Il y a un moment où il faut rappeler la dure réalité des chiffres pour bien comprendre que l’arrivée d’un vaccin ….
Le temps est le tunnel qui conduit au grand jour*
Il y a un moment où il faut rappeler la dure réalité des chiffres pour bien comprendre que l’arrivée d’un vaccin ne va pas changer la situation du jour au lendemain.
Quelques chiffres
D’abord, il semblerait que pour des raisons de problème dans les chaines d’approvisionnement, Pfizer ne pourra pas fournir toutes les doses prévues cette année.
Les Etats-Unis ont connu hier le chiffre record de 200.000 contaminations, alors que le nombre de morts en Grande-Bretagne dépasse les 60.000, en Allemagne les 18.000 et en Belgique les 17.000.
Et vu le défi que représente la vaccination, ce décompte macabre ne va pas s’arrêter là et le moindre écart va se payer cher.
L’OPEP+ réduit la réduction
L’OPEP+ a en effet réussi à se mettre d’accord sur une hausse de la production de 500.000 barils par jour à partir de janvier. Mais derrière cet accord se cache quand même des divergences importantes qui ont empêché d’avoir un accord sur du long terme, ce qui implique que la situation sera réévaluée chaque mois.
Il s’agit donc d’une réduction dans la réduction, car jusqu’à présent l’OPEP+ avait décidé de réduire de 7.7 millions de barils par jour sa production, réduction qui est donc ramenée à partir de janvier à 7.2 millions.
La situation des pays membres de l’OPEP+ est délicate car ils craignent un recul de la demande avec les nouvelles mesures de confinement, mais d’un autre côté en réduisant leur production ils rognent leurs revenus, tout en sachant qu’une hausse de cette dernière entrainerait une baisse des prix.
L’annonce a été plutôt bien accueillie comme le montre le graphique de l’évolution du prix du brent, et si la demande repart, l’OPEP+ pourrait alors encore un peu plus réduire sa réduction, suivant le principe que moins par moins cela fait plus.
Les chiffres du chômage aux USA
D’abord, une bonne nouvelle avec le chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage qui a reculé d’une semaine à l’autre en passant de 787.000 à 712.000.
Le chiffre du chômage devrait légèrement reculer à 6.8% contre 6.9%, et les créations d’emploi devraient être de 469.000 contre 638.000 le mois passé. Mais cela pourrait bien être le dernier chiffre avec une hausse aussi marquée compte tenu du ralentissement observé par les données à haute fréquence aux Etats-Unis.
Et surtout ces chiffres ne peuvent pas masquer, comme le montre le graphique, que depuis février le temps passé sans emploi a sensiblement augmenté, et surtout que cette crise laisse à ce stade presque 10 millions d’Américains qui n’ont pas retrouvé leur travail.
Et la situation pourrait donc se dégrader à nouveau si l’on se base sur les données à haute fréquence comme par exemple les données de Homebase, qui gère le temps de travail des employés des petites entreprises et notamment des restaurants, qui ont montré ces dernières semaines une baisse du nombre d’entreprises ouvertes et du nombre d’employés travaillant.
Ou encore le site de réservation de restaurants OpenTable, qui a constaté que le nombre de personnes assises dans les restaurants est resté en dessous de 50 % ces deux dernières semaines. Tendance confirmée par l’indice Oxford Economics (voir graphique), et qui inquiète d’autant plus qu’il n’y a toujours pas d’accord pour un nouveau plan de soutien et que fin du mois les allocations de chômage fédérales qui compensaient les pertes de revenu se terminent.
Recul des indices PMI des services
Sans surprise, et comme le montre le graphique, les indices PMI des services dans la zone euro ont reculé et en particulier ceux en Italie et en Espagne. Conséquence, l’indice PMI composite pour la zone euro est passé de 50 à 45.3 signifiant ainsi que la croissance au dernier trimestre devrait être négative.
Mais, il y a une lueur d’espoir, une lumière au bout du tunnel, si les mesures sont respectées, avec l’arrivée du vaccin l’année prochaine, ce que reflète l’indice composite des attentes qui est en hausse.
*Anne Barratin