Le contraste est saisissant entre la situation en Chine où les indicateurs de confiance sont en nette hausse….
Le PIB s’envole et pourtant
Le contraste est saisissant entre la situation en Chine où les indicateurs de confiance sont en nette hausse, et l’Europe où les très bons chiffres du PIB au troisième trimestre semblent totalement anachroniques et dépassés vu les perspectives.
La Chine poursuit sur sa lancée
Comme le montre le graphique, l’indice PMI manufacturier en Chine a poursuivi son mouvement de hausse et se situe même à son niveau le plus élevé depuis janvier 2011.
Non seulement les entreprises constatent une hausse des commandes à l’exportation, mais également une forte demande émanant de l’intérieur. Même si le reconfinement en Europe fait craindre un ralentissement des exportations, pour le moment l’industrie chinoise connait une accélération de l’activité.
Le yuan est un peu l’indicateur de cette très bonne tenue de l’économie chinoise et reste ferme par rapport au dollar.
Ne pas se bercer d’illusion
Comme le montre le graphique, le PIB en zone euro au troisième trimestre a fait un bond record, aussi spectaculaire que la chute du trimestre précédent, mais qui n’efface pas la perte sur l’année.
Le PIB a augmenté de 12.7% d’un trimestre à l’autre après une chute de 11.8%, ce qui donne un recul de 4.3% en taux annuel.
Ce rebond s’observe dans l’ensemble des pays de l’UE avec des fortunes diverses, la France affichant une hausse de 18.2% et l’Espagne de 16.7%, alors que la Lettonie n’a connu qu’une hausse de 6.6%. Mais en taux annuels, tous les pays affichent des taux négatifs, l’Espagne étant le plus touché avec un recul de 8.7%, alors que la Lituanie affiche le plus faible recul avec un taux de -1.7%.
Mais ça c’était avant la deuxième vague qui vient rebattre complètement les cartes. Certes, nous avons appris (même si je me demande ce que nous avons appris vu justement que nous connaissons une deuxième vague), en partie de la première vague, et l’économie sera moins à l’arrêt. Les indices PMI qui seront confirmés aujourd’hui indiqueront que l’industrie devrait tenir le coup, en revanche, le secteur des services qui avait déjà amorcé un repli va accentuer son recul les prochains mois, mais il faudra attendre la publication du prochain indice PMI pour le mesurer.
D’ailleurs, Bruno Lemaire, le ministre de l’économie en France, ne se fait aucune illusion, et table sur un recul de 11% du PIB pour cette année, alors que la France affiche pour le moment un taux annuel de -4.3%. En Allemagne, le ministre des finances estime que la croissance au quatrième trimestre qui était attendue à 1.1% sera au mieux de 0.4%. Et le recul des ventes de détail au mois de septembre semble venir confirmer ses craintes. Après une hausse de 1.8% en août, les ventes de détail en Allemagne ont chuté de 2.2% avant même que de nouvelles mesures soient prises. Et si le bilan à ce stade est très positif, puisqu’elles affichent une hausse de 6.5% sur un an, la fin d’année va inexorablement venir ternir ce bilan.
Car il ne faut se faire aucune illusion, le secteur des services va payer un lourd tribut (sans parler de la culture) et surtout la période de confinement (restriction) courra au moins jusqu’à la fin de l’année.
Conséquence de tout cela, le chômage va s’aggraver même si au mois d’août dans la zone euro il est resté stable à 8.3%, mais on vient d’un niveau de 7.5% en septembre 2019.
Même si l’inflation est restée stable dans la zone euro, comme le montre le graphique, les perspectives sont orientées à la baisse à cause de l’arrêt attendu d’une partie de la consommation à cause des mesures de confinement, et surtout de la chute du prix du baril qui se poursuit. Ce qui renforce les propos de Christine Lagarde sur de nouvelles mesures lors de la réunion du mois de décembre.
Et comme souligné, il faut suivre l’évolution de l’euribor 3 mois qui recule imperceptiblement comme le montre le graphique et qui affiche à chaque fois un nouveau record à la baisse.
Mais les interventions de la BCE sont à elles seules insuffisantes et elle appelle les gouvernements à agir. « Nous devons prendre en compte la probable nécessité d’une augmentation du soutien budgétaire dans les circonstances actuelles, car il n’appartient pas à la politique monétaire de faire de la chirurgie en amenant le crédit aux entreprises à l’échelon individuel », a dit Yves Mersch, l’un des membres du directoire de la BCE. Et d’ajouter « c’est une mission budgétaire et nous avons encouragé le volet budgétaire à amplifier son intervention ».
Elections américaines
Aurons-nous le résultat cette semaine ? Sachant que près de 93 millions d’électeurs ont déjà voté par anticipation ou par correspondance et que le taux de participation pourrait être de 65%, ce qui serait un record depuis 1908.
Aurons-nous le résultat cette semaine ? Sachant que Trump semble prêt à contester ces résultats et sans doute tout faire pour retarder les choses.
La dernière enquête Reuters-Ipsos, réalisée du 27 au 29 octobre, crédite Joe Biden de 51% des intentions de vote à l’échelle nationale contre 43% pour Donald Trump. Le sondage montre qu’en Floride, en Caroline du Nord et en Arizona, les deux candidats sont au coude à coude, tandis que Donald Trump accuse un retard de 7 points de pourcentage en Pennsylvanie et de 10 points dans le Michigan et le Wisconsin.
Dans notre tableau mensuel, il faut pointer la bourse de Shanghai qui se démarque nettement des autres bourses, la chute du prix du baril, la chute du real brésilien et de la livre turque (avec d’ailleurs un nouveau record face au dollar comme le montre le graphique).