Nouvelle poussée des craintes

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La situation du marché de l’emploi aux Etats-Unis continue de poser question et le risque d’une …

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La situation du marché de l’emploi aux Etats-Unis continue de poser question et le risque d’une nouvelle dégradation reste très élevé.

Les contradictions des chiffres

Chiffre suivi avec attention, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont chuté de 99 000 pour atteindre 1,314 millions, soit la 14e baisse hebdomadaire consécutive (voir graphique).

Mais il y a un sérieux bémol, car dans le même temps un nombre record de 32,9 millions de personnes ont reçu des chèques de chômage au cours de la troisième semaine de juin, ce qui confirme les prévisions selon lesquelles le marché du travail mettrait des années à se remettre de la pandémie de Covid-19.

Et cette crainte est d’autant plus fondée qu’une grande partie du pays, y compris les États densément peuplés comme la Floride, le Texas et la Californie, sont aux prises avec des pics records de nouveaux cas de coronavirus, qui ont forcé les autorités à réduire ou à interrompre la réouverture des entreprises, et à renvoyer certains travailleurs chez eux. Les faillites augmentent en raison de la faiblesse de la demande et les entreprises ont épuisé les prêts gouvernementaux qui leur avaient permis de maintenir les travailleurs sur leurs listes de paie.

Et ce ralentissement s’observe aussi dans les données à haute fréquence (voir graphique), même si l’effet du jour férié du 4 juillet fausse un peu les chiffres, mais l’annonce de 60.500 nouveaux cas en un jour aux Etats-Unis va peser inéluctablement sur l’activité.

Cette aggravation de la situation ainsi que les craintes concernant la publication des résultats des sociétés américaines la semaine prochaine ont pesé sur la bourse et aussi sur les taux avec un rendement du treasury 2 ans qui est tout proche de son plus bas comme le montre le graphique.

Rebond en Allemagne mais…

Alors que l’année passée le DAX était à la traine par rapport aux autres bourses européennes, et que la situation en Allemagne était préoccupante pour plusieurs raisons, la crise du coronavirus a rebattu les cartes.

Comme le montre le graphique, depuis le début de l’année, le DAX performe nettement mieux que le CAC40 et que les autres bourses avec une reprise plus rapide de l’activité. Cette reprise est bien évidemment soutenue par le plan ambitieux et conséquent du gouvernement allemand qui a les moyens, à contrario d’autres pays européens.

Cependant la situation demeure fragile et le rebond, même en Allemagne, est encore timide. C’est ce qui est ressorti du chiffre des exportations allemandes qui ont progressé de 9% en mai après une chute de 24% en avril.

Il n’y a pas de quoi se réjouir pour autant, car ces exportations sont 27% plus bas que leur niveau d’avant crise en février, que vers la Chine elles sont 12.3% plus bas que leur niveau de mai 2019, et vers les Etats-Unis 36.5% plus bas qu’il y a un an.

Il ressort de ces chiffres que si dans le passé l’économie allemande a toujours pu compter sur les exportations pour relancer la reprise, cela ne sera pas le cas cette fois-ci et le plan du gouvernement allemand va dans le bon sens pour trouver un nouvel équilibre.

Plan de relance, sous quel forme ?

L’Allemagne peut se targuer d’avoir son plan de relance à contrario de la majorité des autres pays, mais pour autant le risque de solvabilité des entreprises devient de plus en plus préoccupant.

D’ailleurs l’économiste en chef du Fonds monétaire international, Gita Gopinath, s’inquiète du fait que l’ampleur du choc implique que de plus en plus d’entreprises deviendront insolvables car elles subiront une baisse de leurs revenus pendant de nombreux mois.

Car jusqu’à présent, les aides des Etats l’ont été sous la forme de prêts ce qui a augmenté l’endettement des entreprises. Or selon elle, « il y a un problème d’insolvabilité plus important ici, le soutien du gouvernement devrait être plus proche de « l’equity-like » plutôt que de la « debt-like ». Sinon, beaucoup d’entreprises sortiront de la crise avec un énorme surendettement ». Il faut donc envisager maintenant des mesures de soutien aux fonds propres des entreprises, mais même mettre cela en place ne sera pas simple.

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