Il faut entendre la supplique d’Angela Merkel et en particulier le monde politique belge, mais pas que,….
Entendre la supplique de Merkel
Il faut entendre la supplique d’Angela Merkel et en particulier le monde politique belge, mais pas que, car manifestement la réalité des chiffres de décès ne suffit pas ou plus pour une réelle prise de conscience.
Supplique de Merkel
« Que dirons-nous lorsque nous regarderons en arrière sur cet événement unique en un siècle si nous ne pouvons pas trouver une solution pendant ces trois jours ? », a lancé la Chancelière dans un discours passionné hier.
Et elle a supplié les députés (et au-delà, ses compatriotes) d’accepter un resserrement des restrictions sanitaires pendant la période de Noël et du Nouvel An.
« Je suis vraiment désolée, du fond du cœur. Mais si le prix que nous payons est de 590 morts par jour, c’est inacceptable à mes yeux », a-t-elle martelé.
Angela Merkel propose de suivre les recommandations de l’Académie nationale des sciences, qui recommande un allongement des vacances scolaires, la fermeture de toutes les entreprises non-essentielles (entre la veille de Noël au 10 janvier) y compris les hôtels qui resteraient fermés. Un confinement court mais complet.
Décisions européennes
Et si la BCE, qui se réunit aujourd’hui, doit annoncer de nouvelles mesures, c’est parce que nous connaissons une deuxième vague et qu’elle anticipe le risque de connaitre une troisième si nous n’écoutons pas la supplique de Merkel.
La BCE devrait annoncer dans le même temps une révision à la baisse de ses prévisions de croissance et d’inflation, qui seront bien évidemment revues à la baisse compte tenu du confinement partiel pratiqué un peu partout en zone euro.
La BCE devrait annoncer une augmentation de 500 milliards d’euros de son programme PEPP pour le porter à 1.850 milliards d’euros ainsi qu’une extension de ce dernier jusque fin 2021. Elle devrait également annoncer une extension du programme de prêts aux banques (TLTRO) jusqu’en juin 2021.
Si nous avons un sommet européen aujourd’hui et demain, c’est parce que nous connaissons une deuxième vague et que la Commission européenne doit prendre des mesures exceptionnelles avec l’assentiment de tous. Certes, ce sommet concerne aussi les nouveaux objectifs climatiques et les sanctions contre la Turquie, mais il concerne aussi deux points liés à la pandémie.
Car durant ces deux jours, les Européens vont discuter des vaccins contre la Covid-19, et du plan New Generation EU et du budget. L’Allemagne a proposé hier un compromis à la Pologne et à la Hongrie, dont nous ne connaissons pas à ce stade les détails, qui semble faire l’unanimité et qui permettrait de débloquer la situation lors de ce sommet.
Si la BNB annonce une baisse du PIB au quatrième trimestre, c’est aussi parce que nous connaissons une deuxième vague et qu’une troisième serait encore plus lourde et plus pénalisante. Même si le recul est nettement moindre que lors de la première vague, la BNB table sur une baisse de 1% du PIB au quatrième trimestre. Ce recul est lié essentiellement à une baisse de la consommation privée avec une confiance des consommateurs qui demeure faible.
Si la perspective d’un échec dans les négociations du Brexit a laissé ce matin les marchés de marbre, c’est parce que le coût économique de la seconde ou de la troisième vague est beaucoup plus lourd que celui du Brexit (voir le graphique de la parité EUR/GBP). La rencontre entre Boris Johnson et Ursula van der Leyen n’a pas permis de débloquer la situation et ils ont convenu de poursuivre les discussions jusqu’à dimanche. Mais si dimanche aucun accord n’est trouvé, ils acteront une sortie sans accord et les règles de l’OMC s’appliqueront pour les échanges commerciaux entre les deux blocs.
Il faut donc entendre la supplique d’Angela Merkel et la prendre comme l’image d’Anne Barratin « le crépuscule est la prière que fait le soir avant de s’endormir ».
Avancées à pas comptés
La Chambre des représentants aux États-Unis a approuvé mercredi une prolongation d’une semaine du financement du gouvernement fédéral, pour éviter de voir les programmes fédéraux manquer d’argent vendredi à minuit en prolongeant les niveaux de financement actuels jusqu’au 18 décembre.
Le but est aussi de permettre d’arriver à un accord sur un plan qui avoisinerait les 908 milliards de dollars et qui devrait permettre de verser 300 dollars supplémentaires par semaine en allocations de chômage de la fin décembre à avril.
Et cette mesure est indispensable alors que le nombres de décès par jour a dépassé les 3.200, et que le nombre de chômeurs risque de repartir à la hausse. Le chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage devrait repartir à la hausse avec 725.000 contre 712.000 la semaine passée.