Carnage économique

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On avait beau le savoir et l’avoir annoncé, les indices économiques aux Etats-Unis montrent que c’est à …

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car production line with unfinished cars in a row

On avait beau le savoir et l’avoir annoncé, les indices économiques aux Etats-Unis montrent que c’est à un véritable carnage économique auquel nous assistons, avec toute la question sous-jacente de la durée de ce carnage.

Chiffres aux Etats-Unis

Les ventes de détail ont dégringolé de 8.7%, soit le pire chiffre depuis la publication de cet indice en 1992. Comme le montre le graphique, en un mois la chute est aussi importante que durant les 16 mois de la crise de 2008-2009. Ce qui démontre l’ampleur du choc et sa violence.

Comme le montre le graphique, la production industrielle a chuté de 5.4% et les utilisations des capacités industrielles ont reculé à 72.7%, soit 7.1% en dessous de la moyenne sur la période de 1972-2019. Ce recul de la production industrielle est le plus fort recul depuis 1946, ce qui signifie que sur le premier trimestre la production industrielle s’est contractée de 7.5%.

Et ce n’est pas tout, comme le montre le graphique, l’indice NAHB, qui mesure le moral des entrepreneurs, est tombé à son niveau de 2012, affichant une chute vertigineuse.

Et le chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage va venir confirmer l’ampleur de la crise, un peu comme un tocsin qui sonne dans le désert et qui accompagne les morts, avec cette semaine un chiffre attendu de 5.1 millions.

Sur base de ces chiffres, une contraction de 10.5% de l’économie américaine au premier trimestre semble le plus probable et pas étonnant que dans ce contexte les banques américaines annoncent des provisions importantes pour des pertes sur leurs crédits.

Situation délicate pour certains pays émergents

Je l’avais souligné, il va falloir s’habituer à des baisses de rating des pays et des corporates. Fitch a annoncé avoir réduit le rating du Mexique à BBB- avec une perspective stable suite bien évidemment à la crise du Covid-19 qui va plomber la croissance en 2020.

L’Afrique du Sud, qui a vu également son rating être abaissé, a quand même procédé à une baisse de son taux directeur de 1%. Cette baisse décidée par la banque centrale, qui a ramené son taux à 4.25%, a un peu surpris et pourrait être suivie par d’autres baisses de taux.

Cette baisse de taux ne va évidemment pas améliorer la position du rand sud-africain qui reste sous pression comme le montre le graphique.

Le prix du baril sous pression

Malgré l’annonce de la réduction de la production de pétrole par les pays de l’OPEP+, le prix du baril est reparti à la baisse.

Il faut dire que selon les projections de l’Agence Internationale de l’Energie la demande de pétrole devrait chuter en avril de 29 millions de baril par jour, soit 30% en moins qu’avant la crise du Covid-19.

L’annonce de l’OPEP + est dès lors dérisoire alors que les capacités de stockage sont à saturation. Aux Etats-Unis, les stocks ont augmenté de 19 millions de barils la semaine passée, ce qui est un record. Mais dans le même temps, les raffineries ne tournent qu’à 69% de leur capacité faute de demande.

Cela signifie que le prix du baril est maintenu artificiellement par la constitution de stocks stratégiques par les Etats, mais que les capacités de stockage sont à leur maximum et qu’en l’absence de reprise de l’activité, les prix vont rester inexorablement bas.

Taux d’inflation en recul

Ce qui me permet de faire le lien avec le fait que l’inflation va reculer un peu partout, comme on l’a déjà vu en Europe et comme elle est ressortie en Suède.

Le taux d’inflation en Suède est tombé à son niveau le plus bas depuis 5 ans à 0.6%, suite à un recul de 0.2% de l’inflation au mois de mars. Comme pour la majorité des banques centrales, l’objectif d’un taux d’inflation à 2% s’éloigne fortement et le maintien des taux d’intérêt très bas pour une longue période demeure la seule réponse possible.

Mais la majorité des banques centrales ne veulent plus pour autant basculer leur taux en territoire négatif, à quelques exceptions près. Et c’est d’ailleurs ce qu’a clairement laissé entendre la banque centrale de Nouvelle-Zélande ce matin.

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