L’évolution du prix du baril est souvent un indice précurseur, que cela soit à la hausse ou à la baisse….
Le prix du baril, un indice précurseur ?
L’évolution du prix du baril est souvent un indice précurseur, que cela soit à la hausse ou à la baisse, et avec le fort recul observé ces derniers jours nous voilà prévenus.
Chute du prix du baril
Certes, comme le montre le graphique, rien à voir avec la chute vertigineuse de ce début d’année, mais le prix du baril a quand même perdu 15% en quelques jours. Ce recul est la conséquence d’une demande qui s’essouffle à l’instar d’ailleurs des indices de confiance. Après la période de rattrapage, nous sommes rentrés maintenant dans une phase de consolidation, qui se ressent d’ailleurs dans les marchés boursiers.
Pour évidemment ne pas arranger les choses, les tensions entre la Chine et les Etats-Unis pèsent sur les marchés, ainsi que les prises de bénéfice sur le secteur technologique et l’annonce ce matin par AstraZeneca qu’ils mettaient en pause les essais cliniques de son vaccin ne va pas être très bien accueilli.
Tensions sur le Brexit
Et évidemment, en réveillant le monstre du Loch Ness, Boris Johnson a provoqué un nouveau point de friction et de tension dont les marchés se seraient bien passés.
La situation en tout cas s’envenime sérieusement avec la démission du chef du département juridique du gouvernement britannique après que ce dernier ait prévu de passer outre certaines parties de l’accord de retrait du Brexit.
Cette annonce a profondément énervé les Européens, et le ministre allemand des finances, Olaf Scholz, a déclaré mardi qu'”un Brexit désordonné ne serait pas bon pour l’Europe, mais ce serait un “désastre” pour le Royaume-Uni et ses citoyens”.
Le sterling qui avait peu réagi lundi a depuis accentué son recul comme le montre le graphique et le taux à 2 ans est tombé à son niveau le plus bas historique comme le montre le graphique.
Interrogations sur certains émergents
En plus, il faut ajouter des tensions et interrogations sur l’évolution de la situation dans certains pays émergents. C’est entre autres le cas de l’Inde qui est devenu le pays le plus touché par la Covid.
Selon Fitch, l’économie indienne pourrait se contracter de 11.8% sur l’année fiscale qui se déroule d’avril 2020 à mars 2021, contre une précédente estimation à -5.3% et un taux de 4.2% l’année passée.
La livre turque n’en finit pas de dégringoler et a encore touché un nouveau record par rapport au dollar comme le montre le graphique.
En Afrique du Sud, le PIB a chuté de 51% au second trimestre sous l’effet d’un recul de 73.1% de l’activité minière, de 74.9% de l’industrie manufacturière et de 76.6% de la construction. Ces chiffres font évidemment craindre qu’il faille une très longue période pour que l’Afrique du Sud ne retrouve son niveau d’avant crise.
Lente amélioration en Chine
En Chine, et malgré les nouvelles tensions avec les Etats-Unis, la situation s’améliore doucement comme le montre la publication ce matin des chiffres d’inflation.
C’est en particulier le cas de l’indice PPI (voir graphique) qui poursuit sa remontée en passant de -2.4% à -2%, même s’il reste encore en territoire négatif. Cette hausse est le reflet d’une reprise de la demande globale mais qui demeure encore faible et le PPI devrait très probablement rester négatif jusqu’à la fin de l’année.
Le CPI continue de se détendre sous l’effet de la baisse du prix du porc et est passé de 2.70% à 2.40% en taux annuel.
En attendant la BCE
Qui se réunit demain dans un contexte délicat avec la forte chute de l’inflation et la hausse de l’euro, même si ce dernier s’est légèrement tassé après avoir touché le niveau des 1.20 par rapport au dollar.
En attendant, les taux allemands sont légèrement repartis à la baisse, avec cependant un intérêt très marqué pour les obligations italiennes. En effet, l’Italie a émis un emprunt à 20 ans pour un montant de 10 milliards d’euros et a reçu pour 84 milliards euros de souscription.