Poursuivre l’effort et ne pas déconfiner trop vite

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Les mots du Premier ministre français, Jean Castex, hier, résonnent, non pas que pour la France, mais …

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Les mots du Premier ministre français, Jean Castex, hier, résonnent, non pas que pour la France, mais pour l’ensemble des pays européens, en déclarant qu’il serait irresponsable de réduire ou d’abandonner les mesures de restriction.

Poursuivre l’effort

Et les trois présidents des Banques centrales n’ont pas dit autre chose hier. Le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que les prochains mois “pourraient être difficiles” avec la propagation actuelle du virus. Il a également estimé qu’il fallait faire plus en matière de relance budgétaire, ajoutant que “le Congrès pourrait devoir faire plus en matière de politique budgétaire”.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré qu’elle ne voulait pas “être exubérante”, même si elle estime qu’il est maintenant possible de voir au-delà de la pandémie de Covid-19.

Et le gouverneur de la BOE, Bailey, a déclaré qu’il espérait que les nouvelles “encourageantes” concernant le vaccin pourraient contribuer à réduire l’incertitude, mais a ajouté que “nous n’en sommes pas encore là”.

Le moment d’euphorie avec l’annonce de Pfizer est retombé, il faut dire que le fait que le patron de Pfizer ait vendu pour 5.6 millions d’actions de sa société au moment de l’annonce a un peu refroidi l’enthousiasme. Les marchés boursiers ont corrigé, les taux longs aux Etats-Unis sont repartis à la baisse, ainsi que le prix du baril et l’indice VIX sont repartis légèrement à la hausse, mouvements habituels en somme.

Déception en Europe

Au mois de septembre, donc avant ces nouvelles mesures de restriction, la production industrielle en zone euro a reculé contre toute attente. Elle a en effet reculé de 0.4% alors que l’on attendait une hausse de 0.7%. Et comme le montre le graphique, en chiffres annuels, elle a reculé de 6.8%, et de 5.8% pour l’UE.

Parmi les États membres, les plus fortes baisses sur le mois ont été enregistrées en Italie (-5,6%), en Irlande (-4,7%) et au Portugal (-3,8%). Les hausses les plus marquées ont été enregistrées en Tchéquie (+4,1%), en Slovaquie (+3,4%) et en Pologne (+3,1%).

Le graphique publié par Eurostat sur l’évolution par pays sur un an est instructif et montre qu’en dehors du Portugal et de la Pologne, les autres pays n’échappent pas un recul de la production industrielle.

Petite déception en Grande-Bretagne

Le PIB a certes rebondi au troisième trimestre, mais le ralentissement de l’activité s’est déjà fait ressentir au mois de septembre. Sur l’ensemble de la période, il a progressé de 15.5% après une chute de 19.8% le trimestre précédent, soit un recul en rythme annuel de 9.6%.

La déception est d’autant plus grande que le dernier trimestre sera impacté par le confinement et risque fort d’encore alourdir ce chiffre. Et que même en cas d’accord sur le Brexit, la BOE estime que comme de nombreuses petites entreprises ne semblent ne pas être prêtes pour la réintroduction des contrôles douaniers, ce retard aux frontières allait probablement coûter à la Grande-Bretagne 1 % du PIB, environ 5 milliards de livres au cours des trois premiers mois de l’année prochaine.

Prochains mois difficiles

Tels sont les propos de Powell, et les données à haute fréquence aux Etats-Unis ont tendance à confirmer que l’on assiste à un infléchissement dans les tendances, que cela soit le trafic des piétons dans les magasins, de l’embauche des petites entreprises et des réservations dans les restaurants.

C’est ce qu’indique l’indice Oxford Economics alors que  de nouveaux cas ont été diagnostiqués à un rythme de plus de 125 000 par jour jusqu’au début novembre, soit six fois plus qu’en juin.

Même si le rythme continue à se ralentir, les inscriptions hebdomadaires au chômage continuent de reculer et sont passées de 757.000 à 709.000 cette semaine. Mais évidemment un fléchissement des données à haute fréquence fait craindre de voir cette tendance être stoppée, surtout en l’absence d’un plan de relance.

La FED, même si elle a révisé ses objectifs en termes d’inflation, ne sera en tout cas pas entravée par cette dernière car sur le mois d’octobre le Core CPI est resté inchangé, et est donc passé en taux annuel de 1.7% à 1.6%.

N’hésitez pas à vous inscrire à Finance Avenue pour me retrouver en direct demain à 9 h.

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