Nette dégradation de l’emploi

Mode Expresso

Si d’un côté, on revoit légèrement à la hausse les prévisions pour le second trimestre, d’un autre côté…

Mode Lungo

Si d’un côté, on revoit légèrement à la hausse les prévisions pour le second trimestre, d’un autre côté, la dégradation du marché de l’emploi plus importante que prévue plane comme une sérieuse menace pour la reprise de la demande.

Hausse du chômage suite

Il n’y a en effet pas un jour sans une annonce d’un plan de licenciement de grande envergure à travers le monde, et sans que l’on assiste à des annonces de restructuration dans les PME, tous secteurs confondus.

Et cela transparait dans le chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis (voir graphique), qui a finalement été plus élevé que prévu avec 1.508 millions inscriptions contre 1.566 millions la semaine passée.

La crainte d’une seconde vague, non seulement du virus, mais aussi de licenciements devient de plus en plus grande vu la lenteur de la reprise dans certains secteurs ou à cause des pertes dans les entreprises.

Et c’est clair que les données haute fréquence donnent une image contrastée de la situation (voir graphique).

Les données des téléphones portables d’Unacast ont montré que le nombre de piétons dans les commerces de détail samedi dernier était à peine inférieur de 10 % au niveau de l’année précédente. Des estimations similaires de Safegraph indiquent que le trafic piétonnier était plus de 90 % de ce qu’il était le 1er mars. Et les données des sociétés de gestion du temps Homebase et Kronos indiquent que le nombre d’employés au travail a augmenté la semaine dernière par rapport à la semaine précédente.

Mais les mesures destinées à donner une image plus générale de l’économie américaine indiquent une reprise inégale. Le suivi de l’activité industrielle par Goldman Sachs a augmenté, et se situe maintenant juste 12 % en dessous du niveau de l’année précédente, contre 20 % à la mi-avril. En revanche, une mesure Goldman des activités de consommation, pondérée en fonction de facteurs tels que les séjours à l’hôtel et la vente de billets de cinéma, qui pourraient être parmi les derniers à se redresser, est restée bloquée à -70 %.

D’ailleurs, Mester, un membre de la FED a déclaré qu’il faudra entre 1 et 2 ans à l’économie américaine pour retrouver son niveau d’avant crise et il table sur un recul de 6% du PIB cette année et d’un taux de chômage de 9%.

Tout cela n’a pas empêché le dollar de se renforcer par rapport à toutes les devises, ce dernier retrouvant son rôle de valeur refuge devant les craintes d’une seconde vague, même si cette dernière pourrait toucher les Etats-Unis, mais nous ne sommes plus à un paradoxe près.

Sterling sous pression

Comme le montre le graphique, le sterling est en recul par rapport à l’euro et on risque bien de rentrer dans une période de forte volatilité de la devise en fonction de l’évolution des discussions pour le Brexit.

Mais si le sterling a reculé, c’est parce que l’annonce de la BOE semble insuffisante pour supporter l’économie britannique. Cette dernière a laissé ses taux inchangés, mais a par contre bien augmenté de 100 milliards la taille de son programme de rachats d’actifs.

Le chiffre des ventes de détail devrait donner des indications sur une éventuelle amorce de reprise, sachant que la Grande-Bretagne est sortie plus tard du confinement que l’UE. Selon les prévisions, les ventes de détail hors automobiles et essence auraient augmenté de 4.10% en mai, soit un taux annuel de -14.90% contre -18.40%. En incluant l’automobile et l’essence, le chiffre annuel serait de -16.40% contre -22.60%.

Craintes de déflation

Compte tenu du fait que le Japon avait déjà connu une sérieuse contraction de son PIB au quatrième trimestre 2019 et de la faiblesse systématique de l’inflation, la crainte de le voir basculer en déflation était grande.

Or comme le montre le graphique, le taux d’inflation hors alimentation est tombé en territoire négatif (-0.2%), contre un taux de 0.2% le mois précédent, une première depuis décembre 2016.

La BOJ n’est pas prête à modifier sa politique, mais elle semble particulièrement démunie face à ce risque de déflation.

Sommet européen

Même s’il est encore trop tôt pour espérer des avancées majeures, le sommet européen de ce vendredi, par vidéoconférence, est quand même une étape importante pour essayer de faire bouger les lignes.

Les 27 doivent trouver un accord sur les propositions de la Commission pour son plan de 750 milliards d’euros et des moyens complémentaires pour permettre à cette dernière d’augmenter ses ressources.

Merkel a clairement laissé entendre qu’un accord pour la fin juillet était indispensable et semble déterminée à soutenir le projet de la Commission.

Pour le moment, cette proposition de la Commission et les différents programmes de la BCE permettent de maintenir les taux bas et d’assurer la liquidité. D’ailleurs dans le cadre du programme de TLTRO, les banques de la zone euro ont emprunté hier à la BCE le montant record de 1.310 milliards d’euros à un taux compris entre -0.50% et -1%.

Conférence live

N’hésitez pas à vous inscrire à ma conférence live de jeudi prochain où j’aborderai justement les mesures de la BCE, et aussi le contexte économique dans lequel les entreprises vont devoir évoluer dans les prochains mois.

Cela sera aussi pour vous l’occasion de pouvoir me poser vos questions en direct. Vous pouvez vous inscrire via le lien suivant : https://app.wc1.kontiki.com/event/58ewvqlcbl?utm_source=CBC&utm_medium=email&utm_campaign=1833+-+Emailing+Webinar+Entreprises%3a+envoi+centralis%c3%a9&utm_term=874.226987.7531.0.226987&utm_content=all+customers

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