, la Grande-Bretagne recule et Boris Johnson semble avoir déjà fait une croix, peut-être depuis longtemps, sur un accord en avertissant hier d’une «  “strong possibility” of no trade deal with EU ». Ce qui n’a pas beaucoup ému les marchés avec un sterling qui a seulement légèrement reculé comme le montre le graphique.

Mais l’UE se prépare aussi à un no deal et la Commission européenne a présenté un ensemble de mesures d’urgence ciblées garantissant une connectivité routière et aérienne réciproque de base entre l’UE et le Royaume-Uni, et accordant aux navires de l’UE et du Royaume-Uni la possibilité d’un accès réciproque aux eaux de l’autre partie. Ces mesures d’urgence visent à faire face à la période pendant laquelle il n’y aura pas d’accord. Si aucun accord n’entre en application, ces mesures prendront fin à l’issue d’une durée déterminée.

La BCE, service minimum

La BCE n’a pas surpris les marchés et n’a pas dévié par rapport à ses annonces, tout en révisant sérieusement ses prévisions pour l’année 2021.

Elle a donc décidé de maintenir inchangé ses taux d’intérêt et d’augmenter de 500 milliards d’euros ses achats d’obligations dans le cadre du programme PEPP, qui est donc porté à 1.850 milliards d’euros, mais sur une période plus longue que prévu, à savoir jusqu’en mars 2022.

Elle a également annoncé que les opérations de TLTRO se poursuivront jusqu’à la fin 2021, et que leurs modalités les plus favorables s’appliqueront jusqu’en juin 2022, soit un an de plus de que prévu.

La prolongation du programme PEPP au-delà de la fin 2021 peut s’expliquer pour deux raisons. D’une part, parce que le retour à la « normale » ne se fera au mieux que d’ici septembre 2021 si la vaccination et l’immunité fonctionnent correctement. Et d’autre part, parce que la seconde vague va peser sur l’activité en début d’année prochaine et a entrainé une révision à la baisse des prévisions de croissance.

Pour le quatrième trimestre de cette année, la BCE table sur un recul de 2.2% du PIB, et pour l’année 2021 elle a revu ses projections à 3.9% contre un taux de 5% lors de ses prévisions de septembre, mais table sur une hausse de 4.2% pour 2022 contre 3.2%.

Certains ont évoqué une certaine déception après ces annonces de la BCE qui expliquerait la hausse de l’euro par rapport au dollar, mais la BCE a fait exactement ce qui était prévu et c’est plutôt le dollar qui continue de reculer comme le montre le graphique de son évolution par rapport à un panier de devises.

Si la BCE a revu ses prévisions à la baisse c’est évidemment à cause de la deuxième vague qui frappe durement le secteur des services en zone euro. Nous devons donc tout faire pour éviter une troisième vague et surtout ne pas faire comme Venise. La métaphore est facile mais non moins symbolique. Venise a développé un projet appelé Moïse en italien qui consiste en un système d’ingénierie complexe permettant “l’imperméabilisation” de la ville grâce à 78 digues placées aux points d’entrée de la lagune.

Mais à cause d’une mauvaise prévision, ce système n’a pas été activé provoquant une nouvelle inondation de la ville entrainant de graves dégâts. Ne nous trompons pas et activons tous les moyens pour éviter une troisième vague et fermons tout comme on aurait dû fermer Venise.

Recul du dollar

Ce recul du dollar s’amplifie avec l’absence d’un plan de soutien aux ménages et aux entreprises, qui devrait encore faire l’objet d’âpres discussions la semaine prochaine, et surtout parce que le marché de l’emploi montre de sérieux signes de dégradation.

Comme le montre le graphique, les inscriptions hebdomadaires au chômage, dont la diminution avait ralenti ces dernières semaines, sont reparties à la hausse en passant de 716.000 à 853.000. Cela vient conforter le chiffre des créations d’emploi du mois de novembre qui avait affiché la plus faible création d’emploi depuis le mois de mai.

Ce recul du dollar explique en partie pourquoi le prix du Brent a touché le niveau des 50$ (voir graphique) pour la première fois depuis début mars, soit juste avant la première vague. Ce n’est qu’une des raisons, l’autre raison est à chercher dans l’annonce par la FDA d’autoriser le vaccin de Pfizer aux Etats-Unis. Cette annonce, plus la perspective de voir l’UE emboiter le pas pour valider le vaccin, a relancé les perspectives d’une reprise de la demande de pétrole dans un contexte où l’offre reste bridée par la réduction de l’OPEP+.

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