Deux économies phares affichent au grand jour leur fragilité et surtout leur extrême dépendance aux chaines de valeur…
Allemagne-Japon, même constat !
Deux économies phares affichent au grand jour leur fragilité et surtout leur extrême dépendance aux chaines de valeur, à savoir le Japon et l’Allemagne.
Recul des exportations japonaises
Même si le chiffre n’a pas l’ampleur de celui du mois de décembre (-6.3%), les exportations ont reculé de 2.6% en janvier en chiffre annuel.
Si l’on analyse les chiffres par région, vers l’Asie, sans la Chine, le recul est de 3.2% toujours en chiffre annuel, soit le 15ème mois de déclin. A destination de la Chine, les exportations ont reculé de 6.4%.
D’un autre côté, le recul de 3.6% des importations sur la même période reflète la faiblesse de la demande intérieure au Japon.
Autre indicateur interpellant, les commandes de machines ont chuté de 12.5% d’un mois à l’autre au mois de janvier. Ce qui confirme que l’économie japonaise ne devrait pas connaitre de reprise en ce début d’année comme je le soulignais hier.
Recul de la confiance en Allemagne
Même si cet indicateur est très volatile et qu’il faut le prendre avec réserve, il n’en reflète pas moins l’inquiétude des investisseurs allemands. Comme le montre le graphique, l’indice ZEW a cassé net son beau mouvement de hausse avec une baisse plus forte que celle attendue.
Cette chute reflète bien l’inquiétude que fait peser le Covid-19 sur l’économie allemande et en particulier sur ses exportations, avec l’impact négatif que cela aura inéluctablement sur la croissance au premier trimestre. Je publierai cet après-midi un article spécifique sur la situation en Allemagne, article qui a été publié dans la presse ces derniers jours.
La conséquence a été une poursuite de la baisse de l’euro, comme le montre le graphique, par rapport au dollar, mais pas uniquement car aussi par rapport au franc suisse comme le montre le deuxième graphique.
Baisse du yuan
Comme le montre le graphique, le yuan s’affaiblit de nouveau en repassant au-dessus des 7 par rapport au dollar.
Cette nouvelle baisse est la conséquence des anticipations de nouveaux assouplissements monétaires de la part des autorités d’une part.
Et d’autre part, parce que le Covid-19 continue de se concentrer en Chine, comme le montre la carte, et même si sa progression semble se ralentir, son impact sur l’économie sera lourd de conséquence.
Autre mouvement, non négligeable, et qui reflète évidemment les inquiétudes, l’or a dépassé les 1.600 dollars, soit son niveau de février 2013 comme le montre le graphique.
Economie pleine de contraste
Malgré une croissance atone à la fin de l’année dernière, l’économie anglaise a créée 180.000 emplois sur la période d’octobre à décembre, confirmant ainsi le taux de chômage de 3.8%, le plus bas depuis 1975.
Le marché de l’emploi demeure donc robuste, malgré toutes les vicissitudes traversées ces derniers mois. Mais par contre, la productivité demeure faible
Ce chiffre ne plaide évidemment pas en faveur d’une baisse des taux de la part de la BOE et explique la fermeté du sterling. Les chiffres d’inflation publiés ce matin ne devraient pas venir interférer dans cette prévision. On attend une contraction de 0.4% du CPI contre un taux inchangé le mois précédent, soit un taux annuel de 1.6% contre 1.3%. Et pour le Core CPI on passerait de 1.3% à 1.6% en taux annuel.