Chutes historiques de tous les indicateurs

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Plongeon, chute historique, effondrement, les qualificatifs commencent à manquer pour décrire l’évolution …

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Plongeon, chute historique, effondrement, les qualificatifs commencent à manquer pour décrire l’évolution des indices de confiance mais aussi des indicateurs économiques à travers le monde.

Prévisions de la Commission

La Commission européenne a publié ses prévisions, qui ne laissent aucun doute sur l’ampleur du choc et le message est sans ambiguïté : « la pandémie de Covid-19 représente, pour l’économie mondiale et de l’UE, un choc majeur aux conséquences socio-économiques très graves. Malgré la rapidité avec laquelle les pouvoirs publics ont réagi en adoptant, au niveau national comme au niveau européen, un arsenal complet de mesures, l’économie de l’UE subira cette année une récession d’une ampleur historique ».

Selon ces prévisions économiques, l’économie de la zone euro devrait enregistrer une contraction record de 7.75 % en 2020, et croître de 6.25 % en 2021. L’économie de l’Union européenne devrait se contracter de 7.5 % en 2020 et enregistrer une progression de 6 % en 2021. Le tableau publié en annexe reprend les prévisions pour les différents pays de l’UE.

Bien évidemment, le chômage va inexorablement augmenter et selon les prévisions il passerait de 7.5% en 2019 à 9.5% pour revenir à 8.5% en 2021 pour la zone euro. Pour l’inflation, la Commission table sur un taux de 0.2% cette année et de 1.1% en 2021.

Et les indicateurs encore publiés hier n’ont hélas fait que confirmer ces prévisions de la Commission. Comme le montre le graphique, les indices PMI des services affichent tous, dans une belle unanimité, une chute historique.

En Allemagne, on attend une chute de 7.4% d’un mois à l’autre de la production industrielle, qui ne devrait pas se reprendre vu que les commandes à l’industrie ont reculé de 15.6%, un chiffre record qui implique qu’il n’y a pas que le secteur des services qui souffre énormément. La production industrielle en France devrait chuter de 11.1% d’un mois à l’autre.

Et bien évidemment le confinement a entrainé une chute de 11.2% des ventes de détail dans la zone euro et de 10.4% dans l’UE (voir graphique). La chute a été de 23.1% pour les produits non-alimentaires et de 20.8% pour les carburants dans la zone euro. La chute a été la plus forte en Bulgarie (-18.1%), en France (-17.4%) et au Luxembourg (-16.4%).

Ces chiffres, ainsi que les prévisions de la Commission ont accentué le recul de l’euro par rapport au dollar, déjà un peu ébranlé par la décision de la cour allemande.

Chiffres aux Etats-Unis

Même si on ne peut pas dire que les chiffres en provenance des Etats-Unis soient plus réjouissants et donc viennent en soutien au dollar, en particulier ceux sur l’état du marché de l’emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage devraient demeurer très élevées avec un chiffre attendu de 3 millions cette semaine.

Sans surprise, le chiffre des créations d’emploi dans le secteur privé, publié par la société ADP, qui donne une indication forte sur le chiffre des créations d’emploi et le taux de chômage qui seront publiés demain, a donné une destruction d’emploi historique. Alors que le mois passé, elles avaient été de -149.000, ce mois-ci elles se sont élevées à -20.236.000, avec des secteurs qui ont été particulièrement touchés comme le montre le graphique.

Et il est un peu étonnant de voir le dollar se renforcer alors que le Trésor américain a annoncé qu’il allait emprunter 2.999 milliards de dollars au deuxième trimestre soit cinq fois plus que lors de la crise financière de 2008. Et il a déjà prévu une émission à 20 ans de 20 milliards de dollars pour le 20 mai.

Situation contrastée en Chine

Les exportations chinoises ont augmenté, contre toute attente, de 3.5% en avril en taux annuel contre un chiffre attendu de -15.7% et un recul de 6.6% en mars. Mais ce chiffre est sans doute un simple effet de rattrapage qui ne devrait pas se répéter car la faiblesse des nouvelles commandes à l’exportation reflété dans l’indice PMI, devrait entrainer une chute des exportations car les principaux partenaires commerciaux de la Chine sont tombés dans une profonde récession.

Preuve aussi que la reprise en Chine est lente, les importations ont reculé de 14.2% en taux annuel contre une baisse de 0.9% le mois passé.

Cette situation contrastée se reflète aussi dans les indices PMI. L’indice PMI manufacturier officiel et non officiel sont relativement proches avec des niveaux de respectivement 50.8 et 49.4, mais pour l’indice des services il y a une très grande différence. En effet, l’indice officiel affiche un niveau de 53.2 alors que l’autre est à 44.4. Cette différence s’explique en partie parce que l’indice non officiel intègre plus les PME qui ont beaucoup plus de mal à se redresser.

Hausse du dollar égal …

Si le dollar s’est renforcé par rapport à l’euro, il se renforce aussi nettement par rapport à un certain nombre de devises des pays émergents, ce qui peut être un sérieux facteur de déstabilisation. C’est entre autres le cas de la livre turque qui a touché un nouveau niveau historique comme le montre le graphique.

Mais c’est également le cas du réal brésilien (voir graphique), avec évidemment une situation au Brésil qui inquiète fortement, aussi bien politiquement qu’économiquement. Et la décision surprise de la banque centrale d’abaisser son taux de 0.75% n’a pas renforcé la devise.

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