Les Etats-Unis, et Trump aussi d’ailleurs, commencent seulement à prendre pleinement conscience de la gravité …
Les Etats-Unis saisis d’effroi
Les Etats-Unis, et Trump aussi d’ailleurs, commencent seulement à prendre pleinement conscience de la gravité de la crise du Covid-19, avec des estimations maintenant entre 100.000 et 240.000 morts rien qu’aux Etats-Unis, et aussi des conséquences économiques.
Chiffres aux Etats-Unis
A première vue quand on observe l’indice ISM manufacturier publié hier (ligne grise) le recul n’est pas en soi dramatique et n’est pas pire qu’au moment de la guerre commerciale.
Mais si on ajoute le sous-indice nouvelles commandes (ligne bleu) on constate que ce dernier est tombé à son niveau le plus bas depuis 11 ans, ce qui confirme que la récession va être sévère.
Autre indice fortement regardé, le marché de l’emploi. Selon ADP, au mois de mars on a assisté à la destruction de 27.000 emplois contre 183.000 créations en février. Les inscriptions hebdomadaires au chômage, qui donnent le pouls en temps quasi réel de la situation, devraient encore augmenter avec, comme le montre le graphique, une fourchette d’estimation assez large.
Indices PMI manufacturiers suite
Hier je soulignais le recul généralisé des indices PMI en Asie, et bien évidemment le constat a été le même en Europe.
Comme le montre le graphique, les indices PMI manufacturiers en zone euro ont chuté avec un recul plus marqué en Italie où l’indice est tombé à son niveau le plus bas depuis 11 ans, comme en Allemagne. La France a vu le sien reculer à son niveau le plus bas depuis 7 ans, tout comme celui de la zone euro.
Mais si on prend le sous-indice « nouvelles commandes » c’est un véritablement effondrement auquel on assiste et si on regarde celui pour la zone euro, il est passé de 49.4 à 37.5, soit sa plus forte chute en un mois depuis 23 ans.
Les pays d’Europe de l’Est n’échappent à pas à cette chute, avec par exemple l’indice PMI manufacturier en Pologne qui est passé de 48.2 à 42.4, soit son niveau le plus bas depuis 2009.
En résumé, si on regarde l’indice composite pour la zone euro, nous avons une chute aussi bien du secteur manufacturier que des services, ce qui explique la brutalité du choc et l’ampleur de la récession attendue.
La Grande-Bretagne n’échappe pas à cette lame de fond avec un indice qui est tombé à son niveau le plus bas depuis 2012, mais assez curieusement, et sans réelle explication, le sterling se renforce par rapport à l’euro comme le montre le graphique.
Et dire que le contexte était favorable juste avant
Et pour s’en convaincre il faut s’arrêter un instant sur les chiffres du chômage publiés par Eurostat. Comme le montre le graphique, le taux de chômage en zone euro est tombé à 7.3% en février contre 7.4% en janvier, soit son taux le plus bas depuis mars 2008.
Et si on prend le détail par pays, comme le montre le graphique, la majorité des pays de l’UE avaient un taux de chômage en deçà du niveau général avec une baisse en un an pour 19 d’entre eux. Mais ça c’était avant …
Engouement pour les émissions obligataires
Je soulignais avant-hier l’énorme intérêt qu’avec rencontré l’émission émise par la Belgique à 7 ans sur le marché obligataire. Cet engouement se confirme avec en plus un intérêt très marqué aussi de la part des émetteurs corporates en euro.
Comme le montre le graphique, cette semaine a connu un record d’émissions avec entre autres une émission de LVMH à 5 ans pour 1.5 milliards d’euros, de Pernod Ricard à 5 et 10 ans et de Total à 7 ans et demi pour 3 milliards d’euros.
Aides aux entreprises et aux particuliers
En complément aux annonces déjà faites par le gouvernement et Febelfin, de nouvelles mesures ont été annoncées à savoir :
Les particuliers et les entreprises / organisations qui sont financièrement touchés par la crise du coronavirus et qui remplissent les conditions d’octroi peuvent demander un report de paiement de leur crédit hypothécaire et de leur crédit professionnel.
Le report de paiement pour les particuliers : (voir les précisions via le lien https://www.febelfin.be/fr/consommateurs/article/charte-report-de-paiement-credit-hypothecaire)
- Le report de paiement du crédit hypothécaire implique qu’un emprunteur ne doit pas rembourser son crédit (capital et intérêts) pendant une période maximale de 6 mois. Les intérêts courus pendant ce report seront réglés par la suite.
- Les banques s’engagent à ne pas imputer les frais de dossier ou les frais administratifs habituels.
- Le secteur financier accorde une attention particulière à ceux qui sont le plus lourdement touchés par la crise actuelle. C’est pourquoi, les emprunteurs dont les revenus nets mensuels sont inférieurs à 1.700 euros peuvent bénéficier d’un report de paiement sans que les intérêts sur le report de paiement soit dûs. La banque assume la situation.
Le report de paiement pour les entreprises : (voir les précisions via le lien https://www.febelfin.be/fr/consommateurs/article/charte-report-de-paiement-credit-aux-entreprises)
- Le report de paiement du crédit professionnel implique que l’entreprise / l’organisation n’a pas à rembourser le capital pendant une période maximale de 6 mois. Les intérêts restent dus.
- Les banques s’engagent à ne pas imputer les frais de dossier ou les frais administratifs habituels.
- Pour les nouveaux crédits et lignes de crédit d’une durée maximale de 12 mois, un système de garantie a été élaboré en collaboration avec les pouvoirs publics.