La forte reprise de l’économie chinoise commence à percoler dans toute la région et soutient les exportations …
Warren Buffett a eu le flair pour le Nikkei
La forte reprise de l’économie chinoise commence à percoler dans toute la région et soutient les exportations de ces principaux partenaires commerciaux, dont le Japon.
Reprise au Japon
Après l’annonce d’un plan de relance qui pourrait apporter une nouvelle dynamique, les commandes de machines ont connu une forte hausse, ce qui suggère une reprise des investissements des entreprises.
Ces dernières ont augmenté de 17.1% en octobre, contre un recul de 4.4% le mois précédent. Il s’agit de la plus forte hausse mensuelle depuis que les données sont disponibles en 2005, et elle dépasse largement le chiffre de 2.8% attendu.
Mais cette reprise est aussi la conséquence d’un effet de rattrapage et le chiffre des prochains mois devrait se tasser car inéluctablement le Japon sera impacté par le ralentissement de l’activité en Europe et aux Etats-Unis.
Et comme j’évoquais la Chine, et preuve que la reprise se confirme, les prix à la production (voir graphique), en recul ces derniers mois, ont réduit ce recul. Après une baisse de 2.1% en rythme annuel au mois de novembre, ils affichent une baisse de 1.5%. Ils ont connu une hausse de 0.5% d’un mois à l’autre, la hausse la plus marquée depuis la fin de l’année dernière.
Dans le même temps, et suite en grande partie à la baisse du prix du porc, le CPI a reculé pour la première fois depuis octobre 2009. Il a reculé de 0.6% d’un mois à l’autre, soit en rythme annuel une baisse de 0.5% contre une hausse de 0.5% le mois précédent.
Tout cela conforte les signaux d’une reprise de l’activité en Chine, et avec un dollar sous pression, le yuan continue de se renforcer comme le montre le graphique.
Tout comme d’ailleurs le yen qui, comme le montre le graphique, s’est nettement renforcé par rapport au dollar sur une grande partie de l’année. Et la conjonction de l’annonce du plan de relance au Japon, du chiffre des commandes de machines, avec des avancées sur un plan de soutien aux Etats-Unis ainsi que sur les vaccins permettent au Nikkei d’afficher une hausse solide ce matin (voir graphique).
Rapprochement des points de vue ?
Je ne parle pas ici des discussions sur le Brexit qui auront lieu entre Boris Johnson et Ursula van der Leyen ce mercredi, mais des discussions entre les démocrates et les républicains pour un plan de soutien à l’économie américaine.
Après des semaines de rejets et de blocages, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a présenté un plan de 916 milliards de dollars qui comprend des aides pour les Etats, priorité pour les démocrates, et pour les entreprises, priorité pour les républicains.
Cette perspective d’un accord ne va pas changer la tendance sur le dollar, et les taux longs aux Etats-Unis sont légèrement repartis à la hausse, tout en restant, pour le 10 ans, encore sous le seuil des 1%.
Hausse de la confiance
Comme l’indice Sentix l’avait montré, la perspective d’un ou des vaccins a un effet très positif sur la confiance des investisseurs et des consommateurs, même si tout le monde est bien conscient que le chemin sera encore long.
C’est ainsi le cas en Australie, où l’indice de confiance des consommateurs a atteint son niveau le plus élevé depuis octobre 2010.
C’est aussi le cas de l’indice ZEW en Allemagne, indice hautement volatile comme le montre le graphique, qui mesure le moral des investisseurs allemands. Et c’est clairement la perspective d’un vaccin qui a permis à cet indice de se reprendre, renforcé également par les données positives émanant de l’industrie allemande. Mais le sous-indice sur la situation actuelle est par contre en recul, ce qui n’a évidemment rien de surprenant en sachant qu’hier l’Allemagne a recensé 20.815 nouveaux cas et 590 décès supplémentaires, ce qui porte ces derniers à 19.932 depuis le début de l’épidémie.